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jeudi 27 octobre 2016

Brigitte Lahaie se dévoile sur Radio Cap Ferret

Brigitte Lahaie vit avec ses chevaux dans les Yvelines
Brigitte Lahaie trace sa route. Remerciée par RMC alors que son émission battait des records d'audience, la voilà qui rebondit sur Sud Radio. Même créneau horaire (14-16 heures). Même contenu avec toujours cette parole libre, cette perspicacité qui lui permet de cerner les problèmes, ces conseils qui font du bien. Elle a un don, c'est sûr.

Pourtant, Brigitte est une autodidacte. Après quatre années passées à tourner des films X dont certains sont devenus culte, elle s'arrête et se tourne vers la psychanalyse, l'ésotérisme, la sexologie, l'astrologie.
Je l'ai connue sur les concours hippique de la région parisienne. Avec Hervé Hélary, sur Radio Cap Ferret 97.9, je lui ai posé des questions sur sa vie, ses chevaux et la façon dont ces derniers cimentent le couple qu'elle forme avec son mari Patrick.
Brigitte Lahaie participe régulièrement à des concours hippiques

 Brigitte monte tous les jours ou presque. A soixante et un ans, elle fait du concours de sauts d'obstacles pour l'adrénaline de la compétition et pour donner un but à son travail des chevaux. Cavalier sur le tard, son mari est partie prenante de sa passion. Il l'accompagne en concours et même en balade.
Dans la famille Lahaie, demandez les dogues!
Le choix de vivre à la campagne avec son clan a permis à Brigitte Lahaie de se poser et de prendre du recul sur la vie parisienne. Elle se sent zen et proche de la nature. "Vivre avec ses chevaux, c’est se sentir en totale symbiose avec la nature, relié à ses énergies fondamentales". 

Quand elle cherche un nouveau cheval, elle se renseigne beaucoup avant. Au moment où elle entre dans le box, elle sait immédiatement si le cheval lui correspond ou non. Ce qui ne l'empêche pas de se séparer de ses chevaux quand cela ne va plus. Elle les vends ou les confie alors à des amis qui sauront en prendre soin. (C'est comme cela que Papete est arrivée chez moi! )
Les chevaux vont au pré autour de la maison
 Sur l'attirance particulière des femmes pour les chevaux (80% des cavaliers sont des femmes), Brigitte a une explication psychanalytique. Selon elle, la petite fille est fusionnelle avec sa mère. Étant du même sexe, il lui est difficile de trouver son identité. Pour cela, il lui faut se détacher de cette mère et c'est compliqué. Le cheval peut prendre le relais. Il rappelle la mère car il porte, il berce. Il permet à la petite fille ou à l'adolescente de prendre son envol.
Une carotte ou un câlin?

Brigitte a commencé l'équitation jeune. Elle apprenait toute seule en tombant beaucoup et en remontant aussitôt sans avoir la moindre technique. Puis un amoureux lui a offert son premier cheval et... c'était parti pour des années de passion avec les chevaux.
Elle aime tourner court et aller vite
Toujours très en verve, elle n'hésite pas à comparer l'équitation et l'amour. "Dans les deux cas, il faut de la technique. Mais en amour, on tombe de moins haut!"

A la fin de l'émission, j'ai lu un extrait du chapitre que je lui ai consacrée dans mon livre "Ce que les chevaux ont à nous dire" (éditions Le Rocher), histoire de montrer qu'être mari de cavalière, c'est du boulot!
"        Nous faisons les mêmes épreuves et participons en équipe aux championnats de France amateur. On la reconnaît de loin car elle est toujours accompagnée de son mari Patrick et de Volupté, Démonia ou Flirty, deux ou trois de ses dogues (elle en possède 6). Long et svelte, la mèche rebelle, un éternel foulard vintage noué autour du cou, Patrick court partout les jours de concours. Il met le réveil à 6h du matin, prépare le van, gère l’intendance, remplit les bidons d’eau, installe les filets à foin et réconforte Brigitte si la météo est mauvaise ou si la fatigue de la veille a du mal à se dissiper.


       Arrivé sur le lieu de la compétition, il n’a même pas le temps d’aller boire un café. Le marathonien court voir si les chevaux de Brigitte sont au contrôle (vérification que leurs vaccinations sont à jour). Il court au paddock de détente pour s’informer sur le nombre de concurrents qui doivent passer avant sa cavalière. Il court s’assurer du respect des horaires. Il court aider Brigitte à préparer son cheval. Il court mettre les barres d’échauffement puis se poster au meilleur endroit pour filmer. L’œil collé sur son écran, il ne voit rien du parcours de sa championne. Déjà, il cavale à la sortie pour l’embrasser, la féliciter ou bien, l’entendre se plaindre de la piste, du cheval, du chef de piste ou… d’elle-même.  Si elle est bien placée, il surveille les temps, saute de joie à la moindre faute des autres concurrents et vit le concours comme s’il s’agissait des Jeux Olympiques. Sa joie est encore plus grande que celle de Brigitte lorsqu’elle gagne ; Sa déception encore plus forte dans le cas contraire.

       Le soir à la maison, Brigitte et Patrick se font une petite place sur l’immense canapé préféré des dogues et regardent la vidéo du parcours. Deux fois, trois fois, quatre fois, ils étudient chaque abord, chaque saut, chaque réception. Polytechnicien et homme d’affaires avisé, il ne cache pas sa jubilation. Ses yeux d’enfant brillent quand il raconte l’univers de rêve qu’il s’est créé avec Brigitte.
       C’est le bonheur ! On est si bien avec les chevaux et les chiens. On n’a aucune envie de sortir. Partager cette passion nous rapproche et nous motive. Je me suis même mis à monter à cheval...
Monchevalmedit, c'est tous les mercredis à 17 h sur Radio Cap Ferret 97.9 ou sur Internet 

Lien pour le blog de Brigitte Lahaie

dimanche 23 octobre 2016

Sur Radio Cap Ferret, le cheval qui fait maigrir!


Par respect pour Free, Jean prend soin de lui
Il s'appelle Free. Regard intelligent, jolie silhouette, attaches fines, il est bai et un peu timide. Il a dix ans. C'est un pur-sang réformé des courses. Un crack qui a gagné 8O OOO euros avant d'être racheté à un entraineur. Grâce à lui, son nouveau propriétaire Jean Alexandre a perdu 25 kilos. "Je ne pouvais pas le regarder dans les yeux sans avoir perdu du poids" m'a-t-il raconté sur Radio Cap Ferret (97.9 tous les mercredis à 17h). "A la suite d'une alerte de santé, Jean devait maigrir mais il n'avait pas le déclic", poursuit sa femme Lina. Après environ 20 ans passés entre le canapé et le bureau, il y avait urgence!  "Je n'avais plus de muscle. Que de la graisse!" admet-il. Mon cheval n'aurait pas tenu longtemps. Il fallait que je me reprenne". 
Free et son compagnon Meloso 
Le cheval, ça change la vie!
Jean avait arrêté de monter depuis vingt ans. Pourtant, le cheval a toujours été son moteur. "A l'âge de treize ans, j'ai appris à monter en Algérie sur les conseils d'un prof. J'étais introverti et j'avais des difficultés scolaires; Il a dit à mes parents que le cheval me donnerait confiance en moi et il avait raison". Free a réappris à Jean à se bouger,  tenir son dos, assouplir ses articulations. Il lui aussi rendu sa joie de vivre et son entrain.
"Avec Françoise et Meloso, un pur race espagnol de 7 ans, nous nous sommes associés pour louer un pré, construire une écurie, forer un puit, faire un rond de longe, une carrière... bref installer les chevaux et les poules pour leur tenir compagnie".  Les chevaux sont installés dans un véritable petit paradis, caché non loin de la route menant à Bordeaux.
Lina ne monte pas mais participe pleinement aux activités équestres. Elle va nourrir les chevaux tous les matins et ramasse les crottins. "J'adore ce contact avec  l'être humain, pardon l'animal, dit-elle en faisant un lapsus. J'ai toujours des carottes dans les poches et les chevaux me suivent partout". Pour un budget de 170 euros par mois par cheval, le couple file le parfait amour, en bottes de caoutchouc. "L'été, on pique nique au milieu des chevaux. C'est le bonheur", rapporte Lina.
Fumier rangé au carré pour servir à la permaculture
Lina la petite blonde dynamique et Jean, le grand nounours tranquille sont aux petits soins. Gérants de L'Estey Malin, un journal d'annonces locales, ils organisent leur vie au rythme des chevaux. Et plus question pour Jean de manger n'importe quoi! Pour Free, il surveille sa ligne. Ce n'est plus une contrainte mais une philosophie.

Retrouvez Monchevalmedit, tous les mercredis sur Radio Cap Ferret 97.9 (vous pouvez aussi écouter sur Internet). Ma prochaine invitée sera Brigitte Lahaie, spécialiste du couple et amoureuse des chevaux...

jeudi 20 octobre 2016

Morts de 2 chevaux en endurance : le docteur Cécile Totain réagit

Encore deux chevaux morts en endurance à Fontainebleau le 16 octobre dernier qui viennent s’ajouter à la tragique disparition d’Ajayeb, aux championnats du monde de Samorin en Slovaquie.  
Cavalière d'endurance (36 ème mondiale cet été), docteur vétérinaire et juge internationale, Cécile Totain témoigne d’une grande tristesse et réagit à ce mauvais coup porté à l'image d’une  discipline déjà controversée. Elle s’insurge contre l’esprit de triche qui habite certains concurrents.

-      
Cécile Totain défend la discipline de l'endurance



Que vous inspire la mort d'Ajayeb à Samorin, ce très bon cheval  qui avait gagné les
championnats d'Europe ?
-       Une immense tristesse, une grande déception et l’envie de me battre pour rendre à l’endurance ses lettres de noblesse. A Samorin, un cheval que tout le monde connaissait a été sacrifié sur la piste. Il faut se rendre compte que c'est la vitesse qui tue. On arrive aux limites physiologiques de l'organisme du cheval. Aujourd'hui, les courses vont trop vite. Les championnats du monde se sont courus à 25 km/h sur 160 kilomètres. 
-       Cette vitesse n’est-elle pas imposée par les Emirats?
Le cavalier forme une équipe avec son cheval et ses suiveurs
-       Dans les émirats, on arrive effectivement à ces vitesses-là mais les chevaux sont suivis par des voitures et sont refroidis avec de l'eau fraîche tous les 100 mètres. Ce n'est pas le cas chez nous.
-       Et puis, beaucoup de chevaux meurent ou disparaissent à Dubaï. Mais comment en arriver là en Europe?   
-       Il régnait à Samorin un esprit de triche. Je ne comprends pas que les officiels aient accepté cela. Par exemple, il y a 20 places de grooming. Les places les plus près du vetgate sont les plus intéressantes car elles permettent de gagner quelques secondes. Ces places sont tirées au sort la veille de l’épreuve pour que tous les pays soient également traités. L'Italie a eu la meilleure place. Elle l'a laissée aux Emirat arabes. Cela n'aurait jamais dû être accepté. Un officiel aurait dû dire non! Ensuite, on a vu des gens de Dubaï porter  réclamation contre leur deuxième passage au contrôle vétérinaire (pulsations supérieures à 64 par minutes lors du premier passage). Dans ce cas, ils doivent attendre que les pulsations du cheval redescendent et revenir pour un nouveau contrôle. Cela coûte quelques minutes de pénalité mais le cheval a le temps de souffler. Là, ils ont porté réclamation, arguant que c'était l'hélicoptère de la télé qui avait fait monter les pulsations de leurs chevaux. Et leur deuxième passage a été neutralisé !
-       A chaque fois, les problèmes viennent de Dubaï. Les émirats ont déjà été sanctionnés par la FEI. Comment s’en sortir ?
Un sport qui rassemble plus de 6 000 pratiquants réguliers en France
-       Avec les meilleurs chevaux, de très bons cavaliers maintenant, les meilleurs entraineurs, les vétérinaires les plus compétents, ils n’ont pas besoin de tricher ! Ils pourraient gagner à la régulière. Cela ne concerne que certaines écuries de Dubaï aujourd’hui. Les autres pays du Golfe comme Abu Dhabi, Oman, le Qatar sont devenus plus raisonnables.
-       Mais Dubaï soutient financièrement le monde de l’endurance !
-       Effectivement, le marché est là. Ils font vivre beaucoup de gens ; Ce sont les plus grands acheteurs. La FEI (Fédération Equestre Internationale) a sanctionné Dubaï, lui a interdit d’organiser les championnats du monde. Ils sont les seuls à ne pas avoir signé la chartre des règles internationales de la FEI. Leurs mentalités ne semblent pas encore prêtes…
-       Faut-il changer les règles ?
-       Il suffirait de les appliquer systématiquement et de revenir à des parcours plus dans l’esprit de notre sport avec des dénivelés, des changements de terrain, des parcours naturels variés.  Ce qui éviterait cette vitesse excessive. Dans les Emirats, ils courent comme s’ils étaient sur un hippodrome. Moi, je pratique l’endurance parce que j’aime l’équitation d’extérieur. L’esprit, c’est de parcourir la plus grande distance possible , le plus vite possible (c’est une compétition), mais en respectant sa monture, en l’écoutant, et en gardant son cheval en forme. A l’arrivée il doit être dans un état physiologique qui lui permettrait de repartir le lendemain pour la même course ! Le respect du cheval est la base même de notre passion. Quand j’ai fait Montcuq la première fois  (200 km en deux jours), je voulais juste finir. A l’époque, on disait que finir c’était déjà gagner.
-       C’était un temps où il régnait une bonne ambiance sur les courses ?
-       La plupart du temps, l’esprit reste bon. On passe 8 à 10 heures à cheval. On discute entre nous. On se respecte, on s’entraide. On se passe de l’eau, on s’arrête si besoin pour aider, le soir on se retrouve et on se félicite les uns les autres. On a tous la même passion et le respect du cheval et c’est la seule discipline où amateurs et professionnels se mélangent.
-       Les chevaux prennent-ils plaisir à faire de tels efforts ?
-       Je le crois oui. Comme les marathoniens, ils secrètent des endomorphines qui leur donnent du plaisir. Et puis, un cheval qui ne prend pas plaisir, on ne le garde pas, même s’il a les capacités. C’est un sport de couple. L’élan doit être partagé. Le lien avec le cheval est très fort.
-       A-t-on le droit de cravacher un cheval pour l’obliger à avancer ?
-       Non, on n’a le droit ni à la cravache ni aux éperons (la cravache est autorisée seulement sur les courses de qualifications et de jeunes chevaux par souci de sécurité)
-       A Fontainebleau, l’un des deux chevaux qui est mort était monté par un français. Qu’en pensez-vous ?
-       En effet, c’était le cheval d’un amateur. Il s’est écroulé sur la piste. Il faut attendre les résultats de l’enquête pour savoir si la responsabilité du cavalier est mise en cause. Le cheval nous apprend à rester humble. Un accident peut arriver. On doit tout mettre en œuvre pour l’éviter. Il faut se poser des questions, éduquer les cavaliers. Un cavalier qui ne respecte pas son cheval doit être sanctionné, qu’il soit amateur, professionnel, français ou emirati !
-       Quel est le rôle du vétérinaire sur la course?
-       Notre rôle est primordial et je crois, qu’en cas de doute, nous devons arrêter le cheval, quelles que soient les pressions.
-       Quels sont les problèmes les plus fréquemment rencontrés par les chevaux d’endurance ?
-       Surtout des boiteries dues à des problèmes articulaires et des lésions du ligament suspenseur du boulet.
-       Comment les éviter ?
-       Par un entrainement progressif, une alimentation équilibrée, un suivi de sportif. Il faut savoir attendre. Trois ans de préparation sont nécessaires pour atteindre un niveau international. A 7 ou 8 ans, les chevaux peuvent faire de belles épreuves mais ce sont encore des bébés. Vont-ils durer ? La période la plus propice se situe entre 9 et 13 ans.  Ensuite, il faut choisir ses courses, courir peu mais courir bien.
-       Combien de chevaux avez-vous ?
-       J’ai une vingtaine de chevaux dont une dizaine de niveau international. J’ai mis ma carrière de vétérinaire temporairement en veilleuse pour vivre à fond cette passion. Autant vous dire que je crois en l’avenir de cette discipline !


mercredi 19 octobre 2016

Radio Cap Ferret 97.9: La belle histoire du cheval et du cavalier borgnes

Tous les mercredis, à 17 h sur Radio Cap Ferret 97.9  je raconte une histoire. Voilà celle de la semaine dernière. Vous pouvez aussi écouter l'émission Monchevalmedit via le site de la radio sur Internet. C'est aujourd'hui de 17 à 18 h! 

Ouragan, plus connu sous le nom de Kiki n’a qu’un seul oeil. Pourtant, il gagne en concours de sauts d’obstacles. Le plus incroyable, c’est que son cavalier est borgne, lui aussi. Et du même œil ! Le gauche. 

       À dix ans, Kiki, de son vrai nom Ouragan de Bellière enchaîne les Grands Prix amateur 2 (hauteur : 1,10m) et … il gagne très souvent.« On est pareil, l’un et l’autre, dit Olivier. Rien ne nous arrête ! On veut gagner ».
       Olivier et Ouragan prennent toutes les options et ne reculent devant aucun risque pour tourner court et gagner du temps. Les tournants à gauche sont les plus périlleux. À l’abord de l’obstacle, Olivier plie la tête de son cheval pour qu’il puisse le voir. Leur style n’est pas académique, mais diablement efficace ! 

Leur préparation est tout aussi atypique. La plupart du temps, Kiki est au pré ou dans le jardin de la maison. « C’est le petit privilégié, explique Olivier. Ma femme ne veut pas que les chevaux aillent dans le jardin. Mais lui, ce n’est pas un cheval ! C’est Kiki ! »
      
Quelques balades et séances de travail avec la fille de la maison, Charlène, 13 ans, suffisent à l’entraîner. « Il a le moral ! Il fait son boulot de bon cœur car je ne lui tire pas dessus ». Juste avant un concours, Ouragan a le droit à une séance de « décontraction des maxillaires », entendez, il va brouter de l’herbe. »
       Son seul souci, c’est le paddock de détente, il se retrouve avec une dizaine de chevaux survoltés qui sautent, le croisent, le frôlent  et souvent le surprennent. Il lui arrive de faire des écarts, voire des demi-tours. Olivier ne lui en veut pas. Il se contente de le réconforter en riant de ses montées de panique. « Tu as eu peur mon Kiki. Mais ce n’est rien ! Juste un grand  gris qui vient de te foncer dessus. On l’a évité au dernier moment. Heureusement que je l’avais vu. Allez, tu peux me faire confiance ! Je veille ! »
       Sur la piste, ils sont les rois. Une fois la cloche sonnée, rien ne peut plus les arrêter. Le petit alezan enroule les obstacles avec une facilité déconcertante. De retour au van, Kiki se laisse « déshabiller », doucher et chouchouter sans qu’il soit besoin de le tenir. La longe est  juste posée sur son encolure. Une fois ses protections de transport enfilées, il monte dans le van tout seul. Il sait que son filet à foin l’y attend.
       Les débuts n’ont pas été si faciles. Olivier s’est beaucoup retrouvé par terre. « C’est mon premier cheval. J’avais arrêté de monter pendant des années. Je l’ai acheté 80 euros, sans le voir, pour lui éviter de partir à la boucherie. Il était petit et borgne, invendable donc. Il a été accidenté à l’âge de sept mois. L’éleveur voulait rentrer tous les poulains pour l’hiver, ils se sont bousculés, il a eu peur et s’est empalé sur une porte.  Moi, j’ai eu mon accident à sept ans. Je tirais à la carabine dans une fête foraine. Le plomb a ricoché et a atteint ma rétine ».
       Leurs destins parallèles les ont rassemblés.  Souffrant du même handicap, Olivier anticipe les réactions de son cheval, mais n’en fait pas toute une histoire. Pour le rendre invulnérable, il l’emmène partout. S’il accepte ses peurs, c’est pour mieux en rire ! « On met trop les chevaux dans le coton. On fait trop attention !  Ce qui les rend très dépendants de nous. Kiki, je le laisse vivre. Je veux qu’il prenne des initiatives, qu’il tente des expériences. Oui, il peut le faire ! Je crois en lui comme je crois en moi.