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dimanche 13 novembre 2016

Mazarine Pingeot et son amour pour le cheval sur Radio Cap Ferret


Enseignante, écrivaine, mère de trois enfants, Mazarine Pingeot revendique une vie pleine  de multiplicités
Retour sur mon invitation à entrer dans l’univers de Mazarine Pingeot, mercredi 9 novembre sur Radiocapferret.

Agrégée en philosophie, écrivaine ultra sensible, elle est la fille de l’amour si on en juge par  les lettres de François Mitterand à sa mère Anne Pingeot récemment publiées par les éditions Gallimard.

J’ai bien connu son cheval Gend Jim et sa ponette Best qui a aujourd’hui 33 ans. Mais ça c’est une autre histoire. Promis je vous la raconterai lors d’une prochaine émission.  En attendant, voilà un extrait d’un entretien qu’elle m’avait accordé pour un magazine.

« Monter à cheval a longtemps été pour moi une sorte de rite d’une grande intensité. C’est qu’avant même d’être sur le cheval, on s’habille – et le costume fait partie de la cérémonie, on soigne son cheval, on pense le parcours qu’on va faire, on serre les guêtres, on enfile ses bottes, on selle, tout cela dans une merveilleuse odeur de foin et de crottin. Et puis on monte, et d’un coup un sentiment de liberté et de danger vous assaille, le vent fouette les joues, le dos épouse le mouvement du cheval, on échauffe sa monture, on la sent, on retrouve son rythme intérieur sur lequel on s’ajuste. Il y a de la joie et de la violence, de la joie violente dès qu’o le selle, jusqu’à la descente, qui n’est jamais brutale, puisqu’il faudra laver, frotter, récompenser son cheval, et le quitter enfin, fourbu mais heureux, un peu déséquilibré comme après une traversée en bateau, le sol nous paraît tanguer. Fin de la cérémonie. L’envie de remonter est déjà entêtante ».

Fille de la passion, Mazarine Pingeot possède une très belle plume
Et maintenant un court extrait de son livre « Premier roman » paru chez Julliard en 1998 et que l’on retrouve dans « Le cheval est une femme comme une autre », l’anthologie de Jean-Louis Gouraud aux éditions Pauvert.

« Les joues fraîches et les mains brûlantes, abîmées par les rênes de caoutchouc qu’elle devait tenir fermement, montant un cheval capricieux, elle parvenait tant bien que mal à le ramener au pas tandis qu’elle sentait entre ses cuisses la tentation permanente du corps musculeux et puissant de la bête de s’abandonner au galop. Elle aimait ces frissonnements d’une peau noire et lisse, mouillée d’écume et de colère, d’un pelage luisant à force de transpiration. Cette menace que portait la brutalité de l’animal suscitait en elle un vague désir, un vague plaisir… »


PS : je n’ai pas encore lu le dernier livre de Mazarine Pingeot « La dictature de la transparence » (éditions Robert Laffont) mais j’ai adoré « Bouche cousue » que je vous recommande vivement.

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