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lundi 29 avril 2019

Equitation : Les aides sont faites pour... aider!

Olivier Puls : "Faire aimer l'équitation avec des aides légères"
Les aides servent à guider le cheval, lui donner des indications, l'aider tout simplement. Hélas, trop souvent, elles viennent le perturber, le déranger, l'embrouiller. Elles peuvent même le rendre fou à moins qu'il ne préfère les ignorer totalement et entrer dans sa bulle. Tout plutôt que ces actions d'éperons maladroits, ces chocs dans la bouche, ces inconfortables agitations du bassin, ces incompréhensibles coups de cravache! Plus on agit et plus le cheval s'emmêle les sabots! Est-ce que l'on veut qu'il avance quand on le talonne? Qu'il saute ou qu'il attende la prochaine foulée quand on pousse avec son bassin? Qu'il recule quand on tire sur sa bouche?
C'est d'autant plus obscur pour le cheval que l'on ne cède pas. Céder, rien n'est plus important pour lui! Voilà pourquoi il faut toujours se demander face à un problème : qu'est ce que j'ai fait qui n'a pas aidé mon cheval? Se poser ce genre de questions, cela change tout!  Cela... aide le cheval!
Pour en savoir plus, lire mon article dans Cheval Pratique de mai (n° 350) avec, en bonus, une interview de l'écuyer du Cadre noir Olivier Puls qui nous parle de l'excès d'aide mais aussi de l'énergie, une aide primordiale qui vient compléter les aides classiques.
A lire dans Cheval Pratique de mai

Se poser les bonnes questions, c'est déjà aider le cheval!

jeudi 25 avril 2019

Faire naître un poulain, est-ce vraiment sérieux ?

Avoir un poulain, c'est s'engager à veiller sur lui
C'est trop mignon un poulain! Trop chou! On en rêve tous! On se dit que oui, un jour notre jument, on pourra toujours lui faire faire un poulain. Ce sera une bonne retraite! On aura un souvenir. Cela l'occupera. Et puis, une poulinière au pré, cela ne revient pas cher. On pourra toujours le revendre ou, au moins, lui trouver une bonne "maison". Et puis, ce sera peut-être un crack. Le cheval de nos rêves...
Oui mais... attention! Réfléchissez bien.
 Faire pouliner une jument cela coûte cher et l'on n'est pas sûr du résultat. Si elle va à la retraite, c'est qu'elle a peut-être besoin de repos. Or, un poulain ce n'est pas reposant! Si elle est arrêtée pour blessure, supporter un poids supplémentaire (15% de plus pendant la gestation) ne va pas hâter la guérison.
 Côté budget, outre le coût lié au poulinage (échographie, surveillance, alimentation...), s'ajoutera l'entretien de deux chevaux au lieu d'un.
Faire pouliner pour la première fois une jument d'âge peut présenter un danger pour elle.
Un cheval peut vivre 30 ans et c'est long, un engagement sur 30 ans.
On ne s'improvise pas éleveur.
Il n'y a de place dans l'élevage que pour l'excellence. C'est difficile aujourd'hui de vendre un cheval. Les éleveurs ne vendent que l'élite et dans des lignées recherchées.
Surtout, il y a déjà trop de chevaux en France et beaucoup n'ont d'autre avenir que l'abandon ou l'abattoir.
"Les annonces se multiplient sur le Bon Coin de chevaux à donner contre bons soins", s'insurge Carina Mac Lauglhan, ex présidente du Refuge de Darwyn France. On ne sait plus qu'en faire. On compte plus d'un million d'équidés en France sans compter le nombre incroyable de chevaux non identifiés (8 500 saillies non déclarées par an en moyenne). Les associations de protection ne peuvent plus faire face. Le marché des chevaux est déjà saturé. "On est débordé! assure Carina Mac Lauglhan. C'est la face cachée du monde du cheval. Il y a de plus en plus de chevaux et ils coûtent de moins en moins chers. Autrefois, les cavaliers suivaient des formations approfondies en hippologie. Ils se faisaient entourer de gens de chevaux. Ils avaient de vrais budgets. Maintenant, l'équitation s'est démocratisée. On confond monter et détenir un cheval. Chacun se lance au petit bonheur la chance sur un bout de terrain sans avoir les connaissances et le budget nécessaires. Ils croient aimer les chevaux. Or, la maltraitance, c'est avoir un animal sans en connaître les besoins! L'on se retrouve avec des chevaux squelettiques, non parés, non vermifugés, non éduqués... Quand ils vieillissent, plus personne n'en veut". Et de rappeler que 76% des transactions concernent les chevaux de moins de onze ans.
"Le pire, ce sont les chevaux miniature. Les gens oublient que ce sont des chevaux avec les besoins et les comportements de leur espèce. Comme ils sont petits, ils ne peuvent pas se défendre. J'ai vu un miniature se faire déboiter l'épaule parce qu'il ne comprenait pas que sa propriétaire voulait le coucher. J'en ai connu détenus sur un balcon, noyés dans une piscine..." Voilà pourquoi le Refuge de Darwyn relaie cette campagne initiée en Grande Bretagne par la World Horse Welfare pour informer les propriétaires sur les risques de faire naître un "poulain maison" et leur faire prendre conscience des enjeux liés à la sur reproduction des chevaux (les anglais disent overbreeding).

mercredi 17 avril 2019

La supériorité de la paille sur les autres litières

Rien de mieux qu'une bonne litière en paille!
Comme c'est bon de se retrouver dans un box bien paillé! Ma jument Papete semble apprécier. La paille est une litière particulièrement confortable sur laquelle il est bon de se coucher, se rouler. Elle absorbe bien l'urine (9 litres par jour par cheval en moyenne), camoufle les crottins (12 kilos)  et surtout, elle permet aux chevaux en box de s'occuper en attendant de sortir. Car tous les brins de paille ne sont pas bons à manger. Le cheval trie les meilleurs. Il peut y consacrer des heures. Parfois même, il néglige son foin tant cela l'amuse. Cela lui permet d'évacuer les 10 000  à 12 000 coups de mâchoires quotidiens qu'il est programmé pour donner. S'il ne les évacue pas, il peut être sujet à un stress chronique. La paille lui offre la possibilité de se détendre. Elle lui permet d'user ses dents. 

 Riche en cellulose, la valeur nutritionnelle de la paille ne remplace pas le foin. Mais elle apporte l'effet de lest dont il a besoin pour stimuler son transit. Elle a ailleurs été l'aliment de base des chevaux pendant des siècles, notamment dans les contrées désertiques où il n'y a pas de foin et ils ont plutôt bien survécu à tel point que l'on disait en France au 18ème siècle : "Cheval de paille, cheval de bataille". Pendant les périodes estivales de sécheresse, certains éleveurs complémente les chevaux à la paille et l'effet sur leur état est visible.

Pourtant, elle ne convient pas aux chevaux en box qui souffrent d'allergies respiratoires et sa surconsommation pourrait, dit-on,  entraîner des coliques par "bouchons de paille". Si le cheval y est sujet, il est préférable de le mettre au pré. La litière sur copeaux est souvent subie comme une punition! C'est un plan B qui sera bien supporté si le cheval dispose de beaucoup de foin et de sorties régulières. Sinon, enfermé dans son box,  il risque de s'ennuyer et de développer des troubles du comportement (tics, agressivité, apathie...) Le mieux est une fois de plus l'ennemi du bien!

samedi 13 avril 2019

Les plus beaux livres équestres du monde au Grand Palais


Vite! au Grand Palais pour découvrir les livres anciens sur le cheval
Intense moment d'émotion au Salon du livre rare qui se tient jusqu'au dimanche 14 avril au Grand Palais à Paris en découvrant les livres les plus beaux et les plus rares de la littérature équestre au stand de Philippe Deblaise, l'infatigable chercheur d'introuvables.

On y admire notamment le grand infolio "Études de chevaux" de Géricault, une merveille complète et unique. Le très joli "Description du cheval selon ses poils principaux" de Ridinger côtoie le célèbre "Manège royal de monsieur de Pluvinel".

Des ouvrages mythiques dont les prix s'échelonnent entre 19 000 et 30 000 €. L'occasion de voyager dans le temps et dans l'espace et de commencer, pourquoi pas, une collection de livres anciens. Philippe Deblaise propose également des livres plus abordables (300 €) mais tous ont une vie, une histoire, osons le dire une âme.
Philippe Deblaise traque les livres rares
Découvrez mon reportage dans  Cheval Pratique de juin et courrez au Grand Palais!
Lien pour le salon du livre rare
La librairie Philippica
Mon article sur l'achat d'un livre ancien

dimanche 7 avril 2019

Les chevaux ont-ils l'instinct de possession?

Les deux juments veulent faire connaissance
Mais oui! Le preuve sur cette vidéo. Diana du Grasset, l'alezane et Papete, surnommée la Bombinette partagent le même paddock. C'est Diana (6 ans), qui fait la loi.  Papete (16 ans) n'a qu'à s'effacer pour la laisser boire la première par exemple. Diana s'approprie également les voisins de paddock. Ce beau bai, il est pour elle! Regardez comme elle chasse sa "rivale".
Papete n'insiste pas. Elle aime avoir la paix. Elle refera une nouvelle tentative quand Diana sera occupée à autre chose.
C'est très amusant d'observer les chevaux au pré et cela en dit long sur leur tempérament.

mardi 2 avril 2019

Un concours avec Diana pour... vaincre ma peur de galoper

Diana du Grasset intelligente, gentille et débordante de vie
Je l'ai fait! Oui, j'ai enchaîné mon premier parcours de la saison avec ma jeune Diana, six ans. Un exploit! Une victoire!
J'ai gagné? Non, j'ai même refusé le onzième. Je commençais à fatiguer. Mais je me suis lancée... vaillamment et j'ai pris un vrai grand plaisir.
Cela faisait trois mois que je n'avais pas sauté une barre avec elle. Je n'osais même plus galoper!  Trois mois que je restais au pas, un peu de trot, au mieux un départ au galop, deux foulées et on repasse au pas. Qu'un chien gambade aux alentours, que les chevaux galopent dans les prés autour de la carrière, que le vent souffle et... je m'attendais au pire! J'anticipais ses éventuels débordements. Aux aguets, je ne pensais plus qu'à ça.
Avec Mathieu Noirot, le patron des écuries de La Flouquette
Diana est jeune. Elle a du sang et, parfois, elle explose. De joie, de jeu, d'espièglerie, qui sait?  Cela vient très vite. Une vague parcourt son dos. Non, une déferlante et ... bing, je me retrouve par terre. Une fois dans la carrière, une autre dans la forêt.  Cela m'a refroidi, dans la carrière surtout car je n'ai vraiment rien pu faire. Alors sauter! Non, mais vous plaisantez?
C'est pourtant ce que m'a proposé mon coach Mathieu Noirot, trois jours avant le concours. Je m'entraînais avec Papete. Ma petite jument noire a du sang, elle s'enflamme parfois mais je suis bien avec elle. Je la connais et je n'éprouve aucune peur même quand on va vite. Mathieu montait Diana. "Elle est prête pour aller en concours, m'a-t- dit après avoir enchaîné un parcours sans difficulté. Je fais la prépa vendredi et tu engages samedi. C'est toi qui la montes. Comme Papete!" "Mais Mathieu, je n'ose même plus galoper!" " Justement, cela va te remettre dans le coup. Je la monterai avant. Elle sera occupée par les obstacles, tu verras. Ne dis rien à Pierre. On lui fera la surprise". 
Diana fait son apprentissage dans une bulle de bienveillance

Pierre est mon mari. Il m'accompagne dans cette aventure du jeune cheval. Il se montre patient avec Diana, réconfortant avec moi. Il a tout essayé pour me redonner confiance mais, jusqu'à ce fameux concours, je bloquais. Une vague d'angoisse venait m'envahir au moindre prétexte. J'avais beau essayer de le cacher à Diana et de rester "digne", elle le sentait bien-sûr. Les chevaux ont un tel besoin de stabilité.
Le plaisir de la vie en concours
Mathieu a monté Diana sur la Prépa, une épreuve qui se joue sans chronomètre et qui est destinée à préparer les chevaux au Grand Prix. Je n'aurai pas voulu être à sa place sur le paddock de détente. Mais j'ai bien regardé. Au moment où Diana allait exécuter ses bonds de joie, au lieu de faire baisser la pression et de passer à l'allure inférieure, Mathieu a mis les gaz et a galopé sans se préoccuper d'elle.  En suspension, mains en avant et vogue la Diana. Elle s'est calmé et a très bien sauté. En piste, elle s'est montré parfaite, ne regardant aucun sous bassement et enchaînant le triple avec aisance. C'est là que je me suis dit que je pourrai le faire. Il suffisait que je monte comme ... Mathieu Noirot! Facile, non?
La reconnaissance du parcours

Imaginer son tracé et se projeter

Attentive et bien droite, Diana assure!

J'étais décidée. Le lendemain, je me suis engagée. Mathieu a souri. J'ai bien vu que le challenge lui plaisait. Il savait que le couple pourrait se faire en concours, comme un couple humain se soude (ou non) face à ses premières difficultés. "Tu la monteras avec son mors en caoutchouc. Comme ça tu peux prendre du contact. Et du galop! Un bon galop dans la courbe et tu attends".  Au moins, les consignes sont simples. Galoper, garder le contact, attendre.
Avec Pierre, mon compagnon-accompagnateur-supporter...
Mathieu a détendu Diana. Et maintenant, en selle! Impossible de reculer. Il fallait bien que je galope. J'ai fait quelques sauts et... en piste! Bizarrement, j'étais sûre de moi, concentrée, dans ma bulle avec Diana. J'ai mis du galop dès l'obstacle numéro 1 et j'ai enchaîné avec une facilité incroyable, relançant dans chaque tournant et attendant sagement mon saut. Sur le dixième, elle a fait un gros saut et a touché avec un postérieur. La barre est tombée et j'ai oublié de bien la relancer. Elle s'est arrêté sur le onzième face à la porte de sortie. Elle n'était plus avec moi. Mais bon, on a fini par le franchir et je ne veux me rappeler que la magie du parcours, les retrouvailles avec Diana, le plaisir d'y croire à nouveau et de me projeter avec elle, le sourire de Pierre. Je l'ai fait! Merci ma Diana! Top Mathieu!