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jeudi 29 septembre 2016

Les chevaux peuvent utiliser des symboles pour communiquer avec l'homme


Le cheval apprend la signification d'un symbole
14 jours! Pas un de plus! C'est le temps qu'ont mis 23 chevaux à apprendre la signification de symboles leur permettant de dire  s'ils veulent ou non porter une couverture.

Menée par l'équipe du docteur Cecilie Mejdell de l'institut vétérinaire de Norvège, l'expérience a consisté à entraîner les chevaux au moyen de carottes (renforcement positif) à reconnaître trois symboles et à pointer le nez vers celui qui correspond à leur envie du moment, porter ou non une couverture. Les 23 chevaux étaient de race et d'âges différents. L'entraînement a duré 10 à 15 minutes quotidiennes si possible fractionnées.
Le trait horizontal veut dire oui à la couverture. Au milieu, c'est neutre. A la verticale, ôtez la couverture.
Voilà qui en dit long sur les capacités d'apprentissage incroyables dont font preuve les chevaux!. Oui, les chevaux aiment apprendre. Ils sont curieux et bien plus malins qu'on ne le croit. Encore faut-il les mettre en situation d'utiliser et de développer leur intelligence.
Pour mon livre, "Je joue avec mon cheval", j'avais appris à Mistria à reconnaître différents objets. Elle pouvait distinguer un chapeau d'une cravache. Je n'étais pas allée jusqu'à lui apprendre des symboles.  De nouvelles perspectives s'ouvrent à nous. Il va falloir que je fasse des provisions de carottes!
Avec une récompense, les chevaux apprennent plus vite!

Lien vers l'article en anglais paru dans Applie Animal Behaviour Science

samedi 24 septembre 2016

Mon reportage sur les bébés cavaliers dans Cheval Pratique

A poney, on devient grand!
Ils n'ont que neuf mois, deux ans ou quatre ans mais, déjà, ils montent à poney. Les plus petits sont tenus par les parents, les autres chantent, frappent des main, agitent des rubans, sellent eux-mêmes leur monture, la promènent en main, rangent le matériel... Ils sont sérieux, capables de prendre leurs responsabilités, autonomes et heureux. Ce sont les bébés cavaliers du poney club de la forêt de Moulière. 

Cinq pages de reportage dans Cheval Pratique

A soixante dix neuf ans, Josette Rabouan, créatrice de cette pédagogie active nous a reçu à l'occasion d'un reportage paru dans Cheval Pratique d'octobre ( n° 319).

Voici quelques unes de ces paroles :
- "Le silence permet l'écoute. Les parents ont tendance à en dire toujours trop".
- "Si l'on part du postulat que les enfants peuvent réussir, cela change tout".
- "Je suis portée par les poneys..."
- "Les poneys ramènent les enfants sans cesse dans le présent".
- "Ils les mettent à une place juste".
- "Ils leur servent de guide et leur permettent d'avancer à leur rythme".
- "Ils n'ont pas peur que les enfants attrapent un rhume ou ne réussissent pas dans la vie".
- "Ils leur donnent envie d'apprendre".
- "Les poneys ouvrent l'enfant au monde"...

A méditer! Pour en savoir plus, découvrez mon article dans le dernier Cheval Pratique.

Thierry Ségard  n'a jamais photographié de cavaliers aussi jeunes!

C'est la fête!

Et voilà le "poney berceuse"

Si fière de monter à poney

Même pas peur!




mercredi 21 septembre 2016

Championnats du monde d'endurance : la mort d'Ajayeb


Ivre de douleur, Ajayeb s'est enfuie sur son membre disloqué. Elle n'a même pas eu le réflexe de s'arrêter. Cette pur-sang arabe de quinze ans savait qu'elle devait toujours et à tout prix garder le rythme. Ne jamais ralentir. Aller toujours plus vite. Tout donner. Même avec une fracture ouverte du canon, elle poursuivit sa course folle.  Une machine, voilà ce qu'elle était devenue. Juste un numéro. Le 17.

Arrivée au point d'assistance n°2 de la quatrième boucle, elle n'a même pas pu éviter les bouteilles d'eau qui jonchaient le sol. Son antérieur droit a marché dessus, la bouteille s'est aplatit, 17 a continué. Là, les témoins ont vu qu'un morceau d'os sortait de son canon. Ils ont vu que le pied ne tenait plus que par la peau et les os. Les témoins ont été renvoyés. "No camera, no photo" ont dit les organisateurs. En une minute, l'assistance du 17 a sorti d'un sac poubelle une bâche pour cacher le cheval. No camera, no photo pour Ajayeb.

Aux championnats d'endurance qui viennent de se disputer à Samorin, en Slovaquie, Ajayeb était en tête de la course. Montée par le Sheick Rashid Dalmook al Maktoum, elle menait un train d'enfer (23 km/h) selon la stratégie d'épuisement érigée en règle par les Emirats Arabes Unis. C'est simple: on fonce, ça passe ou ça casse. Résultat: sur 134 partants, seulement 47 ont terminé. Les trois premiers risquent d'être éliminés pour boiterie et pour dopage. Saluons au passage les français qui prennent la deuxième place par équipe  derrière l'Espagne.

Fille de Tidjani et de Gharam par Dynamite III, Ajayeb avait été vendue par l'Espagne après sa médaille d'or sous la selle de Jaume Punti Dacho en 2015.  Depuis, elle avait changé dix fois de cavaliers. Pourtant, l'endurance est un sport de couple. Un sport dans lequel le cavalier doit parfaitement connaître son cheval.  Mais peut-on encore qualifier de sport ce business où l'on ne parle que de magouilles, changement de tentes, erreur de chronométrage, vétérinaires qui ne font pas leur travail, corruption...

A Samorin, les aires de grooming ont été tirées au sort pour chaque équipe. Mais celle des EAU (Émirats Arabes Unis) ne leur convenant pas, ils ont changé avec celle des italiens sans que les juges n'y trouvent à redire. D'après les témoignages, Ajayeb n'aurait jamais dû prendre le départ  de la boucle où elle a eu sa fracture. Elle n'était pas "carrée" au contrôle. Quant au gagnant (EAU lui aussi), il était franchement boiteux si l'on regarde la vidéo de son trotting de contrôle.

L'an passé, la fédération émiratie a été sanctionnée par la fédération équestre internationale (FEI). On ne peut pas dire qu'elle en ait tiré la leçon. Que fera la FEI cette année? On attend des sanctions exemplaires, des interdictions de participer à toute compétition à vie pour les cavaliers irrespectueux, une véritable enquête sur les vet-gates et aussi des excuses. Oui, des excuses des Émirats, des excuses des organisateurs.  C'est le moins qu'ils puissent faire en hommage à Ajayeb, à tous les autres chevaux et aux cavaliers qui souhaitent continuer à pratiquer un vrai sport avec de vraies valeurs.

Quant à Samorin, espérons qu'elle  ne sera pas retenue pour organiser les championnats de 2018 ou, au moins qu'elle ne donne des gages d'irréprochabilité.

Vidéo qui permet de voir l'état du cheval arrivé premier, le 71
Lire l'article de la journaliste anglaise Pipa Cuckson
Lien pour lire l'article de l'Eperon
Lien pour l'hommage paru dans le blog horse connect
Lien pour le sondage proposé par Grand Prix Replay à propos des sanctions

jeudi 15 septembre 2016

Journée du cheval : 15 bonnes raisons d'inscrire votre enfant au centre équestre

Les bienfaits psychologiques de l''équitation 
C'est la journée du cheval ce dimanche 18 septembre. Les clubs ouvrent leurs portes, proposent des essais, prennent les inscriptions. Si votre enfant vous supplie de faire du poney, si votre ado a les nerfs à fleur de peau, offrez leur des leçons d'équitation.  C'est le sport le plus beau, le plus bénéfique, le plus noble, le plus.... Et il développe des qualités qui seront utiles pour ses études et plus tard pour sa vie professionnelle. 



  1. L'équitation se pratique le plus souvent à l'extérieur.  Le voir passer l’après midi affalé devant la télé à se goinfrer de gâteaux ne sera plus qu’un lointain souvenir! Quelle que soit la météo, il sera si passionné qu'il va se débrouiller pour organiser son travail scolaire et se libérer pour sa reprise. Qu’il pleuve ou qu’il vente, le cheval a besoin de sortir de son box! Grâce à lui, le cavalier bouge. Cette fatigue physique est excellente. Elle permet d’évacuer le stress de la semaine et de se sentir mieux.
  2. Le cheval oblige l'enfant à être vrai. Avec lui, pas question de se la jouer! Pas besoin de revêtir toute la panoplie dernier cri pour être reconnu. Le cheval le voit tel qu'il est.  Il l'accueille sans le juger sur son apparence. Finis les complexes ! Plus de nez trop grand, de taille trop petite ou de kilos en trop ! Le cheval ou le poney l'aide à mieux s'aimer. La seule chose qu’il demande, c’est le respect.  
  3. Il donne confiance. Pas évident de contrôler un animal de 400 ou 500 kilos. Avec de la technique, de la patience et une bonne compréhension de son cheval, le jeune cavalier va y arriver!  Le simple fait de maîtriser cet animal plus costaud et plus rapide que lui va renforcer son estime de soi. Il va acquérir une autonomie incroyable. 
  4. La modestie, il enseigne. Le bon résultat d’un jour peut être remis en question le lendemain ou avec une autre monture. Même les pros ont des difficultés ! Et puis, un cheval reste un animal imprévisible. On n’est jamais sûr de rien ! En résumé, le cavalier prend confiance en lui mais ne fait pas sa star.
  5. Il apprend à contrôler son corps. A cheval, le cavalier apprend à utiliser ses jambes, son assiette, son dos, ses mains, ses épaules. Le sacro saint principe de l’indépendance des aides (mains sans jambe, jambes sans mains) exige une sacrée maîtrise. En plus, il faut tenir son dos.. L'équitation développe la souplesse et travaille l' équilibre. 
  6. Il oblige au calme. Le cheval ressent tout. C’est une véritable « éponge à émotions ».  Si son cavalier est stressé, il risque de s’exciter. S'il est calme, il reste tranquille.  A cheval, on oublie tous ses problèmes.  On apprends à être zen.  Le cheval fait un vrai travail de professeur de yoga.
  7. Il développe le sens des responsabilités : Le jeune cavalier apprend à accepter et à subir les conséquences de ses actes parce que c’est un sport dangereux. Impossible de faire n’importe quoi ! Il faut respecter un certain nombre de règles : monter avec un casque, maintenir tes distances… Une fois la séance terminée, chacun s’occupe de son cheval.  Dépendant entièrement de l’homme, ce dernier est prioritaire ! 
    Les bienfaits du sport
  8. Il permet de surmonter ses peurs. La peur, tous les cavaliers la connaissent un jour ou l’autre. C’est normal d’avoir peur de se faire mal, peur de l’inconnu, peur d’abîmer le cheval, de mal faire, de décevoir… Chacun apprend à maîtriser sa peur. Pour la surmonter réellement, il faut y aller progressivement. Étape près étape. 
  9. Il enseigne la rigueur. L’équitation est un sport exigeant. Les progrès sont lents et peuvent être remis en question selon le cheval monté ou l’exercice à exécuter. C’est une école de rigueur et de persévérance. Impossible de brûler les étapes. Et l’on ne peut pas se contenter d’à peu près.  Il faut être précis, tenace et patient. De plus, l’équitation développe la concentration. Une seconde d’inattention et le cheval te vole le coin ! Un dixième de seconde et il rate l’obstacle !
  10. L'écoute. L’équitation se pratique dans le respect et nécessite une bonne communication avec son cheval. Chaque cavalier tente de construire avec son cheval une relation riche et complice. Fini le temps où l’on se contentait de dominer son cheval, par tous les moyens, la force comprise. L’équitation devient un échange et développe ainsi le sens de l’écoute et la capacité de persuader. 
  11. L’esprit d’équipe. Même si l’équitation est un sport solitaire, il se pratique le plus souvent collectivement. D’ailleurs, c’est un excellent moyen de se faire des amis. Le cheval est un bon intermédiaire lorsqu’on est timide ou que l’on a du mal à aller vers les autres.
  12. L’équitation est un sport. La compétition peut être pratiquée à tous les niveaux. Elle permet de se mesurer aux autres et sert de moteur pour progresser.  Elle permet de prendre confiance en soi, apprendre à gérer son stress et celui du cheval et à accepter l’échec.
  13. L'envie d'apprendre. L'équitation donne envie de tout savoir sur le cheval, sa vie, sa psychologie, les différentes techniques... Pour passer ses Galops, l'enfant va se mettre à lire et à retenir. C'est bien connu, plus on apprend et plus on a envie d'apprendre. 
  14. Il développe les qualités d’adaptation. Selon que l'on travaille en carrière, en manège ou en extérieur, les chevaux sont plus ou moins vifs.  Au début, le cavalier passe d’une discipline  à l’autre (dressage, CSO, voltige, western, horse ball…) avant de se spécialiser. Il faut s'adapter à l’humeur de son cheval. Lui aussi a une personnalité. Il a le droit d’être fatigué, peu enthousiaste ou au contraire gai et joueur. 
  15. Il rapproche de la nature, de l'animal, des saisons... et déconnecte complètement du reste. 
Bref, l'équitation est une vraie école de la vie!


mardi 13 septembre 2016

Carina Mac Laughlan choisit de ne plus monter ses chevaux

En baillant, le cheval exprime sa décontraction
Depuis plus de vingt ans, Carina Mac Laughlan sauve des étalons dits irrécupérables. Elle établit avec eux un lien indéfectible et les photographie dans toute leur intégrité. Un travail d'artiste unique et magnifique. A la tête du Refuge de Darwyn France, Carina voue sa vie à la protection animale avec générosité et sans concession. Même si elle a dressé des chevaux en haute école et vécu avec un cascadeur ()dont la vision différait complètement de la sienne, elle a remisé sa selle et ses mors.  Carina sait trop bien ce qui se cache derrière les présentations de chevaux en liberté, les cabrer, les piaffer soit-disant en toute légèreté.


"Parfois, J'ai le sentiment d'être un cheval au milieu des chevaux" dit Carina Mac Laughlan
"Je reproche aux cavaliers de mettre au public de la poudre aux yeux. Je sais comment cela se passe à la maison. A  quelques exceptions près, on nous vend de la complicité, de la légèreté alors que le poulain a été violemment sevré à six mois, manipulé quand il est vulnérable, dominé psychologiquement dans un rond de longe, débourré dans le stress, enfermé, isolé... "


Son  amour du cheval est plus fort que son amour de l'équitation. "Le lien que l'on peut créer en liberté est tellement puissant qu'il est impensable de le compromettre en voulant monter. L'échange est tel que je n'ai plus envie de mettre une selle et d'imposer un poids, une allure, une direction".



Pour jouer sans effrayer, le bruit cinglant du stick est remplacé par celui d'un sac en plastique.

"C'est quand on renonce à demander qu'ils donnent tout"

Carina va-t-elle trop loin? Peut-on monter les chevaux et les aimer? Les faire travailler dans le respect? Le débat est ouvert. N'hésitez pas à intervenir en commentaires sur mon blog.

Lien pour commander son livre et ses photos
Vous pouvez retrouver Carina Mac Lauglhan dans mon livre "En intelligence avec mon cheval" (Chapitre 1: Face à face)
Lien vers d'autres articles sur Carina dans mon blog.  Baritou, le cheval recalé des abattoirs
Confidences de chevaux révoltés