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dimanche 30 décembre 2018

Magique et tendre, le spectacle de Noël du Musée du Cheval de Chantilly

Toute la famille se retrouve au Musée du Cheval de Chantilly
Petits enfants, ados, jeunes adultes, vieux enfants... comme chaque année, le spectacle de Noël du musée du cheval de Chantilly nous a tous laissé sous le charme. Cette fois encore, Sophie Bienaimé et ses écuyères, ont réussi à nous étonner, nous faire ouvrir de grands yeux ébahis et nous emmener dans un univers féerique et poétique. Mention spéciale à Pierric et à  ses falabellas attelés ou en liberté mais toujours maniés avec douceur.  Jolie prestation des acrobates qui ont pris le dôme des grandes écuries pour terrain de jeu. Et puis les ânes, les fées, les licornes, le tableau en ombres chinoises... une merveilleuse façon de finir l'année.
Majestueux, le dôme des grandes écuries est haut de 28 mètres 
Lien pour voir la vidéo de présentation du spectacle
Lien pour les spectacles du Musée du cheval

vendredi 28 décembre 2018

Ma vie cavalière en 2018, l'équitation comme... sport collectif!

 Avec Diana du Grasset, un couple à construire 
Avec Mistria, ma jument de coeur à la retraite, Diana du Grasset, ma nouvelle complice âgée de cinq ans et toujours Papete en pleine forme, 2018 a été une année intense, riche en émotions, en remises en question et en plaisirs. Jamais, je n'ai autant ressenti l'équitation comme un sport non pas individuel mais collectif. Bien-sûr, on aime se retrouver en tête à tête avec son cheval. L'équitation est bel et bien un sport de couple. Pour autant, ce n'est pas forcément un sport solitaire.
Faire salon dans la salle de pansage, emmener son chien, proposer un apéro ou commenter les derniers exploits des uns et des autres... fait partie du jeu. Quand les concours redémarrent (le jumping de Bordeaux en février), puis Barbaste, Lège, Royan... les écuries redeviennent une véritable ruche. Plus personne ne se plaint de la pluie ou du froid! On est motivé! On s'encourage, on va faire brouter nos chevaux ensemble, on fait des stories... bref, on s'éclate.
L'équitation, un sport individuel qui se pratique en couple et en équipe!
A dix-huit ans, Mistria a fait son dernier concours en m'offrant un merveilleux sans faute. Elle dormait de plus en plus souvent et je sentais qu'elle avait envie de décrocher. Son passage de la vie d'écurie à la vie "sauvage" s'est effectué en douceur et elle  supporte bien son premier hiver dehors. Le froid et la pluie ne semblent nullement l'affecter. Au fond, le plus dur a été de supporter ces harceleurs d'insectes au mois d'août!
 Papete, seize ans, est en pleine forme. Une fois échauffée, on ne peut plus l'arrêter. En concours, elle a la gagne! Pas question de traîner! Elle a un chrono dans la tête. Elle s'entend parfaitement avec Diana qui en fait ce qu'elle veut.
Dernier concours pour Mistria
La "petite" Diana a beaucoup grandi en quelques mois et elle a énormément appris. Donner ses pieds, rester immobile au montoir, entrer dans le van... tous les jours elle progresse. Très proche de l'homme, elle recherche le contact et adore mettre sa tête sur mon épaule. Elle déteste la contrainte et a besoin de comprendre. Sous son air sage et appliquée, se cache une jument peine de sang et sûre d'elle. C'est là que j'ai besoin de toute mon équipe!
Mathieu Noirot reconnaissable à son équitation fluide et légère m'accompagne. Il a plus de travail à faire sur moi que sur la jument! Quentin Theas, le cavalier des écuries de la Flouquette me fait travailler sur le plat, m'invitant à la précision et à la rigueur. Pierre mon compagnon m'encourage patiemment. Deux chutes successives, une avec Diana, l'autre avec Papete, ont entamé mon capital confiance! J'ai même été complètement bloquée. Une débutante! Après quelques jours de travail à pied, puis de pas et de trot, j'ai enfin osé... galoper! Et j'ai retrouvé du plaisir. Diana se montre sage comme une image. Je vais bientôt re sortir en forêt, puis de nouveau sauter. J'en ai envie. Elle aussi, elle me l'a dit! C'est promis, en 2019, elle veillera sur moi!




Mistria fait connaissance avec sa nouvelle famille

Mistria à l'heure de la sieste

Quentin Theas, encourageant et positif

Entrer dans un van, une étape importante qui doit laisser une bonne impression

Avec Papete, c'est mieux!

Mon coach est un champion!  La famille Noirot à la remise des prix

Princesse Georges veille sur les écuries de la Flouquette

Papete assure!

Un amour de jument qui me suit partout!



Diana déménage. Elle n'a que 5 ans!

La connexion s'établit très vite
Premier concours avec Diana du Grasset



La vie aux écuries!

vendredi 21 décembre 2018

Refuge Darwyn : Carina Mac Laughlan recueille un lusitanien condamné

Il vient d'être sauvé in extremis. C'est un seigneur. 
Il a vingt ans et il vient de recevoir un nouveau nom. Il s'appelle désormais Hobo. Ainsi l'a baptisé Carina Mac Laughlan qui a évité à ce cheval l'option désespérée de l'abattoir.  Un nouveau nom pour une renaissance car ce pur sang lusitanien aux traits magnifiques est bourré d'arthrose. Fatigué à l'extrême, il a des douleurs partout et des difficultés à se déplacer. "Il a besoin de se reposer bien au chaud, raconte Carina Mac Laughlan. Mon chiropracteur est venu l'examiner. Il a été ému aux larmes. Mais Hobo l'a aidé. Lui qui était incapable de donner ses pieds a pu les offrir l'un après l'autre et se laisser soulager. Des anti inflammatoires vont également le soutenir. Je suis confiante car il veut vivre. Il est heureux d'être au sec, d'avoir du confort, de la chaleur sur le dos. Sa force est d'être entier et d'avoir un instinct de survie hors du commun".

Il s'appelle Hobo, ce qui veut dire vagabond. Et c'est précisément le "Clan des vagabonds" de Carina Mac Laughlan qu'il rejoint. Artiste photographe et présidente du Refuge de Darwyn France, Carina est une sacrée nana! Elle a les chevaux dans la peau. Elle les recueille, les remet en confiance et leur rend l'éclat de leurs yeux. Au travers des photos d'art qu'elle propose à la vente, elle met en lumière leur beauté retrouvée.
Le pur-sang lusitanien a rejoint le Clan des vagabonds de Carina Mac Laughlan
Il s'appelle Hobo et il a été sauvé in extremis d'un rude hiver dans un élevage suisse. Toujours la même histoire, l'éleveur dépassé, 36 chevaux de pure race sur un territoire de quatre hectares. Territoire? Plutôt un dépotoir. Des chevaux nourris mais laissés sans soin et surtout en surnombre. L"'éleveur" en prison, le beau-frère a vendu le troupeau. 34 chevaux sont partis en sept mois. Il en restait deux, une jument de vingt deux ans pleine et cet étalon, le reproducteur de l'élevage. "On ne peut pas les laisser là, si on ne trouve d'autres solutions, il faudra se résoudre à l'abattoir?" se sont inquiétés les services vétérinaires suisses. Le Refuge de Darwyn n'a pu s'y résoudre. La présidente Anouk Thibaud a recueilli la jument qui sera à terme dans un mois. Carina Mac Laughlan a poussé ses murs et ses clôtures pour prendre un nouveau vagabond.

 "Quel gâchis! s'exclame Carina. Les gens croient qu'il suffit de laisser vivre les chevaux en troupeau pour monter un élevage. Mais ce pur-sang lusitanien a la peau si fine qu'il ne fait pas de poil d'hiver. Dans les grands espaces du sud, il pouvait vivre à la sauvage. Mais en Suisse! Dans le froid et la neige, il n'était pas armé". Très racé, l'étalon a été élevé au Portugal et a gagné deux finales des masters ibériques. Il s'appelle Hobo et c'est un seigneur. Il passera Noël bien au chaud.


Lien pour lire l'article de Carina Mac Laughlan
Lien pour la vidéo du sauvetage par le Refuge de Darwyn
Lien pour voir (et acheter)  les photos d'art de Carina Mac Laughlan
Mon portrait de Carina Mac Laughlan

lundi 17 décembre 2018

Les fabuleux trésors de la Bibliothèque Mondiale du Cheval


Marie-Laure Peretti présente la Bibliothèque Mondiale du Cheval
La Bibliothèque Mondiale du Cheval est ouverte et accessible à tous! Il suffit de taper  Xénophon,  Grisone, La Guérinière, Baucher, et bientôt, Nuno Oliveira, Jean d'Orgeix ou Michel Henriquet...  pour accéder à leurs ouvrages avec leur description matérielle, leur biographie. Et l'on peut lire ces grands maîtres, s'en délecter, s'en inspirer. On peut aussi demander « étriers »,  ou « éducation », "écoles d'équitation" ou "arts" ou "élevages". Les livres sont indexés par sujets, éditeurs, sources, auteurs, bibliothèques, titres…
 Lancée lors du Salon du cheval de Paris sous l’impulsion de Marie-Laure Peretti et de Xavier Libbrecht (ex journalistes de l’Eperon), la première bibliothèque numérique universelle consacrée au cheval est le fruit de la collaboration entre l’Université de Caen Normandie, la région Normandie, l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation et d’heureux possesseurs d’ouvrages rares.
Pour la première fois, l’impressionnant patrimoine des écrits liés au cheval fait l’objet d’un inventaire mondial. La Bibliothèque Mondiale du Cheval va répertorier les livres là où ils se trouvent, puis elle les numérise et les indexe. Le recensement le plus célèbre effectué en France par Gabriel-René Menessier de la Lance (1835-1924) reste la référence. Il sera complété par celui de Philippe Deblaise, expert en livres anciens.  
De fabuleux voyages dans le temps en perspective et un mine d'informations pour tous les amoureux du cheval. 


lundi 10 décembre 2018

La légèreté à cheval : conseils, pistes, Nuno Oliveira, dressage, CSO...

Etre léger, c’est utiliser ses aides avec parcimonie mais aussi, ne pas peser sur le dos du cheval !

La légèreté permet de se faire oublier!
La légèreté, tout le monde en rêve, beaucoup s’en réclament et peu y parviennent.  Chacun quête cet instant merveilleux où le cavalier se fait oublier, tant ses aides sont discrètes. Il fait corps avec son cheval qui est à la fois décontracté et tendu. Il suffit de penser à une action et le cheval la donne. Dans un équilibre parfait, il est prêt à sauter ou à danser à la moindre sollicitation.

   
La légèreté a pour principe absolu le respect du cheval. C’est une philosophie, mieux un art de vivre et de monter selon lequel le cavalier ne contraint pas le cheval mais l’invite à effectuer tel ou tel exercice. Elle exclut tout recours à la force ou à des artifices coercitifs (muserolles serrées, enrênements…)
La légèreté commence à pied, au box ou dans le pré.  Présentez le licol à votre cheval, ne l’attrapez pas au lasso !  Dès les premiers contacts, vous êtes léger, souriant, bien équilibré.  Vous tenez votre dos, vous vous  déplacez avec souplesse. Vous êtes déjà dans l’ambiance  et votre cheval aussi!
Accordez une vraie importance à la façon dont vous mettez le pied à l’étrier. Pas question de se jeter sur le dos d’un cheval même pas échauffé. Mieux vaut le faire marcher, puis se servir d’un montoir.  Prendre le temps de l’éduquer à l’immobilité préservera le dos du cheval,  les genoux du cavalier et préparera le couple dans au travail.  L’ambiance toujours !
La légèreté se prépare en  utilisant un montoir 
Echauffez votre cheval les rênes longues sans rien lui demander. Contentez-vous d’un échauffement des muscles et des articulations. Il sort de son box, il ne peut donc pas répondre du tac au tac à la moindre de vos sollicitations. Autant ne rien lui demander! Sinon, vous risquez de le solliciter de plus en plus, au risque de le blaser et de saboter vos futures propositions en légèreté. Attendez qu’il soit préparé à l’effort. Quand vous sentez votre cheval prêt, vous pouvez commencer à le mobiliser.
A pied ou monté, le cheval léger réagit à la moindre pression. Pour cela, la clé c’est d’arrêter toute pression au moment même où le cheval cède. « Ce « timing » est particulièrement important ; Sinon, comment le cheval peut-il savoir qu’il a trouvé la bonne solution ? » répète le chuchoteur Andy Booth. On a tous trop tendance à demander et redemander sans attendre la réponse ou sans se contenter d’un début de réponse. Or, si l’on arrête toute pression (les classiques disent céder), dès que le cheval commence à faire le mouvement demandé, tout change! Il suffit même qu’il ait l’idée de le faire pour que l'on cède…
Pas question de brûler les étapes. Sur une échelle de 1 à 10, si on demande avec une intensité 1 et que le cheval ne répond pas. Il faut alors réitérer sa demande avec une intensité 2 et pas directement une intensité 10. En revanche, on s’appliquera à être exigeant dans les moindres détails. Si votre cheval avance d’un pas sans votre approbation, vous le faites reculer d’un pas. Très vite, il comprend. Vous ne vous dites pas, ce n’est pas grave, car la prochaine fois, il avancera de trois pas, voire il vous bousculera. Mieux vaut ne pas entrer dans l’escalade, régler les choses à leur démarrage.
 Et maintenant, en avant ! Pour pouvoir s’exprimer, la légèreté a besoin d’impulsion.  La légèreté, c’est la liberté dans le mouvement. Le cheval est léger quand il ne se sent pas tenu. Il ne se sent pas agressé. Il n’a pas envie de partir. Il est avec nous, en équilibre. 
La légèreté exige une grande précision comme le montre Sophie Bienaimé

Etre léger ne veut pas dire tout lâcher ; On peut monter en licol et être « lourd ».  De même, c’est bien de se promener rênes longues et de laisser au cheval la liberté de son balancier mais si on veut aller plus loin dans le travail, un contact est nécessaire!  « Il ne faut pas confondre la  fausse légèreté où le cavalier sous prétexte de légèreté laisse son cheval flottant et sans impulsion » écrit le célèbre écuyer Nuno Oliviera. Un contact constant  et moelleux avec la bouche reste le graal de nombreux cavaliers. Quand la bouche devient du beurre, c’est le bonheur ! Les anciens assimilaient la légèreté à l’art du contact.  Un art qui s’apprend, se cultive, peut aussi s’improviser mais, toujours, provoque d’intenses émotions. Nuno Oliveira résumait très bien cette quête d’harmonie dans le respect du cheval. « Tâchez de relaxer vos mains et d’avoir un contact léger… Il faut penser à cela, tout devient infiniment plus facile, et ce qui est encore plus important, le cheval en est reconnaissant».
La main du cavalier s’éduque avec… un maître en légèreté ! Philippe Karl, ancien écuyer de Saumur a monté son « Ecole de légèreté » et forme des instructeurs aux quatre coins du monde. Il ne se contente pas de dénoncer  le roll kur et autres "Dérives du dressage moderne", titre de son ouvrage paru chez Belin, il propose une méthode pour notamment, apprendre à avoir une bonne main.  « La légèreté n’écarte aucun type de cheval et n’exclut aucune discipline » écrit-il. Elle suppose la mise en place de trois éléments indissociables et indispensables : décontraction, équilibre, impulsion». Au programme : cessions de mâchoire, pli et extension d’encolure, flexions…  Le rassembler constitue le but et la conséquence de la légèreté. « Tout en procède et tout y ramène » poursuit Philippe Karl.
Nicole Favereau donne une leçon de jambes pour mettre son cheval en avant
Elle peut maintenant le monter en toute légèreté
Des mains éduquées et pleines de tact ne suffisent pas si l’on pousse le cheval en permanence avec ses jambes. La légèreté, c’est aussi un cheval qui écoute les jambes. Il maintient son allure sans qu’il soit besoin de le solliciter sans cesse. Inutile de le relancer à chaque foulée au risque de le lasser, de l’endormir et même de le désensibiliser aux jambes. Mieux vaut donner la fameuse leçon de jambes. On n’a pas trouvé plus efficace.  Il suffit de donner des jambes ou  un petit coup de cravache derrière la jambe s’il ne répond pas, sans oublier d’ouvrir les doigts sur les rênes pour le laisser passer. Parfois, une deuxième leçon peut être nécessaire. Une fois qu’il a compris, le cheval pousse à chaque foulée. Il vient lui-même tendre ses rênes. Pour solliciter peu à peu l’engagement des postérieurs, travaillez sur un cercle. Ecartez la main intérieure, fermez les doigts et demandez un peu de mouvement. Votre cheval va avancer le bout du nez et rencontrer la résistance de vos doigts fermés. Il va céder en baissant légèrement la tête. Cédez aussitôt. Changez de cercle. Elargissez et raccourcissez le cercle. Au début, ne soyez pas trop gourmand. Il faut que votre cheval se gymnastique progressivement. On a toujours tendance à trop demander ! Effectuer des transitions rapprochées dans l’allure et entre les allures le mettra dans l’impulsion. Enfin, des changements rapides d’exercice, de direction et de rythme vont le tenir en alerte.
Pour être léger, il faut être sobre. « Il ne faut utiliser que les forces utiles au mouvement répète  Fabien Godelle, écuyer du Cadre Noir. La position du cavalier est capitale. Il doit être stable pour pouvoir encaisser la force du cheval dans son dos, dans sa posture, pas seulement dans ses mains.  Le corps du cavalier est important. Neuf fois sur dix, on se fâche sur un cheval alors que l’on n’est pas suffisamment rigoureux sur notre propre posture, notre équilibre, notre tension musculaire. L’équitation, c’est un sport ! Il faut tenir son dos ».
C'est plus facile pour un cheval de porter un cavalier échauffé et relâché.

On l’oublie trop souvent !  Se maintenir en condition physique, s’échauffer et s’étirer avant de monter, cela change tout  pour le cavalier comme pour le cheval! C’est bien plus facile pour un cheval de porter un cavalier en forme, souple et délié. Comment atteindre la légèreté si l’on est raide et si l’on tape sur sa selle ?  La préparation physique va de pair avec le contrôle du poids et une bonne hygiène de vie.  « Moins on a de poids et plus c’est facile pour le cheval, explique le docteur Sagnet, chirurgien orthopédiste et cavalier. Pour autant, un cavalier un peu fort peut être léger à cheval. Il ne retombe pas brutalement sur le dos de son cheval au trot enlevé ou à la réception d’un obstacle. Il amortit avec les articulations de ses membres inférieurs (chevilles, genoux, hanches). S’il fait du trot assis, sa colonne lombaire est suffisamment souple.  C’est la colonne vertébrale lombaire et les articulations des hanches qui permettent au bassin de bouger et d’accompagner le mouvement ».
     
Pour Mathieu Noirot, cavalier de CSO, il faut aller dans le sens du mouvement
Même point de vue du coté de Mathieu Noirot, patron des écuries de la Flouquette qui propose non sans humour de limiter les sucreries. « Il faut que le physique suive même si certains cavaliers corpulents se montrent légers à cheval ».  Pour ce cavalier de saut d’obstacles, être léger à cheval c’est « avoir le poids dans ses pieds et pas dans ses fesses que l’on soit assis ou en équilibre. Il faut que le balancier du cavalier suive le mouvement du cheval. On ne doit jamais aller contre le cheval. Les coudes, les épaules, les genoux se plient et se déplient pour suivre le mouvement du cheval.  Si l’on est en retard, on casse le mouvement. Ce n’est plus nous qui suivons le mouvement, c’est le mouvement qui nous rattrape et l’on devient dur. Pour atteindre un bon niveau et ne pas gêner le cheval, il faut accepter d’aller dans le sens du mouvement. La légèreté nait de ce sentiment là. Les mains cèdent; Elles peuvent résister mais pas tirer ».
Etre avec son cheval, aller dans le mouvement, ne demander que ce que l’on peut obtenir, savoir remercier… mais oui, c’est bien à un art de vivre (et de monter)  auquel nous invite la légèreté. Concept qui a fait couler beaucoup d'encre à commencer par le philosophe Xenophon qui l'évoque 350 avant Jésus-Christ!





samedi 8 décembre 2018

Chevaux en hiver au pré

En bonne santé, les chevaux ne craignent pas le froid!
A dix neuf ans, Mistria passe son premier hiver dehors et, visiblement, elle ne laisserait sa place pour rien au monde. Bien isolée par son poil, elle n'a nul besoin de couverture et sait très bien se protéger du vent en se cachant derrière les buissons. Sa thermorégulation naturelle fonctionne à plein. Elle n'est absolument pas affectée par la pluie et semble plus en forme que cet été où il lui fallait lutter contre les insectes. De l'herbe, du foin, des copains, de l'espace, que demandez de plus? Elle se laisse approcher, inspecter, grattouiller, puis elle replonge la tête dans l'herbe sans chercher à me suivre. Je peux dormir tranquille!

Leur poil d'hiver leur assure la meilleure isolation


lundi 3 décembre 2018

Lucien Gruss au Salon du cheval : les chevaux m'ont appris à être humain

Lucien Gruss, son éditrice Marion Mazauric et le réalisateur Laurent Deprez
Lucien Gruss et Laurent Deprez viennent de publier « Lucien Gruss pour l’amour des chevaux » (éditions le Diable Vauvert). Rencontre passionnante au Salon du Cheval de Paris-Villepintes entre le réalisateur et l'artiste, spécialiste du travail à pied et en liberté.

·      Laurent Deprez : Lucien a été mon premier maître en regard. En faisant un reportage sur lui, il a éduqué mon regard à la haute école en me montrant un vrai rassembler.
·      Lucien Gruss : Tous les Gruss ont été formés par mon père Lucien. C’est mon arrière grand-père qui a démarré au cirque. Il était maçon mais il est tombé amoureux de la fildefériste d’un petit cirque italien qui passait près de chez lui. Il a tout appris des femmes. A l’époque, c’était déjà les femmes qui s’occupaient des chevaux ! La première chose que mon père nous a transmise, c’est le regard. « Regarde, observe. Réfléchis mais vite avec les chevaux » disait-il.  Cela a marqué ma vie. Il me disait aussi. « Va voir les autres avec un œil observateur. Même si ce sont des tocards, il y a quelque chose à prendre ».
·      LD : Qu'observes-tu quand tu regardes un cheval?
·      LG : Je regarde les allures. Quand un cheval marche bien, il trotte bien et galope pas trop mal! A-t-il une élégance naturelle, de la souplesse, est-il sensible? Comme on dit, d’un charcutier, on ne fait pas un danseur étoile. Il faut des prédispositions. Mais peu importe la naissance ! Mon père achetait ses chevaux aux abattoirs de Marseille. Il en a fait des stars ! Il n’y a pas de cheval de cirque. Il y a un cheval au cirque !
Lucien Gruss, un homme de cheval au cirque

·      LD : L’équitation a-t-elle évolué ?
·      LG : Il y a de plus en plus d’équitants et de moins en moins d’hommes de chevaux. On apprend à utiliser les chevaux. Mais l’approche du cheval demande du temps, du travail. On n’a rien appris aux anciens. On ne peut pas fabriquer le tact. Moi, je continue de chercher tout le temps.
·      LD : À chaque fois qu’il monte à cheval, Lucien est envahi par le doute. C’est un artiste.
·      LG : Avec l’éléphant, le cheval est l’animal le plus difficile à dresser. Un fauve, c’est facile. Il suffit de mettre un bout de viande sur une baguette ; Mais un cheval, il faut l’observer, être à l’écoute et surtout être progressif. Parfois, les chevaux nous montrent des choses eux-mêmes. Les femmes montent mieux à cheval que les hommes parce qu’elles ont plus de sensibilité et parce qu’elles montent avec amour.
·      LD : Qu’est-ce que les chevaux t’ont appris ?
·      LG : Ils m’ont appris à être humain. J’ai beaucoup plus d’observation et de prise de conscience des autres qu’avant. Et puis, ils m’apaisent. Un cheval, un peu de musique, tout seul, je me régale…
·      LD : À ton tour, tu transmets ton savoir ?
·      LG : Exactement, je donne des cours aux particuliers qui le souhaitent. J’aime enseigner. Transmettre ce que mon père m'a légué.