Le général Pierre Durand vient de s'éteindre à l'âge de 85 ans. Elève du colonel Margot, il a été un "Grand Dieu" de Saumur, (entendez écuyer en chef du Cadre Noir,) directeur de l'École Nationale d'Equitation, après avoir été sélectionné deux fois aux Jeux Olympiques en concours complet et en Saut d'Obstacles. Je l'avais interviewé sur le thème "Existe-t-il plusieurs équitations?". Voici quelques-unes de ses réponses.
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En tenue noire du Cadre Noir |
- "
L’essentiel
est dans la mise en œuvre d’une véritable éthique de l’équitation et du dressage,
avec la préoccupation constante, non pas d’exiger d’emblée l’obéissance du
cheval par des aides coercitives (même avec l’idée de les réduire
progressivement à des aides indicatives ) mais de s’assurer de cette
obéissance en lui demandant « poliment », comme s’exprimait le général
Decarprenty. Il faut faire appel à la capacité de compréhension et à la bonne
volonté du cheval ».
" Monter à cheval, cela consiste
toujours à mettre la jambe droite à droite et la jambe gauche à gauche, comme
disait un écuyer en chef".
"Toutes
les écoles sont d’accord sur les bases. En CSO, dressage, polo, horse ball, il
y a toujours des problèmes de transition entre les allures et les mouvements". "Certains pensent qu’il a de nombreuses formes
d’équitation. Pour moi, il n’y en a qu’une : la bonne et la mauvaise".
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"Je n'ai jamais eu peur" disait-il |
" Entre
l’équitation américaine, le horse ball, le polo et l’équitation académique
pure, il y a des différences. Il y a des applications différentes. Mais la
doctrine sur l’obéissance du cheval est la même. J’entends par doctrine
l’ensemble des principes qu’on se transmet de génération en génération et que
le général Lhotte résumait dans la formule : « Calme, en avant et
droit ». On pourrait lui substituer : équilibre, activité, harmonie".
- "Quand on regarde Pénélope Leprévost, on
voit bien que l’intervention du cavalier s’établit sur les fondations
impulsion, rectitude, calme. Cette équitation sportive est bien classique".
- "Avant, dans la cavalerie, tous les
jeunes montaient en course, puis en complet et en CSO. Cela développait des
qualités utiles. Quand on arrivait à l’âge de la « gratouille », on
n’était pas loin de la retraite. Je crois profondément qu’il n’y a
aucune antinomie entre le saut d’obstacles et l’équitation d’école, et qu’un
cheval musclé pour celle-ci augmente son aptitude à celui-là."
- "Les grands rendez-vous de la Motte
Beuvron me laissent songeur. J’ai un immense sentiment de regret. Comme si nos
descendants n’étaient pas dignes de recevoir un enseignement digne. On peut
transmettre une tradition rigoureuse, exigeante mais qui rencontrerait
l’adhésion de nombreux débutants."
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