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jeudi 31 mai 2018

43% des chevaux abattus avant dix ans : le message de l'éthologue Martine Haussberger

Ce n'est pas facile de garder les chevaux en état de bien-être au box
Passionnante la journée équine  "Performance et santé au travail" organisée le 31 mai dernier par la MSA au centre équestre de Lège Cap Ferret. Martine Haussberger, directrice du laboratoire d'éthologie de l'université de Rennes, a notamment rappelé que trop de chevaux étaient abattus pour des problèmes comportementaux. Elle a donné des solutions pour éviter les accidents.

Les chiffres parlent d'eux-même! Un tiers des chevaux sont considérés comme peureux, la moitié sont perçus comme nerveux et 60% ont des réactions fortes lorsqu'ils sont séparés des autres. Les chevaux qui vivent en box ont des comportements plus menaçants que ceux qui vivent au pré. Sur 660 chevaux testés, 30 à 70 % ont menacé l'expérimentateur. La variation du chiffre est fonction des établissements et du mode de vie des chevaux.

Les différences de comportement dépendent de la génétique, de la race mais aussi des facteurs environnementaux. Et de souligner que les chevaux qui vivent dans des box individuels ont des réactions moins appropriés que ceux qui vivent en paddock. "On voit plus de morsures et de coups de pied chez le cheval qui vit en permanence en box" a-t-elle souligné. La chercheuse a également révélé l'"effet soigneur". Selon la sérénité et le savoir faire du soigneur, les chevaux ont une façon différente de percevoir l'homme. Elle a également invité les cavaliers à toujours chercher s'il y a  une relation entre une manifestation d'agressivité et un problème de santé. "Aujourd'hui, beaucoup de chevaux montés ont un problème de colonne vertébrale".  Elle a également parlé des chevaux dépressifs (20% environ).

Bref, elle a invité les participants à être très attentifs aux signaux envoyés par le cheval  et à veiller à leur bien-être. Il n'y a pas à tergiverser! Le cheval a absolument besoin de contacts sociaux, de fourrage (pas seulement des granulés) et de mouvement. A chaque propriétaire, cavalier ou gérant de centre équestre de s'organiser pour répondre à ses besoins vitaux!
Martine Haussberger, éthologue, directrice du CNRS de Rennes

A suivre les interventions d'Olivier Pulls et de Nicolas Sanson, écuyers du Cadre Noir sur la sécurité, le travail du cheval et la préparation physique et mentale du cavalier.

Lien vers la MSA

jeudi 24 mai 2018

Deauville : Laurent Cresp expose ses chevaux de sport, de courses, de cirque...

 Au pas compté ou au grand galop, entrez dans l'univers très particulier de Laurent Cresp qui expose ses gouaches et ses aquarelles à Deauville au Pôle International du cheval du 31 mai au 24 juin. Avec cet artiste cavalier, les chevaux sont toujours savants, les cavaliers parfois un peu ridicules mais forcément sentimentaux. Par petites touches de couleur, Laurent Cresp célèbre l'amitié entre l'homme (ou la femme)  et le cheval.
Laurent Cresp croque une "Casaque bleue"
Auteur de livres d'équitation, illustrateur, éleveur, cavalier de jeunes chevaux, patron du Poney Club de France, chargé" de développement chez Hermès... l'homme aux multiples casaques s'est illustré en signant les dessins originaux de carrés imprimés pour Hermès et pour Moismont. Toujours tiré à quatre épingles, il promène son regard espiègle sur le monde des courses, du sport et du spectacle.
 Au cirque : "La patience pour une vie"
C'est aussi un pédagogue que vous pouvez retrouver tous les jours sur sa page Facebook: Equitagada
Laurent Cresp, artiste et communicant
Lien vers le Pôle international du cheval de Deauville

samedi 19 mai 2018

#equitation # Comment rendre son cheval intelligent à ... la française!

Débarrassez-vous des enrênements, des bandes de respect, des éperons, des mors durs, du matériel ultra connecté… revenez aux bases de l’équitation française,  cherchez les allures ordinaires, écoutez votre cheval et donnez-lui envie. C'est le sujet de mon dernier article paru dans Cheval Pratique. 
A la française comme Mathieu Noirot avec un cheval qui participe

J'ai interviewé Brice Pozzoli, cavalier enseignant du Haras des Saules (77) membre de l’équipe de France dans les années 90 qui en revient toujours aux bases et à l’équitation française.« C’est toute notre culture que l’on perd. J’ai des élèves qui s’entrainent avec la selle connectée, je ne vois pas l’intérêt. Mieux vaut se poser des questions sur la façon dont on travaille », dit Brice Pozzoli.  « On est pollué par l’idée de grandir le cheval, de l’asseoir. On croit que c’est le cavalier avec ses aides qui va obtenir ce résultat et l’on court à la catastrophe ! »

  Les chevaux enfermés, la tête plaquée contre leur poitrail, ceux qui n’avancent plus, ceux qui ne veulent plus, les blasés, les rétifs, les mal compris mais aussi les malades, les boiteux, ceux qui souffrent d’ulcères… sont légion.  De quoi faire travailler les professions de santé et les marchands de remèdes.



Brice Pozzoli plaide pour notre bonne vieille équitation française. « On a trop tendance à vouloir copier les allemands. Ils poussent avec leurs jambes le cheval sur la main. Ils ne laissent pas le cheval choisir son impulsion. Du coup, ils embouchent fort. Leur devise : en avant, calme et droit. Rappelons la devise du général L’Hotte, celle qui est affichée à Saumur : calme, en avant et droit. Pour les français, le cheval doit d’abord être calme, c’est-à-dire relâché. A partir de là, il peut se mettre en avant. Les allemands commencent par la mise en avant par les jambes. Puis, ils décontractent la nuque par le mors. Cela rend les chevaux très précis mais beaucoup moins intelligents. Ils sont librement coopératifs avec la méthode française, moins soumis mais plus brillants ».
A l'allemande avec un cheval bien mis mais soumis
Lire mon dernier article dans Cheval Pratique de mai. Vite, il ne sera bientôt plus en kiosque! 




samedi 12 mai 2018

Mon cheval me dit: Deux minutes de plaisir au CSO de Lège Cap Ferret

Mon cheval me dit: Deux minutes de plaisir au CSO de Lège Cap Ferret: Allez je m'amuse en partageant mes "exploits"! Trop fière de Papete légère, aux ordres, elle tourne vite et semble jouer. Un a...

Deux minutes de plaisir au CSO de Lège Cap Ferret

Allez je m'amuse en partageant mes "exploits"! Trop fière de Papete légère, aux ordres, elle tourne vite et semble jouer. Un amour! Spéciale à dédicace à Mathieu Noirot qui m'a appris à tourner façon glisse!



Lien vers mon post: l'équitation, c'est comme le ski

mercredi 9 mai 2018

Olivier Towned et tous les autres cavaliers pros, donnez l'exemple!

Vu sur un paddock de détente
Ces coups de cravache rageurs, ces embouchures serrées à bloc, ces éperons qui pincent... et tous ces chevaux au regard vide qui subissent leur sort, ce n'est plus du sport. Ce n'est plus du rêve que nous proposent certains cavaliers professionnels.  Juste des arguments à faire valoir par les militants de la non utilisation des animaux.
Aujourd'hui, les réseaux sociaux rattrapent ces cavaliers indélicats. Sacrés réseaux sociaux qui s'emballent parfois pour rien mais ont l'avantage de ne rien laisser passer! Voilà Pénélope Leprevost, elle même, qui se retrouve au coeur d'une polémique après avoir été filmée donnant un coup de talon en tirant sur ses rênes à deux reprises à son étalon Vagabond de la Pomme qui venait de trébucher. Les cavaliers de dressage ne sont pas oubliés et des images circulent montrant des comportements impardonnables : séances de roll-kür, présence de sang dans la bouche, langue bleue... Et voici l'américaine Marilyn Little qui perd ses sponsors après  que son cheval ait été filmé avec du sang dans la bouche durant le cross de Lexington Elle a beau signer un communiqué dans lequel elle présente "ses sincères regrets", le mal est fait.
Des regrets, le meilleur cavalier de concours complet,  le britannique  Olivier Townend en a présenté le week-end dernier à Badminton, après avoir reçu un avertissement pour usage abusif de la cravache.  Il soutient qu"il vit pour ses chevaux" et que "ses parcours à Badminton ne reflètent pas l'image qu'il veut donner, particulièrement auprès du jeune public pour qui il représente un modèle". On prend acte.
Doucement avec les éperons!

Oui, les pros doivent se montrer (et être) irréprochables car ils véhiculent l'image de notre sport. Ils en vivent. A eux de s'interroger,  de remettre en question ces façons indignes d'utiliser le cheval, voire de l'exploiter à outrance. Allez les pros, montrez-nous des chevaux bien mis, recherchez la légèreté, soyez minimalistes dans ce que vous mettez dans la bouche, restez sereins, faites participer vos chevaux, banissez les artifices et vous donnerez une belle image de notre sport.
Si au contraire, vous continuez à ajouter des attirails (guêtres serrées aux postérieurs, enrênements, mors durs, bandes de "respect"....), vous allez détourner le public, VOTRE public. Vous risquez de faire légiférer avec des contraintes supplémentaires, des risques de suspension, d'élimination. Vous risquez même, un jour, de faire interdire notre sport. Donnez-nous l'exemple! Montrez-nous une belle équitation!
Une photo qui circule sur le net

jeudi 3 mai 2018

Les chevaux perçoivent les émotions humaines et s'en souviennent

Le cheval nous lit de l'intérieur
Des chercheurs anglais viennent de découvrir que les chevaux pouvaient lire les émotions humaines (rien qu'en regardant une photo) et s'en souvenir plusieurs heures plus tard quand il croisent à nouveau la personne. Pour la psychologue en comportement animalier Karen McComb et ses collègues des universités du Sussex et de Portsmouth, les chevaux utilisent cette capacité pour identifier les personnes qui pourraient représenter une menace potentielle à leur sécurité.
Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont présenté à des chevaux les photographies d’un visage humain en colère ou heureux. Quelques heures plus tard, les chevaux rencontraient cette personne qui prenait bien soin de garder une expression neutre sur son visage.
Une chercheuse garde une expression faciale neutre.
Une chercheuse garde une expression neutre. Photo Université de Sussex 

Or, la courte exposition à la photographie de l’expression faciale de la personne était suffisante pour générer des différences claires dans les comportements de chevaux lorsqu’ils rencontraient la personne plus tard dans la journée.
Pas étonnant! On sait très bien combien ces derniers sont de véritables éponges à émotions. D'où l'intérêt de leur sourire. Aborder un cheval, surtout si on ne le connait pas, avec un grand sourire aux lèvres, le met tout de suite en confiance. Il sait qu'on lui veut du bien. Il nous accueille avec bonne humeur, prêt à se montrer généreux, décontracté. A contrario, si on l'aborde avec un mauvais rictus, l'air préoccupé ou énervé, il ne sera pas dans les mêmes dispositions. Il risque fort de nous montrer sa croupe et de s'éloigner. Un premier contact avec un cheval, c'est comme un rendez-vous amoureux, tout se joue dans les premiers instants! 
Lien vers l'article de Radio Canada qui rapporte cette étude