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Beaucoup de "fer" dans leur bouche! |
Toujours très intéressant de voir travailler les cavaliers au paddock, juste avant d'entrer en piste. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver les chevaux à la peine, résignés et souvent enfermés, pour ne pas dire encapuchonnés. Évidemment, ils n'étaient pas là pour se balader le nez en l'air juste avant d'aller sauter des obstacles d'1m50 de hauteur! Mais une telle contrainte est-elle nécessaire et faut-il prendre exemple sur ces champions?
C'est la question que j'ai posé à Adeline Wirth Nègre, championne de France, formatrice de jeunes chevaux, consultante pour Equidia et invitée de mon livre "En intelligence avec mon cheval".
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Des muserolles serrées |
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Des éperons, mais avec un bas de jambe fixe |
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Ce sont de remarquables cavaliers qui ont un équilibre parfait, une indépendance des aides totale, un bas de jambe très solide et au contact. Ils cherchent à ce que le cheval remonte son dos, s'engage et travaille juste. Peu leur importe la position de sa tête! Ils mettent des embouchures fortes pour obtenir un cheval léger dans la bouche qu'ils suivent avec des bras élastiques. Ils peuvent alors pousser pour que le cheval remonte son dos. C'est très technique et cela exige un haut niveau d'équitation. Sinon, cela peut mener à la catastrophe avec un cheval qui lutte pour échapper à la contrainte. Si on le fait mal, c'est pire que tout!
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Des rênes allemandes enlevées avant d'entrer en piste |
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Le parfait équilibre de Pénélope Leprévost pour aller sauter |
La base, c'est la position du cavalier. Le cavalier d’obstacle mets tout son poids dans ses pieds. Solide sur ses pieds, il peut encaisser les sauts en bougeant son buste mais sans à coups pour le cheval, comme un skieur encaisse les bosses. La position parfaite, c’est la recherche de l’équilibre sur les pieds. Cet équilibre permet au cavalier d’accompagner le mouvement et de bouger son haut du corps. Les bras agissent comme des élastiques, bras et poignets souples, doigts fermés".
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Prêt à voler avec Ludger Beerbaum |
Bref, inutile de serrer les muserolles, mettre des rênes allemandes et enfermer son cheval si l'on a pas une position parfaite et une très bonne main. Cela ne ferait qu'entraîner défenses, contractions et même douleurs pour le cheval. Mieux vaut travailler sa position. Comme dit mon coach Mathieu Noirot, le cheval doit être en avant, en équilibre et léger dans la main. Pas la peine de chercher à faire des choses compliquées. Il vaut mieux bien faire des choses simples!"
Et puis, autant choisir de qui on veut s'inspirer. Au paddock, Ludger Beerbaum avait les rênes en guirlande. Enfin, se rappeler qu'en tant que cavalier amateur, on monte pour notre plaisir! Ce plaisir est indissociable de celui que prend (ou non) notre cheval.
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L'allemand accompagne son cheval et souffle pour se relâcher |
A haut niveau, ce sont des choses dures à voir. Ils montent des chevaux de feu mais quand même, cet entassement de ferrailles et de muserolles fermées me semble révélateur d'un manque de contrôle, manque de maturité des chevaux qu'on voit de plus en plus jeunes à ces hauteurs?
RépondreSupprimerOn est loin des parcours d'il n'y a pas si longtemps que ça où les muserolles étaient assez lâches pour passer un doigt dessous et où les chevaux n'avaient pratiquement pas d'enrênement.
Je crois qu'il faut être clair. 59 000 chevaux de CSO tournent chaque année sur les concours. Leur carrière est en moyenne de 6 ans. 10 000 sortent chaque année de cette ronde folle, 10 000 poulains y entrent... La compétition n'est pas faite pour le bonheur des chevaux. Il suffit de regarder leurs visages, les photos sont éloquentes... mais la plupart s'adaptent !
RépondreSupprimerAprès je pense qu'il faut aussi voir comment sont entrainés ces chevaux et dans quelles conditions (ferraille, muserolles etc.). Pendant les concours, tout se joue en 1min (certes extrêmement intense physiquement pour le cheval), et la moindre petite erreur ne pardonne pas pour le classement, d'où le besoin de le maîtriser totalement. C'est un sport, une compétition, tout doit être mis en œuvre pour réussir, parfois au détriment du cheval. Mais si ce n'est que pour 1min et que derrière ils sont bossés correctement sans tous ces artifices, alors c'est un moindre problème à mon sens. Même si je n'aime pas non plus les voir comme ça !
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