Tous les mercredis, à 17 h sur Radio Cap Ferret 97.9 je raconte une histoire. Voilà celle de la semaine dernière. Vous pouvez aussi écouter l'émission Monchevalmedit via le site de la radio sur Internet. C'est aujourd'hui de 17 à 18 h!
Ouragan, plus connu sous le nom de Kiki n’a qu’un seul oeil. Pourtant, il gagne en concours de sauts d’obstacles. Le plus incroyable, c’est que son cavalier est borgne, lui aussi. Et du même œil ! Le gauche.
Ouragan, plus connu sous le nom de Kiki n’a qu’un seul oeil. Pourtant, il gagne en concours de sauts d’obstacles. Le plus incroyable, c’est que son cavalier est borgne, lui aussi. Et du même œil ! Le gauche.
À dix ans, Kiki, de son vrai nom Ouragan
de Bellière enchaîne les Grands Prix amateur 2 (hauteur : 1,10m) et … il
gagne très souvent.« On est
pareil, l’un et l’autre, dit Olivier. Rien ne nous arrête ! On veut
gagner ».
Olivier et Ouragan prennent toutes les
options et ne reculent devant aucun risque pour tourner court et gagner du
temps. Les tournants à gauche sont les plus périlleux. À l’abord de l’obstacle,
Olivier plie la tête de son cheval pour qu’il puisse le voir. Leur style n’est
pas académique, mais diablement efficace !
Leur préparation est tout aussi
atypique. La plupart du temps, Kiki est au pré ou dans le jardin de la maison. « C’est le petit privilégié, explique
Olivier. Ma femme ne veut pas que les chevaux aillent dans le jardin. Mais lui,
ce n’est pas un cheval ! C’est Kiki ! »
Son seul souci, c’est le paddock de
détente, il se retrouve avec une dizaine de chevaux survoltés qui sautent, le
croisent, le frôlent et souvent le
surprennent. Il lui arrive de faire des écarts, voire des demi-tours. Olivier
ne lui en veut pas. Il se contente de le réconforter en riant de ses montées de
panique. « Tu as eu peur mon Kiki.
Mais ce n’est rien ! Juste un grand
gris qui vient de te foncer dessus. On l’a évité au dernier moment.
Heureusement que je l’avais vu. Allez, tu peux me faire confiance ! Je
veille ! »
Sur la piste, ils sont les rois. Une fois
la cloche sonnée, rien ne peut plus les arrêter. Le petit alezan enroule les
obstacles avec une facilité déconcertante. De retour au van, Kiki se laisse
« déshabiller », doucher et chouchouter sans qu’il soit besoin de le
tenir. La longe est juste posée sur son
encolure. Une fois ses protections de transport enfilées, il monte dans le van
tout seul. Il sait que son filet à foin l’y attend.
Les débuts n’ont pas été si faciles.
Olivier s’est beaucoup retrouvé par terre. « C’est
mon premier cheval. J’avais arrêté de monter pendant des années. Je l’ai acheté
80 euros, sans le voir, pour lui éviter de partir à la boucherie. Il était
petit et borgne, invendable donc. Il a été accidenté à l’âge de sept mois.
L’éleveur voulait rentrer tous les poulains pour l’hiver, ils se sont
bousculés, il a eu peur et s’est empalé sur une porte. Moi, j’ai eu mon accident à sept ans. Je
tirais à la carabine dans une fête foraine. Le plomb a ricoché et a atteint ma
rétine ».
Leurs destins parallèles les ont
rassemblés. Souffrant du même handicap,
Olivier anticipe les réactions de son cheval, mais n’en fait pas toute une
histoire. Pour le rendre invulnérable, il l’emmène partout. S’il accepte ses
peurs, c’est pour mieux en rire ! « On
met trop les chevaux dans le coton. On fait trop attention ! Ce qui les rend très dépendants de nous.
Kiki, je le laisse vivre. Je veux qu’il prenne des initiatives, qu’il tente des
expériences. Oui, il peut le faire ! Je crois en lui comme je crois en
moi.
Lire toute l'histoire dans mon livre "Ce que les chevaux ont à nous dire" aux éditions Le Rocher
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