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Enseignante, écrivaine, mère de trois enfants, Mazarine Pingeot revendique une vie pleine de multiplicités |
Agrégée en philosophie, écrivaine ultra sensible, elle est la fille de l’amour si on en juge par les lettres de François Mitterand à sa mère Anne Pingeot récemment publiées par les éditions Gallimard.
J’ai bien connu son cheval Gend Jim et sa ponette Best qui a aujourd’hui 33 ans. Mais ça c’est une autre histoire. Promis je vous la raconterai lors d’une prochaine émission. En attendant, voilà un extrait d’un entretien qu’elle m’avait accordé pour un magazine.
« Monter à cheval a
longtemps été pour moi une sorte de rite d’une grande intensité. C’est qu’avant
même d’être sur le cheval, on s’habille – et le costume fait partie de la
cérémonie, on soigne son cheval, on pense le parcours qu’on va faire, on serre
les guêtres, on enfile ses bottes, on selle, tout cela dans une merveilleuse
odeur de foin et de crottin. Et puis on monte, et d’un coup un sentiment de
liberté et de danger vous assaille, le vent fouette les joues, le dos épouse le
mouvement du cheval, on échauffe sa monture, on la sent, on retrouve son rythme
intérieur sur lequel on s’ajuste. Il y a de la joie et de la violence, de la
joie violente dès qu’o le selle, jusqu’à la descente, qui n’est jamais brutale,
puisqu’il faudra laver, frotter, récompenser son cheval, et le quitter enfin,
fourbu mais heureux, un peu déséquilibré comme après une traversée en bateau,
le sol nous paraît tanguer. Fin de la cérémonie. L’envie de remonter est déjà
entêtante ».
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Fille de la passion, Mazarine Pingeot possède une très belle plume |
« Les joues fraîches et
les mains brûlantes, abîmées par les rênes de caoutchouc qu’elle devait tenir
fermement, montant un cheval capricieux, elle parvenait tant bien que mal à le
ramener au pas tandis qu’elle sentait entre ses cuisses la tentation permanente
du corps musculeux et puissant de la bête de s’abandonner au galop. Elle aimait
ces frissonnements d’une peau noire et lisse, mouillée d’écume et de colère,
d’un pelage luisant à force de transpiration. Cette menace que portait la brutalité
de l’animal suscitait en elle un vague désir, un vague plaisir… »
PS : je n’ai pas encore
lu le dernier livre de Mazarine Pingeot « La dictature de la
transparence » (éditions Robert Laffont) mais j’ai adoré « Bouche
cousue » que je vous recommande vivement.
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