Etre léger,
c’est utiliser ses aides avec parcimonie mais aussi, ne pas peser sur le dos du
cheval !
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La légèreté permet de se faire oublier! |
La légèreté a pour principe absolu le respect du
cheval. C’est une philosophie, mieux un art de vivre et de monter selon lequel
le cavalier ne contraint pas le cheval mais l’invite à effectuer tel ou tel
exercice. Elle exclut tout recours à la force ou à des artifices coercitifs
(muserolles serrées, enrênements…)
La légèreté commence à pied, au box ou dans le
pré. Présentez le licol à votre cheval, ne
l’attrapez pas au lasso ! Dès les
premiers contacts, vous êtes léger, souriant, bien équilibré. Vous tenez votre dos, vous vous déplacez avec souplesse. Vous êtes déjà dans
l’ambiance et votre cheval aussi!
Accordez une vraie importance à la façon dont vous mettez
le pied à l’étrier. Pas question de se jeter sur le dos d’un cheval même pas
échauffé. Mieux vaut le faire marcher, puis se servir d’un montoir. Prendre le temps de l’éduquer à l’immobilité
préservera le dos du cheval, les genoux
du cavalier et préparera le couple dans au travail. L’ambiance toujours !
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La légèreté se prépare en utilisant un montoir |
A pied ou monté, le cheval léger réagit à la moindre
pression. Pour cela, la clé c’est d’arrêter toute pression au moment même où le
cheval cède. « Ce « timing »
est particulièrement important ; Sinon, comment le cheval peut-il savoir
qu’il a trouvé la bonne solution ? » répète le chuchoteur Andy Booth.
On a tous trop tendance à demander et redemander sans attendre la réponse
ou sans se contenter d’un début de réponse. Or, si l’on arrête toute pression
(les classiques disent céder), dès que le cheval commence à faire le mouvement
demandé, tout change! Il suffit même qu’il ait l’idée de le faire pour que l'on cède…
Pas question de brûler les étapes. Sur une échelle de 1 à 10, si on demande avec une intensité 1 et que le cheval ne répond pas. Il faut alors réitérer sa demande avec une intensité 2 et pas directement une intensité 10. En revanche, on s’appliquera à être exigeant dans les moindres détails. Si votre cheval avance d’un pas sans votre approbation, vous le faites reculer d’un pas. Très vite, il comprend. Vous ne vous dites pas, ce n’est pas grave, car la prochaine fois, il avancera de trois pas, voire il vous bousculera. Mieux vaut ne pas entrer dans l’escalade, régler les choses à leur démarrage.
Pas question de brûler les étapes. Sur une échelle de 1 à 10, si on demande avec une intensité 1 et que le cheval ne répond pas. Il faut alors réitérer sa demande avec une intensité 2 et pas directement une intensité 10. En revanche, on s’appliquera à être exigeant dans les moindres détails. Si votre cheval avance d’un pas sans votre approbation, vous le faites reculer d’un pas. Très vite, il comprend. Vous ne vous dites pas, ce n’est pas grave, car la prochaine fois, il avancera de trois pas, voire il vous bousculera. Mieux vaut ne pas entrer dans l’escalade, régler les choses à leur démarrage.
Et maintenant,
en avant ! Pour pouvoir s’exprimer, la légèreté a besoin d’impulsion. La légèreté, c’est la liberté dans
le mouvement. Le cheval est léger quand il ne se
sent pas tenu. Il ne se sent pas agressé. Il n’a pas envie de partir. Il est
avec nous, en équilibre.
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La légèreté exige une grande précision comme le montre Sophie Bienaimé |
Etre
léger ne veut pas dire tout lâcher ; On peut monter en licol et être
« lourd ». De même, c’est bien de se promener rênes longues et
de laisser au cheval la liberté de son balancier mais si on veut aller plus
loin dans le travail, un contact est nécessaire! « Il
ne faut pas confondre la fausse légèreté
où le cavalier sous prétexte de légèreté laisse son cheval flottant et sans
impulsion » écrit le célèbre écuyer Nuno Oliviera. Un contact constant et moelleux avec la bouche reste le graal de
nombreux cavaliers. Quand la bouche devient du beurre, c’est le bonheur ! Les
anciens assimilaient la légèreté à l’art du contact. Un art qui s’apprend, se cultive, peut aussi
s’improviser mais, toujours, provoque d’intenses émotions. Nuno Oliveira résumait très bien cette quête d’harmonie dans le
respect du cheval. « Tâchez de
relaxer vos mains et d’avoir un contact léger… Il faut penser à cela, tout
devient infiniment plus facile, et ce qui est encore plus important, le cheval
en est reconnaissant».
La
main du cavalier s’éduque avec… un maître en légèreté ! Philippe Karl,
ancien écuyer de Saumur a monté son « Ecole de légèreté » et forme
des instructeurs aux quatre coins du monde. Il ne se contente pas de dénoncer le roll kur et autres "Dérives du
dressage moderne", titre de son ouvrage paru chez Belin, il propose une méthode
pour notamment, apprendre à avoir une bonne main. « La légèreté n’écarte aucun type de cheval et n’exclut
aucune discipline » écrit-il. Elle suppose la mise en place de trois éléments
indissociables et indispensables : décontraction, équilibre, impulsion».
Au programme : cessions de mâchoire, pli et extension d’encolure,
flexions… Le rassembler constitue le but
et la conséquence de la légèreté. « Tout
en procède et tout y ramène » poursuit Philippe Karl.
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Nicole Favereau donne une leçon de jambes pour mettre son cheval en avant |
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Elle peut maintenant le monter en toute légèreté |
Pour être léger, il faut être sobre. « Il ne faut utiliser que les forces
utiles au mouvement répète Fabien
Godelle, écuyer du Cadre Noir. La
position du cavalier est capitale. Il doit être stable pour pouvoir encaisser
la force du cheval dans son dos, dans sa posture, pas seulement dans ses
mains. Le corps du cavalier est
important. Neuf fois sur dix, on se fâche sur un cheval alors que l’on n’est
pas suffisamment rigoureux sur notre propre posture, notre équilibre, notre
tension musculaire. L’équitation, c’est un sport ! Il faut tenir son
dos ».
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C'est plus facile pour un cheval de porter un cavalier échauffé et relâché. |
On
l’oublie trop souvent ! Se
maintenir en condition physique, s’échauffer et s’étirer avant de monter, cela
change tout pour le cavalier comme pour le cheval! C’est bien plus facile
pour un cheval de porter un cavalier en forme, souple et délié. Comment
atteindre la légèreté si l’on est raide et si l’on tape sur sa
selle ? La préparation physique va
de pair avec le contrôle du poids et une bonne hygiène de vie. « Moins
on a de poids et plus c’est facile pour le cheval, explique le docteur Sagnet,
chirurgien orthopédiste et cavalier. Pour autant, un cavalier un peu fort peut
être léger à cheval. Il ne retombe pas brutalement sur le dos de son cheval au
trot enlevé ou à la réception d’un obstacle. Il amortit avec les articulations
de ses membres inférieurs (chevilles, genoux, hanches). S’il fait du trot
assis, sa colonne lombaire est suffisamment souple. C’est la colonne vertébrale lombaire et les
articulations des hanches qui permettent au bassin de bouger et d’accompagner
le mouvement ».
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Pour Mathieu Noirot, cavalier de CSO, il faut aller dans le sens du mouvement |
Etre
avec son cheval, aller dans le mouvement, ne demander que ce que l’on peut
obtenir, savoir remercier… mais oui, c’est bien à un art de vivre (et de
monter) auquel nous invite la légèreté. Concept qui a fait couler beaucoup d'encre à commencer par le philosophe Xenophon qui l'évoque 350 avant Jésus-Christ!
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