Cabaret de l'exil au Théâtre Equestre Zingaro. Photo Hugo Marty |
Pour rien au monde, on ne raterait le rituel. On arrive un peu en avance pour manger un morceau, attendre que le cardinal sonne la cloche pour avancer vers la scène, retrouver les garçons de salle "historiques", les dindons, le forgeron (en kilt cette fois), l'éclairage aux bougies, l'orgue, la boisson revigorante et ... se préparer avec impatience pour le cérémonial que nous réserve Bartabas.
Pour le deuxième volet de son triptyque "Cabaret de l'exil", il nous emmène en Irlande, sur les traces des "Irish Travellers". Encore appelés "Tinkers" parce qu'ils rétamaient les casseroles (en anglais étain se dit "tin"), ce sont des nomades mais autochtones. Ils circulent sur des roulottes tirées par des irish Com, Gypsy Com et Tinkeb, Gypsy Vanner. Sur les routes, ils baladent leur monde de contes, de chansons, de croyances, de prières. Autrefois, ils étaient très attendus dans les villages. Aujourd'hui, ils sont victimes d'une forte discrimination. Bartabas leur rend un hommage à la fois joyeux et nostalgique au travers des chansons de Thomas Mc Carthy.
De tableau en tableau... Photo Hugo Marty |
Fougueux, le spectacle nous transporte de surprises en surprises. On retrouve la patte du maître d'Aubervilliers, la voltige, les masques, le feu, la mule et l'âne, les attelages pittoresques... Rien n'est neuf. Tout renait! C'est ce qui fait la force, la puissance et le charme de ce spectacle réalisé dans le respect des chevaux. Pas d'exhibition, ni de démonstration. Juste de la joie, de la beauté, de l'humour.
On ressort heureux, content d'échanger avec les autres spectateurs autour du grand feu. Comme les travellers aimaient le faire.
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Partir en voyage à Aubervilliers et se retrouver en ... Irlande! |