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mercredi 30 novembre 2016

Livres anciens équestres : les dernières trouvailles de Philippe Deblaise

100 idées de cadeaux pour les passionnés de chevaux
 Amoureux des livres équestres, Philippe Deblaise traque sans relâche le manuscrit rare, ancien, complet et si possible ayant appartenu à une bibliothèque prestigieuse. Quand enfin, miracle, il déniche l’ouvrage tant désiré, ses yeux brillent. Comme à chaque fois, il se laisse envahir par l’émotion de manipuler un trésor. Et de s’extasier « Toujours là dans son intégrité, il est encore prêt à remplir les fonctions pour lesquelles il a été créé voilà plusieurs siècles ». Dans son nouveau catalogue (cliquez pour le lire), le libraire est fier de proposer ses dernières trouvailles. 

Philippe Deblaise traque  les livres introuvables
Acquis dans les ventes aux enchères des quatre coins du monde, dénichés au gré d’une succession ou par son réseau de collectionneurs, chinés dans les librairie spécialisée et parfois les brocantes, ou encore découverts sur les sites spécialisés, les livres anciens y côtoient  des dessins originaux, des mors, des étriers. Les pépites de cet inlassable chercheur  démarrent à 160 euros pour un étrier à grille du XVIII  pour atteindre les 16 000 euros avec « L’art de monter à cheval » de Johann Elias Ridinger. « C’est tellement rare de trouver cet ouvrage complet avec ses 22 planches, car à l’époque de leur sortie, ces estampes furent vendues en feuilles afin d’être encadrées », explique Philippe Deblaise.
Très belle planche de Ridinger dans un ouvrage très rare

Parmi ses dernières découvertes, les dessins originaux représentant des scènes équestres comiques de Raymond de la Nezière, la deuxième édition de « Méthode et invention nouvelle de dresser les chevaux » de Newcastle (1737), un catalogue de voitures hippomobiles,  une adorable aquarelle de Maurice Feuillet datant de 1912 représentant une élégante donnant un sucre à son cheval…
Une aquarelle du peintre, dessinateur et journaliste, Maurice Feuillet

Unique libraire en ancien spécialisé équestre en France et sans doute dans le monde, Philippe Deblaise contribue aux collections de ses clients en Belgique, aux Emirats, en Amérique, en Europe de l’est. Il connaît chaque collectionneur, ses désirs, ses rêves aussi. Parfois, il retrouve un livre déjà passé entre ses mains, des années auparavant. "Les livres vont et viennent, raconte Philippe Deblaise. Il m'arrive souvent de racheter les livres que j'ai vendus au prix où je les ai cédés. La plupart du temps, je sais à qui les proposer".

Sa vocation est née de sa passion pour l’élevage. « Eleveur de pur-sang arabes à Gémozac en Charente-Maritime, je me suis mis à acheter des livres sur l’élevage, puis sur les soins, la médecine vétérinaire… Très vite, j’ai attrapé le virus. Pour pouvoir acquérir  nouveaux livres, il fallait que j’en vende.  Je suis passé professionnel en l’an 2000 ».
Les aventures d'un livre. Palpitant!

En parallèle, Philippe Deblaise écrit des romans sur … les chevaux bien évidemment. Son livre « Gaspard des chevaux » (éditions Le Rocher) a obtenu le prix Pegase. Dans « Nouvelles d’un livre » (Chez Acte Sud), il raconte  les passages de main en main d’un livre vieux de plus de 400 ans et l’origine des traces laissées par chacun de ses possesseurs. L’auteur fait défiler des générations de cavaliers et nous donne l’occasion de croiser un imprimeur la nuit de la Saint Bartelemy, François de la Guérinière, Laurent Franconi, des militaires, un curé, une résistante… Le livre n’est plus un objet mais bien un compagnon, un témoin, un ami.


Prochain article :  les 5 conseils de Philippe Deblaise pour acheter un livre ancien

Lien pour visiter sa librairie Philippica Antiques

mardi 29 novembre 2016

Au sommaire de Monchevalmedit 8 : Jean Louis Gouraud de retour de Corée du Nord


A Pyong Yang sous les statues équestres de Kim Il Sung et de son fils 
 Jean-Louis Gouraud sera mon invité mercredi à 17 heures sur Radio Cap Ferret (97.9).  Grand écrivain, infatigable voyageur, il revient de Corée du Nord où il a été voir... des chevaux bien sûr!

Ce passionnant conteur nous parlera de ses voyages dans les pays les plus sulfureux, de son dernier livre (un recueil de mille et un proverbes sur le cheval paru aux éditions Le Rocher),  des femmes, de l'amour, du crottin, de la politique... Bref, les sujets ne manqueront pas.
Amusant mais pas très féminisant correct!
Au sommaire  également : les infos et le conseil de Monchevalmedit. Je vous prépare une petite sélection pour composer votre bibliothèque équestre avec mes préférés des quelques 30 ouvrages de mon invité.

En histoire, je vous raconterai notre voyage en Alsace pour visiter le château d'Osthoffen hanté par des chevaux et nous recueillir sur leurs pierres tombales.

Tout un programme qui aura du mal à tenir en une heure!!!

Avant le voyage de Jean-Louis Gouraud, on ignorait tout du wangok, cheval nord coréen
Lien vers mon article sur Jean-Louis Gouraud et ses galops
Lien vers mon article Jean-Louis Gouraud prix Renaudot du livre de poche pour le Pérégrin émerveillé
Lien vers quelques citations de Jean-Louis Gouraud tirées du Pérégrin émerveillé
Lien vers ma nouvelle entière sur les chevaux fantômes du château d'Osthoffen
Retrouvez ma sélection des livres de Jean-Lois Gouraud sur la page Facebook de Monchevalmedit

vendredi 25 novembre 2016

Coaching et thérapie assistée par le cheval avec Valérie Calvet

Pour Valérie Calvet, le cheval est un médiateur
Valérie Calvet était mon invitée lors la 7ème édition de Monchevalmedit sur Radio Cap Ferret 97.9 en compagnie de Tonton H. Voilà un petit résumé à la volée :
  • Une séance se pratique à pied. Dans un endroit clos, le stagiaire va faire déplacer le cheval d'un endroit à un autre... Des tas de choses vont se passer. Le stagiaire va exprimer ce qu'il ressent et je vais le guider à identifier ses blocages, se poser les bonnes questions, comprendre ses problèmes, trouver des solutions. 
  • L'importance de la congruence (je fais et je dis la même chose) : le cheval est très sensible au danger. Quand une personne n'est pas congruente, le cheval réagit mal. Par exemple, si quelqu'un a peur et qu'il n'accepte pas sa peur, le cheval n'a qu'une envie: se sauver. Si la personne a peur mais l'accepte et accueille sa peur, le cheval , comme par hasard, sera gentil et prévenant. 
  • Si j'ai un groupe de personnes travaillant ensemble, je vais leur demander des petits exercices ludiques (faire passer un cheval entre des plots par exemple). Très vite, l'on voit comment fonctionne l'équipe. 
  • Le cheval nous enseigne la progressivité dans nos demandes; En management, cette notion est très importante. Si l'on n'est pas progressif dans le crescendo, le cheval pète en l'air! Dans la vie, c'est pareil. Laisser à l'interlocuteur le temps de réagir, être clair dans ses consignes, progressif dans ses demandes. 
  •  Les chevaux ne laissent pas indifférents. En présence d'un cheval, on se met en état élargi de conscience, comme en hypnose. On a accès à son inconscient.
  • Le cheval est un animal très sensible en interaction constante avec les autres. Il est comme le baromètre intérieur des humains. Il ne juge pas. Que vous soyez président de la république ou balayeur, c'est pareil. 
  • Avant d'approcher un cheval, je propose aux stagiaires un "body scan". On se promène dans son corps pour essayer de percevoir les sensations que l'on a dans chaque partie de son corps et d'en prendre conscience. Cela dure cinq minutes. C'est long, cinq minutes. Cela permet de se recentrer sur soi même, ici et maintenant, ouvert à ses émotions et réceptif au cheval.
  • Le cheval est un médiateur. En préalable, je lui demande s'il est raccord pour participer à la séance. Dans ma formation, j'ai suivi un module de communication animale. Au début, je trouvais cela étrange mais au fond, un cheval qui n'a pas envie de participer, le dit. 
Lien pour visiter l'académie Vallier

Bartabas n'est jamais déçu par les réponses des chevaux
En bonus, un petit extrait de l 'interview que m'avait donnée Bartabas, le maître de Zingaro, sur le thème du cheval miroir de l'âme, pour Cheval Magazine.

"Prendre le temps d'écouter les chevaux, comprendre leur corps, décrypter leurs signes, c’est la base. Je l’applique aussi aux gens. S’ils mentent, on le voit à la façon qu’ils ont de se tenir. Les chevaux m’ont beaucoup appris. Ils imposent un mode de vie, une éthique.  Il faut vivre avec eux. C’est un sacerdoce. On doit être habité 24 heures sur 24 ! Tu travailles avec un partenaire ; Tu lui donnes tout et il te le renvoie, comme un miroir. Si tu es violent, il va se comporter comme un animal soumis, voire révolté si tu vas trop loin. Si tu donnes de l’amour, de l’écoute, du dialogue, il te donne de l’amour, de l’écoute, du dialogue… On n’est jamais déçu par les réponses que nous donnent les chevaux. Si tu obtiens une mauvaise réponse, c’est que la question est mal posée". 

Le PODCAST 

mardi 22 novembre 2016

Au sommaire de Monchevalmedit 7 : coaching et thérapie assistée par le cheval avec Valérie Calvet

Valérie Calvet écoute les informations que lui livre le cheval  
Mon invitée cette semaine sur Radio Cap Ferret : Valérie Calvet qui fait du coaching et de la thérapie assistée par le cheval.

Installé à Parempuyre, au bord de la Garonne près de Bordeaux, Valerie Calvet utilise le cheval comme un miroir. Les résultats sont hallucinants car le cheval ne ment pas. Il ne nous juge pas et l'on ne peut pas lui mentir!

J'ai moi-même participé à un stage à l'Académie Vallier et j'en ai... pleuré d'émotion.

Suis-je cohérente ou pas? Tissien va me donner sa réponse...


Pour les cavaliers comme les non cavaliers. Et vous pouvez écouter sur 97.9 si vous êtes sur le Bassin d'Arcachon et partout ailleurs,  sur Internet en direct sur le site de Radio Cap Ferret demain mercredi à 17 h.



Lien vers mon article qui raconte ma participation à un stage de l'académie Vallier. Mon coach, c'est le cheval!
Lien vers le domaine de Vallier

vendredi 18 novembre 2016

Pierre Durand sur Radio Cap Ferret: la force de rebondir


Pierre Durand, invité de Monchevalmedit sur Radio Cap Ferret
Invité de la sixième édition de "Monchevalmedit" sur Radio Cap Ferret, Pierre Durand, le champion olympique de saut d'obstacles (Séoul 1988) se livre, s’amuse et sait trouver l’anecdote qui fait mouche. Pas étonnant qu'il trouve sa place dans le monde de la communication et de la politique. A n'en pas douter, l'avenir est devant lui!  Démonstration sous forme de petit résumé (à la volée) de l'interview qu'il nous a accordée.

Le film de Christian Duguay
"Les faits sont vrais mais rien ne s'est passé comme cela. Tout est romancé. Difficile pour moi de me voir incarné au cinéma... Reste que le film a contribué à faire revivre Jappeloup et le faire connaitre aux plus jeunes.

Jappeloup
Lui, son rêve c’était d’être protégé, libre dans la nature, à l’abri des prédateurs. Il n’avait pas pour projet d’être champion olympique. Il a fallu qu’il adhère à mon projet. Très vite, j’ai compris que la voie que j’avais prise en essayant de le dominer nous emmenait dans le mur.  J’ai changé ma façon de l’aborder. J’ai compris qu’il fallait que j’en fasse mon complice par le jeu, qu’il prenne plaisir à sauter… Pour pouvoir lui demander d’aller aux limites de lui-même.
Avec Jappeloup qui a fait rêver des générations de cavaliers

La relation de couple
Avec Jappeloup, il fallait construire une belle histoire dans la durée. La relation est devenue fusionnelle. C’est à Séoul, quelques instants après avoir obtenu mon titre olympique, que j’ai vraiment compris l’image du centaure. Jappeloup était mon prolongement et j’étais son prolongement.

Les qualités d’un grand champion
Etre un battant et savoir rebondir en situation d’échec. J’aurai pu mourir de ma chute aux JO de Los Angeles, ou, pour le moins, faire une dépression.  J’ai connu une phase vraiment difficile. J’ai eu ce ressort de vouloir rebondir et analyser les raisons de mon échec.  L’échec était lié au fait que je n’avais pas su maitriser mes émotions.  J’ai décidé de travailler mon mental, développer ma force mentale. J’ai pratiqué la sophrologie. Je me suis même astreint à prendre une douche froide tous les jours pour exercer ma volonté.

La transmission des émotions au cheval
Le cheval est une éponge qui se nourrit des émotions des cavaliers et en particulier des émotions négatives car,  en tant que proie, il est toujours sur la défensive. Si le cavalier montre de la peur ou doute, le cheval amplifie ces émotions.

La préparation mentale du cheval
A Séoul, les JO se déroulaient dans un vrai stade. Il fallait s’attendre à la foule, le bruit, des spectateurs qui vont probablement s’exprimer au beau milieu du parcours… tout pour déstabiliser Jappeloup, hypersensible et écorché vif. J’avais très peur de sa réaction. Pour évacuer cette inquiétude, j’ai donné avec Jappeloup, le coup d’envoi d’un match de foot des girondins de Bordeaux. Jappeloup a été confronté au bruit, aux fumigènes, aux cris des supporters… Il est resté réceptif. Si je n’avais pas peur, il n’avait pas peur.

La préparation mentale du cavalier
Je suis allé à Séoul un avant pour m’approprier l’endroit. Je suis resté pendant plus d’une heure dans le grand stade en m’imaginant en situation. Je me suis projeté… J’ai voulu réduire totalement la part d’imprévus. Plus on a de certitudes, plus il est facile de gérer les imprévus.

Le parcours
Le chef de piste qui va tracer le parcours est un artiste. Chaque chef de piste a sa signature. Un an avant, on le suit. On connaît sa tendance. A cette époque, on atteignait les sommets en terme de difficulté tous les quatre ans, aux JO. J’avais une stratégie : faire sans faute quitte à être pénalisé par le temps dépassé.

Jappeloup le jour J
Le matin, je suis arrivée à 6h pour le voir. Il était au fond du box. Il a tourné l’encolure et m’a regardé avec son oeil noir. Je me suis dit. C'est bon, il est prêt.
Pierre Durand s'engage en politique avec la ferme intention de défendre le sport

Rebondir après un tire olympique (Pierre Durand s’engage en politique côté Républicains)
Il n’y a pas eu d’autre cheval. Mon histoire de cavalier s’est achevée avec Jappeloup. Au début, je pensais continuer.  Mis mon rêve obsessionnel était d’être champion olympique. Finalement, je me suis arrêté un an après et c’était mieux. Construire une relation comme ça, c’était long, épuisant. J’avais la chance d’avoir exercé une activité professionnelle. J’étais administrateur judicaire.  Je n’aurai jamais pu me consacrer uniquement à l’équitation.  J’avais fait des études de droit et débuté sciences po à Bordeaux. Je suis devenu président de la fédération française d’équitation, de l’INSEPP. J’ai  toujours eu la volonté d’agir pour l’intérêt général et le bien public. .. Je suis élu au conseil régional de la Nouvelle Aquitaine…

Avec Stéphane Le Goff sur Canal Plus, il commenté les exploits de nos équipes de France championnes olympiques en concours complet et en CSO à Rio


L’équitation à la télé (Pierre Durand a commenté les JO de Rio sur Canal Plus et commente maintenant les grands évènements sur BeIN Sports)
L’équitation est la troisième fédération sportive avec plus de 700 000 licenciés ; Donc, il y a un public. Surtout  des femmes et des jeunes. Il faut faire preuve de pédagogie pour faire aimer notre sport et le comprendre.  Jean Rochefort a été fantastique à Athènes. J’étais à côté de lui et il ne suivait pas les épreuves. De temps en temps, il me demandait : Pierre, on en est où ? Je lui répondais : on en est là. Et il partait avec emphase et humour  sur la belle suédoise… C’était un grand moment de télévision mais pas une façon d’installer durablement notre sport.

Le sponsoring
La loi Evin nous a fait un tort considérable. Avant, on avait des partenaires, des sponsors comme le Champagne Moët et Chandon… Du jour au lendemain, on a été sinistré.  Le monde de la mode  (Gucci, Hermès) commence enfin à s’intéresser à nous.

Les JO à Paris
Les JO ont donné un sens à ma vie. Je soutiens à fond notre candidature. On a un savoir faire incontestable et il n’y a aucun doute sur notre capacité à organiser de très grands JO.  Las Angeles et Budapest ont également cette capacité. Le choix de la ville sera un choix politique, résultat du lobbying et d’une règle non écrite sur l’alternance des continents. 

Monter à cheval
Cela fait  deux ans que je ne monte plus. On ne peut pas monter à cheval de façon occasionnelle.  Mais à chaque fois que je m’arrête un moment, lorsque je remonte, je réalise combien j’ai été stupide de m'en priver car c’est un vrai bonheur !"

jeudi 17 novembre 2016

Jappeloup, une vie

Pierre Durand a été si passionnant hier sur Radio Cap Ferret que je n'ai pas eu le temps de lire le texte que j'avais préparé sur Jappeloup. J'ai été la fan absolue du petit cheval noir dans les années 80. Sa fougue, sa tête au carré, son caractère de rebelle, tout en lui me plaisait!
Jappeloup et Pierre Durand
Bien-sûr, Jappeloup reste le cheval de Pierre Durand. Toujours, il incarne le rêve olympique. Mais surtout, il a une histoire, une personnalité, une vie qui montre que le cheval est bien plus qu'un animal. Un compagnon de route, de galère et de gloire. Le prolongement d'un homme.
"Il ne mesurait qu’1m58 mais… c’était un géant ! Le petit cheval noir sautait des obstacles plus hauts que lui ! Pourtant, rien n’aurait laissé présager un destin olympique à ce fils d’une vieille pur-sang des courses efflanquée et d’un trotteur délaissé.
Elevé pour les courses mais trop lent, Jappeloup est envoyé à l’obstacle. Ses débuts sont folkloriques. Jappeloup baisse la tête, porte son poids vers l’avant et dérobe devant l’obstacle au dernier moment. Pierre Durand ne veut même pas le monter et propose à son éleveur de le revoir quand… il aura grandi !

Ce dernier insiste et enfin, Pierre Durand remarque son coup de saut. Jappeloup s’installe dans ses écuries, à Saint-Seurin, en Gironde. « J’ai l’impression qu’il se dégage de ce petit modèle une énergie incroyable : lors de notre balade, j’avais le sentiment d’être assis sur une bombe à retardement… » écrit Pierre Durand dans "Jappeloup" 'éditions Michel Laffon.

Jappeloup est un rebelle, un ado compliqué! Constamment sur le qui-vive, il déteste les caresses, tournicote dans son box, nargue les autres chevaux. Difficile à soigner, il hait la tondeuse, les bandes, les couvertures et toutes les contraintes. Malin, il adore prendre le large et trois verrous sont nécessaires à la porte de son box. A l’obstacle, il est le roi des écarts et des volte-face ! Soit il vole au-dessus des barres, soit il s’arrête. Pierre Durand comprendra plus tard qu’il en a peur. Réalisant son extraordinaire potentiel, il décide de gérer son entraînement méthodiquement. À sept ans, Jappeloup obtient le titre de champion de France et intègre l’équipe de France. Il alterne performances mais aussi, éliminations et désobéissances. Sa tête taillée au carré, son œil déterminé et sa fougue enchantent les foules. Malgré les critiques et les pressions du milieu très fermé de la haute compétition, Pierre Durand continue de le travailler à sa façon.

Jappeloup est sélectionné pour les Jeux Olympiques de Los Angeles de 1984. Mais il pile net, envoyant son cavalier par terre sous l’œil de 25 000 spectateurs et de millions de téléspectateurs. Pierre Durand songe alors à vendre Jappeloup aux américains, prêts à mettre un million de dollars sur la table. Mais le petit cheval est porteur de la piroplasmose, la vente annulée. Pierre Durand s’en félicite.
Traité comme un prince, Jappeloup va au pré tous les jours et a le droit aux techniques de soin les plus modernes : lampes à infrarouge, pédiluve, appareils de massage, couverture chauffante… Ses repas sont allégés, son sang régulièrement analysé. Il est invité sur le plateau d’Yves Mourousi, présentateur du journal télévisé  le plus regardé de France.

Possessif, il aime que Pierre Durand s’occupe exclusivement de lui. Le cavalier comprend l’importance de gagner sa confiance. « Je voulais tout connaître de son fonctionnement, de ses réactions, de ses frayeurs. Entrer dans sa tête. Être son camarade de jeu, me raconte-t-il sur le tournage du filmJe passais des heures à le caresser sous la crinière. Progressivement, on est entré dans une relation charnelle et affective. »
1988 : Jappeloup est devenu félin. Il ne saute pas, il bondit ! Et il se plaît à Séoul. Il ne boit que de l’eau minérale naturelle apportée par avion, prend ses aises dans son box bien paillé et répète ses fondamentaux avec bonne humeur. Pierre Durand veut l’or et le petit cheval le sait. Saut après saut, il va tout donner ! C’est l’olympe ! Pierre Durand passe la médaille d’or à l’encolure de celui qui est son prolongement, sa main droite. « Nous étions parvenus à un degré d’osmose, de fusion et de complicité qui était hallucinant »"

A suivre! Un prochain post résumera l'interview de Pierre Durand