Translate

mercredi 9 mars 2016

Peut-on aimer les chevaux et les monter?

Mais oui! On peut aimer les chevaux, vouloir leur bien-être, les respecter et... les monter. Et même leur demander des efforts, les faire sauter, les entraîner, les emmener en compétition, les gymnastiquer...  Et pourquoi pas leur mettre des mors, les ferrer et même les faire vivre dans une écurie pourvu que cela soit fait dans le respect et en conscience. Bien-sûr, changer de pied au galop, sauter un oxer et rester enfermer douze heures sans sortir de son box n'a aucun sens pour le cheval. Et pourtant, il s'y adapte avec la meilleure volonté du monde parce qu'il y va de sa survie!

C'est la lecture que Jean-Louis Gouraud vient de faire de mon livre "En intelligence avec mon cheval" paru aux Editions Vigot dans la revue "Le cheval" qui me fait l'honneur de sa Une. Je rougis! Je rougis! Je cite Jean-Louis Gouraud.
"On ne parle plus que de "ça". Le bien-être animal, le bien-être des chevaux. Des livres, des colloques dissertent à n'en plus finir sur le sujet, comme si c'était une grande découverte, une nécessité nouvelle, un impératif révolutionnaire... L'affaire prend des proportions qui frisent parfois le ridicule, comme lorsqu'un orateur a osé proclamer, dans l'enceinte de la vénérable École Nationale d'Equitation de Saumur au cours des "Premières rencontres de l'équitation de tradition française"que le bien-être du cheval est la finalité de l'équitation".

Le bien-être du cheval comme finalité de l'équitation, c'est excessif! De quoi donner des arguments aux tenants de l'animal machine, celui à qui l'on peut briser la nuque, éteindre la joie de vivre, confiner dans un box, donner des claques et des coups d'éperon...  "Ces excès présentent en effet quelques dangers, poursuit Jean-Louis Gouraud. A trop vouloir ce que l'on suppose être le bien-être du cheval, à trop le protéger à coups de lois, de réglementations, d'interdits, ne va-t-on pas finir par en réduire voire en déconseiller l'usage. Ce serait la mort de l'équitation et, conséquence inéluctable, la disparition du cheval, comme on peut le constater partout où l'on a cessé de l'utiliser".
L'équitation est-elle l'avenir du cheval?

Et Jean-Louis Gouraud de se réjouir de toutes les initiatives qui, rappellent que "ce qui peut sauver l'espèce équine de l'extinction pure et simple, c'est son usage, c'est-à-dire l'équitation... L'équitation n'est nullement contradictoire ou incompatible  avec non seulement le confort du cheval (et si possible celui du cavalier), mais même son bien-être, son plaisir, sa joie. Oui, son bonheur."

Nous y voilà, Jean-Louis Gouraud ose parler de "bonheur" pour un cheval. Signe que la révolution animale est bel et bien en marche! L'équitation doit intégrer le bien-être du cheval dans ses fondamentaux. Si elle ne le fait pas, le public se désintéressera des chevaux. Il boycottera  les carrés de dressage si les chevaux sont trop mécanisés. Il boudera les concours hippiques si les chevaux n'ont plus de plaisir à sauter. Il se détournera de toute représentation dans laquelle l'animal est si soumis qu'il n'a plus d'âme.  Si l'on n'y prend garde, le public jugera les cavaliers. Il ne voudra plus que des chevaux en liberté, des animaux vivant dehors et en famille, jamais montés, pas travaillés. Les petites filles n'auront plus envie de monter à poney, les propriétaires abandonneront leurs chevaux à la retraite histoire de les "libérer", les éleveurs mettront la clé sous la porte...

Une autre voie est toute aussi intéressante à explorer : celle de l'équitation complice, sportive et créative.  Il suffit de faire appel à sa propre intelligence... et à celle du cheval! Jean-Louis Gouraud continue sa lecture avec beaucoup de bienveillance : "Antoinette persiste dans cette méthode qui consiste à faire vérifier ou étoffer ses dires par le témoignages d'hommes et femmes de terrain... Parmi eux de très prestigieux comme Lorenzo, Frédéric Pignon, Mario Luraschi, Philippe Rozier (et j'en passe). Ce qu'il y a de remarquable chez Antoinette Delylle, c'est sa constante bienveillance à l'égard de hommes et son infinie tendresse à l'égard des chevaux... Qu'il est bon, en cette période de polémiques, d'anathèmes, d'exclusion, d'entendre d'aussi justes, d'aussi prometteuses considérations!"

Je rougis, je vous dis!

PS: je dédicacerai mes livres au Saut Hermès, toute la journée du samedi 19 mars. Passez me voir au stand de la librairie Equilivre. 

L’équitation complice proposée par Antoinette Delylle Lecheval.fr

4 commentaires :

  1. Merci pour cet article !

    ça rejoint un peu ou plutôt prolonge les réflexions que j'ai pû avoir sur mon blog sur la compatibilité ou l'importance à donner à l'amour du sport ou l'amour du cheval...

    RépondreSupprimer
  2. N'hésitez pas à mettre le lien vers votre article.

    RépondreSupprimer
  3. Merci Antoinette pour ton approche sans a priori sur tout ce qui touche à la vie de nos chevaux! Il y a plein de façon d'aimer les chevaux, y compris en les montant. l'important reste dans la qualité de la relation entre le cheval et l'humain, et lorsque la relation est respectueuse des besoins de chacun, tout est possible. Peut etre parfois il existe une méconnaissance des besoins des chevaux, et c'est dommage. pour autant, je trouve que l'evolution dans les ecuries va dans le bon sens, grace notamment au développement de l'ethologie qui favorise des prises de conscience réelle �� Comme cavalier, on connait tous ces moments de grâce à cheval, ou l'harmonie nous fait croire être un centaure.... A ces moments, je suis intimement certaine que le cheval est aussi heureux que nous, car il est notre compagnon et aime faire des choses avec nous... le mieux, c'est de leur demander avant de monter, ils nous disent bien si ils sont d'humeur à sauter des gros obstacles, faire de belles figures,aller se promener... ou jouer ensemble en liberté��
    Alors oui, l'equitation au sens large est un des éléments de l'avenir du cheval, qui a toujours été présent auprès des humains, dans la majorité des cultures dans le monde: ils nous accompagnent, nous guérit parfois, et accepte de nous porter pour nous épargner , car avant tout il est infiniment généreux ����

    RépondreSupprimer
  4. Ah oui, il y a plein de façons de les aimer!!!!Mais si on accepte deux secondes de discuter avec des éthologues, attention je parle bien des spécialistes du comportement animal, ceux qui passent des heures derrière leur appareils photo et caméra DANS leur milieu NATUREL, alors très vite on réalise que non il n'y a pas plusieurs façons de les aimer!! Libre et en troupeaux est la seule seule. Mais là il faudrait renoncer à nos petits plaisirs personnels... Du coup on se ment, soyons au moins honnêtes là dessus.
    Des études très sérieuses ont montrées que quand bien même on a l'impression de rallonger leur durée de vie, les conditions de vie de ces magnifiques animaux provoquent des lésions qui inexorablement les condamnent... Alors si vous les aimer, payez vous un billet pour aller les regarder VIVRE en liberté!

    RépondreSupprimer