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dimanche 29 novembre 2020

Entendre ce que les chevaux nous disent


Est-il serein, paniqué, énervé? L'oeil du cheval parle.

 Il fouaille de la queue au galop, ou bien grince des dents, tire sur ses rênes, est particulièrement inconfortable au trot, refuse obstinément de prendre le galop à gauche, pile devant les obstacles… Est-il paresseux ? Rétif ? Buté ? 

    Non, il est tout simplement en souffrance. Il ne comprend pas ce que son cavalier lui demande, ou bien il ne peut pas fournir l’effort demandé, il n’est pas préparé, il a mal quelque part… Mettez vous à sa place, comme ce cheval dont la bouche est cisaillée, un coup avec la main gauche, un coup avec la main droite. Il comprend, je baisse la tête mais alors, le deuxième coup ? Je la remonte. Un nouveau coup, je la rebaisse. A la fin, il ne sent plus rien, perd son impulsion et se paie un coup d'éperon, puis un autre.... 

         Cela serait tellement plus facile s’il avait la parole ! Mais au fond, il s’exprime par ses attitudes, ses mimiques, ses allures, ses postures et par les réponses qu’il nous donne. Des petits signes doivent nous alerter immédiatement. Dès que l’on entre dans son box, on remarque si notre cheval a mangé, si son eau est propre, ses crottins bien moulés…

Mathieu Noirot avec Eldorado, six ans, en toute décontraction


Quand on met la selle, si le cheval montre les dents ou baisse les oreilles, la selle est peut-être mal adaptée, trop brusquement sanglée, le cheval a mal au dos, des courbatures… Parfois, ce n’est qu’une mauvaise habitude, une sorte de réflexe. Un test simple permet d’en savoir plus. Offrez-lui du foin ou de la nourriture pendant que vous sanglez. Si le cheval ne réagit plus au sanglage parce qu’il est occupé par le foin, c’est qu’il va bien. Dans tous les cas, sanglez en plusieurs fois. 

         A l’échauffement, certains chevaux ont besoin de plus de temps que d’autres ; Les uns préfèrent galoper rapidement, les autres sont mieux au trot. Essayez et adaptez-vous. Quand il sera bien échauffé, vous commanderez les allures. Dans les dix premières minutes, laissez-lui le temps de réveiller ses muscles. Ne lui demandez rien qu'il ne puisse vous donner. Vous pouvez aussi le longer mais sans trop de contraintes juste à titre d’échauffement.

Une fois monté, le cheval qui travaille bien s’exprime. Son encolure est souple, il répond instantanément aux aides, il se porte vers l’avant. Il est décontracté dans l’impulsion et « rond » (dans ses hanches et son avant-main). Les flexions et gymnastiques latérales permettent de le décontracter. 

Le fait de saliver et de mâcher son mors est un signe encourageant de bon fonctionnement. En revanche, le cheval qui sort la langue avertit qu’il ne s’investit pas dans sa ligne du dessus, souvent par manque d’impulsion. Celui qui grince des dents montre qu’il est crispé. Celui qui s’encapuchonne cherche à échapper à la main du cavalier. Même chose pour celui qui tire. Il est contracté et a besoin d’être assoupli et mis en équilibre par des exercices appropriés demandés dans la décontraction (transitions, travail aux deux pistes).

Les oreilles sont une indication facile à comprendre : couchées en arrière, elles indiquent la colère ou la souffrance. En avant, le cheval est attentif. Une en avant, l'autre en arrière, il cherche à comprendre... Votre demande n'est peut-être pas claire.

         Autre signe qui ne trompe pas : le confort. Si le cheval n’est pas décontracté, il ne peut pas être confortable. La plupart du temps, le problème vient notre position, de nos mains. A chacun de travailler sa posture, se gainer le dos et optimiser sa position. 

         Beaucoup de chevaux sont désensibilisés à l’éperon. Ils ne réagissent plus car ils en reçoivent un petit coup à chaque foulée. A force, ils ne sentent plus rien. On oublie souvent que les éperons sont des outils de précision. 

Stanislas de Malet sur Flouquette, cinq ans, souple et précis.


         Le cheval parle aussi en désobéissant. Ses refus de coopérer comme ses réactions violentes sont le signe d’une mauvaise communication avec son cavalier. Si un cheval se bloque face à un exercice, il est inutile de s’énerver et de s’obstiner pendant des heures. Mieux vaut décomposer le mouvement. Un exercice comme l’épaule en dedans peut être décomposé en quatre ou cinq phases. Dès que le cheval commence à répondre, il est récompensé. 

    Toute défense du cheval doit être interprétée. Quand un cheval nous parle en se défendant, cela peut être un signe de douleur. N’hésitez pas à vérifier son état général avec un vétérinaire et vérifiez si votre selle est bien adaptée.

    Cela parait évident mais il est utile de le rappeler. Le premier travail du cavalier est de s’arranger pour ne pas gêner son cheval.

         Si certains chevaux s’expriment en réagissant violemment, d’autres se ferment.  Il faut également interpréter l’absence de réaction et se remettre en question. Inutile de s’acharner. Mieux vaut trouver des biais, revenir en arrière, changer d' exercice, aller galoper dans la forêt, bref l’encourager. 

    Le cheval de sport est un sportif et doit être traité comme tel. Au cavalier de sentir, mieux de pressentir le moment où il a besoin d’étirements en lui proposant une extension d’encolure ou une pause rênes longues. 

         Être à l’écoute de son cheval exige parfois un véritable travail sur soi-même. L’écuyère professeur Isa Dann le dit bien : « Si le cavalier a trop d’égo, il écoute peu son cheval et se contente de demander et de prendre. S’il n’a pas assez d’égo, il écoute beaucoup son cheval mais manque de confiance en lui. Il doute, ce qui perturbe le cheval ».  La justesse se trouve au milieu. C’est la voie de l’écuyer.  Un véritable chemin de vie !  Quand on s’en approche, le cheval nous le dit. Il est bien, tout simplement. Il se porte en avant, travaille dans la décontraction et donne le meilleur. 

    Pour en savoir plus, lisez -moi!  

"En intelligence avec mon cheval" paru chez Vigot


 "Ce que les chevaux ont à nous dire" aux éditions du Rocher


 

 

dimanche 22 novembre 2020

Sept ans, l'âge de raison pour mon cheval

 


Diana devient une vraie jument modèle! Elle accepte de travailler, elle se concentre, elle ne part plus en sauts de mouton, elle cherche toujours à comprendre et à bien faire... bref, elle est sûre, agréable, complice. Un régal! Voilà un petit enchainement bas mais rapide, pour le plaisir, le mien et, je l'espère de tout mon coeur, le sien aussi. J'essaie de l'accompagner dans les tournants, ne pas casser son galop, être toujours avec, jamais contre. N pas la gêner. Lui donner l'impression de jouer...

lundi 16 novembre 2020

Les premiers sauts d'Henock, poulain de trois ans

Il aura bientôt quatre ans. Voilà ses premiers sauts sous la selle de Quentin Theas et sous l'oeil de son éleveur Bernard Noirot. D'abord surpris, le jeune cheval hésite avant d'enjamber tant bien que mal le petit obstacle. Au deuxième passage, il a corrigé le tir et franchit tranquillement l'obstacle. Au troisième, il montre déjà son talent. Normal, il est le fils d'e l'anglo Upsilon et de Kiss Me par Diam's du Grasset. C'est le demi-frère de ma jument Diana!


vendredi 13 novembre 2020

Mes juments sont curieuses!

Les inséparables me suivent partout



 Elles ne me quittent pas d'une semelle. Que j'aille nettoyer l'abreuvoir ou ramasser les crottins, Papete et Diana sont derrière moi. Elles me suivent partout. Rien ne leur échappe! A tel point que je ne parviens même pas à faire une photo avec elles. Diana se colle contre moi! 

Une photo, non! Un câlin, oui!

Les chevaux sont très curieux de nature. Dès leur plus jeune âge, ils adorent explorer leur environnement. Plus on leur offre de nouvelles choses à découvrir et plus leur curiosité s'aiguise. 

Diana flaire la pelle. Tout l'intéresse! Papete suit. Bien qu'elle soit la plus âgée, sa position hiérarchique (numéro 2) lui impose de passer en deuxième. Elle aura le droit de flairer la pelle et de me faire un câlin, après Diana. De même, pour les ramener à l'écurie, c'est Diana qui doit avoir son licol en première. Pour boire à l'abreuvoir, Diana d'abord! La first lady n'a même pas besoin de s'imposer. Chacune connait l'ordre des choses. 

Mais où est Papete?



lundi 9 novembre 2020

 


Enfin, un atlas des cartes des méridiens du cheval, outil indispensable à tous les praticiens de shiatsu, amateurs ou professionnels. Praticienne et enseignante de cette thérapie manuelle ancestrale et énergétique, Claire de Chevigny nous fait découvrir les chemins des méridiens et le centre de leurs flux. Les méridiens sont des canaux dans lesquels circule l'énergie.

 Cette énergie est plus facile à sentir qu'à décrire. "Il faut absolument entrer en résonance avec l'animal receveur, écrit Claire de Chevigny. Il faut s'ancrer, se centrer et ouvrir son coeur pour percevoir l'énergie au bout de ses doigts, et suivre le trajet". 

Le zen shiatsu se transpose aisément au cheval, cet "être unique, à taux vibratoire élevé, hautement spirituel". 

L'auteure réussit à transcrire l'indescriptible en une vingtaine de planches détaillées. Et l'on peut s'en inspirer pour faire du bien à nos chevaux et, en même temps, s'offrir un voyage merveilleux en suivant le "trajet du vaisseau merveilleux", en ressentant "le souffle bois", en reconnaissant "le cheval feu" ou en titillant "le maître du coeur".

Les initiés comprendront, les autres auront envie d'en savoir plus.

"La voie des méridiens" par Claire de Chevigny, illustré par Emmanuelle Metivier est paru aux éditions "Baroch" au prix de 28 euros.




Lien pour mon article sur Claire de Chevigny, formatrice et créatrice de l'école de Shiatsu Equin (ESE)

vendredi 6 novembre 2020

Laissez les chevaux vous sentir





Avant de lui sauter à l'encolure, laissons-le analyser notre odeur. Il va y trouver un tas d'informations très utiles surtout s'il ne nous connait pas. On peut même lui souffler dans les narines.  Il saura dans quel état d'esprit on est, quelles sont nos intentions... 

L'odorat est un moyen de reconnaissance et de communication important. 

Un cheval peut reconnaître une odeur apportée par le vent. Il est capable de percevoir le stress d’un congénère. S’il a soif, il sait percevoir l’odeur de l’eau à plusieurs kilomètres. Poulain déjà, il a appris à reconnaître sa maman grâce à son odeur. Dès la naissance, la jument encore couchée lèche la tête de son poulain. Elle le reconnaît. C’est le premier contact « naseaux à naseaux ». Maintenant, elle est capable de le distinguer des autres poulains même en pleine obscurité grâce à son odeur.  

Quand deux chevaux se rencontrent pour la première fois, ils se reniflent. Chacun se renseigne sur les dispositions dans lesquels se trouve son compagnon. Lorsqu'ils se connaissent et s'apprécient, ils se reniflent en poussant des petits ronflements de satisfaction. 


lundi 2 novembre 2020

Lisez Racinet et recherchez la légèreté




467 pages pour tenter d'approcher l'art complexe de monter à cheval.  Voilà de quoi nous occuper pendant le confinement! "De la légèreté avant toute chose" est un recueil de textes de Jean-Claude Racinet (1929-2009) présentés et choisis par l'éditeur Jean-Louis Gouraud aux éditions Actes Sud. 

Ancien militaire, enseignant et chroniqueur, Jean-Claude Racinet a voué sa vie à "L'équitation de légèreté" à la française qu'il a défendue aux Etats-Unis jusqu'à sa mort. Bauchériste "deuxième manière", il s'est aussi beaucoup enrichi de ses entretiens avec Dominique Giniaux, fondateur de l'ostéopathie équine. .... Ces textes vont de la technique pure aux grandes idées. 

Témoins d'une époque, ils sont justes, bien observés et souvent truculents. Pour preuves, ces morceaux choisis:

p 30 : "Les grands champions sont des gens qui, d'abord, montent bien à cheval tout court, et ont un sentiment de l'équilibre au moins aussi aigu que celui de la foulée. Décontractés, ils ont des chevaux décontractés, donc équilibrés. Calmes, ils ont des chevaux calmes, donc concentrés". 

p 107 : "La légèreté est aussi et d'abord nécessaire au CSO... La plupart des chevaux de dressage actuels seraient incapables de sauter une barre, non parce que le dressage les a musclés dans un sens antagoniste, mais parce que leur équilibre est insuffisant, ce qui est quand même un comble!"

p 154 : "Les tourments du cheval sont infinis. Ils vont du simple inconfort (filet trop large, mal ajusté; presque toujours trop court, parfois trop long, ce qui est pis; bride qui cogne sur les crochets; cavalier lourdement assis au milieu du dos et qui gigote; éperon qui vient frapper à chaque pas et en cadence, de pauvres flancs que l'on voit se contracter sous la morsure) à la véritable séance de torture quotidienne organisée..."

p 442 : "Une grande notion de dressage, c'est la porte de sortie. Il faut toujours laisser une porte de sortie au cheval... Le cheval cherche et quand il trouve, il est très, très heureux..."