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mardi 4 février 2014

Combats de chevaux en Chine: les raisons d'une telle barbarie

Cette vidéo montre un triste spectacle. Celui de deux étalons qui se battent dans un village reculé du sud de la Chine. Ils se battent pour fêter le nouvel an. Ils se battent pour amuser les hommes. Ils se battent pour faire rire les enfants, distraire les femmes, enrichir ou déplumer les parieurs. Interdit presque partout dans le monde, les combats de chevaux perdurent dans plusieurs régions d'Asie.

Heureusement, la vidéo ne montre pas tout. Elle ne montre pas les railleries des hommes ivres. Elle ne montre pas les étalons attachés en cercle autour d'une jument en chaleur et poussés à bout avant d'être libérés deux par deux. Elle ne montre pas les grands coups de fouet administrés pour exciter les chevaux. Elle ne montre pas la pauvre jument à qui on a injecté des hormones pour maintenir ses chaleurs et qui doit subir les assauts de tous les vainqueurs d'un tournoi qui peut durer six heures et rassembler une cinquantaine d'étalons.

La vidéo montre le propriétaire d'un cheval qui explique que tout va bien puisqu'il va soigner son cheval et lui donner des antibiotiques. Sans doute son cheval a-t-il gagné. Car dans la tradition vieille de 500 ans, le vaincu est découpé sur place, cuit au barbecue et vendu aux spectateurs.
La tradition. Comme pour la corrida, les autorités se retranchent derrière la tradition.
Mais au fond, à quoi sert-elle, cette sacrosainte tradition?

Ethno sémiologue, Françoise Gründ a assisté à l’un de ces combats à Davao, une île située au sud de l’archipel philippin. « C’est très triste car cela reproduit la concupiscence humaine. Excitée par la présence d’une petite jument attachée à un piquet, deux étalons ont commencé à se battre. Mais ils n’en avaient pas vraiment envie. Sans doute, auraient-ils préféré faire la sieste à l’ombre. Les gens étaient bien plus excités que les chevaux, les hommes ivres, les femmes déchaînées, quasiment en transe ».

Pour la chercheuse, ces combats s’inscrivent dans les fêtes solaires pour le renouvellement de la fécondité de la terre, des hommes et des animaux. « C’est une vieille idée archaïque qui fait naître la fécondité de l’affrontement. Le cheval n’est que la partie visible d’une sorte de chaos que l’on essaie de recréer. Dans cette vision du monde, le chaos c’est la vie. L’équilibre, c’est la mort. Ils veulent montrer aux enfants que le déséquilibre du monde va générer la vie ».

De cette philosophie découle l’hippophagie. « En Asie, on a longtemps absorbé la chair d’un parent ou d’un ennemi pour en ingérer les vertus. C’est le cannibalisme "bénéfique". Jusque dans les années 50, l’homme était mangé dans certaines zones des Philippines, de Thaïlande, de Malaisie et sur l’île de Taiwan". Les chinois continuent de manger toutes sortes d'animaux à commencer par les chiens et les chats, souvent dépecés dans des conditions atroces.
Chacun ses croyances, vous me direz! Et ses traditions... Mais pourquoi ne pas les faire évoluer? Et l'on rêve qu'un jour les combats de chevaux ne seront plus tolérés, la corrida interdite, la chasse à courre bannie, et que plus personne n'aura l'idée de poster une vidéo montrant des chiens ou des chats torturés ....

1 commentaire :

  1. Bonjour Antoinette,
    C'est une bien triste réalité barbare que ces combats en Chine...
    Merci tant pour l'information que ta démarche.
    Amicalement.
    Blaise.

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