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mercredi 23 mars 2016

Saut Hermès : faut-il imiter les grands cavaliers?

Beaucoup de "fer" dans leur bouche!
 Toujours très intéressant de voir travailler les cavaliers au paddock, juste avant d'entrer en piste. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver les chevaux à la peine, résignés et souvent enfermés, pour ne pas dire encapuchonnés. Évidemment, ils n'étaient pas là pour se balader le nez en l'air juste avant d'aller sauter des obstacles d'1m50 de hauteur! Mais une telle contrainte est-elle nécessaire et faut-il prendre exemple sur ces champions?
C'est la question que j'ai posé à Adeline Wirth Nègre, championne de France, formatrice de jeunes chevaux, consultante pour Equidia et invitée de mon livre "En intelligence avec mon cheval".
Des muserolles serrées

Des éperons, mais avec un bas de jambe fixe
"Ce sont de remarquables cavaliers qui ont un équilibre parfait, une indépendance des aides totale, un bas de jambe très solide et au contact. Ils cherchent à ce que le cheval remonte son dos, s'engage et travaille juste. Peu leur importe la position de sa tête! Ils mettent des embouchures fortes pour obtenir un cheval léger dans la bouche qu'ils suivent avec des bras élastiques. Ils peuvent alors pousser pour que le cheval remonte son dos. C'est très technique et cela exige un haut niveau d'équitation. Sinon, cela peut mener à la catastrophe avec un cheval qui lutte pour échapper à la contrainte. Si on le fait mal, c'est pire que tout! 

Des rênes allemandes enlevées avant d'entrer en piste
Le parfait équilibre de Pénélope Leprévost pour aller sauter



La base, c'est la position du cavalier.  Le cavalier d’obstacle mets tout son poids dans ses pieds.  Solide sur ses pieds, il peut encaisser les sauts en bougeant son buste mais sans à coups pour le cheval, comme un skieur encaisse les bosses.  La position parfaite, c’est la recherche de l’équilibre sur les pieds. Cet équilibre permet au cavalier d’accompagner le mouvement et de bouger son haut du corps. Les bras agissent comme des élastiques, bras et poignets souples, doigts fermés".
Prêt à voler avec Ludger Beerbaum  
Bref,  inutile de serrer les muserolles, mettre des rênes allemandes et enfermer son cheval si l'on a pas une position parfaite et une très bonne main. Cela ne ferait qu'entraîner défenses, contractions et même douleurs pour le cheval. Mieux vaut travailler sa position. Comme dit mon coach Mathieu Noirot, le cheval doit être en avant, en équilibre et léger dans la main. Pas la peine de chercher à faire des choses compliquées. Il vaut mieux bien faire des choses simples!"
Et puis, autant choisir de qui on veut s'inspirer. Au paddock, Ludger Beerbaum avait les rênes en guirlande. Enfin, se rappeler qu'en tant que cavalier amateur, on monte pour notre plaisir! Ce plaisir est indissociable de celui que prend (ou non) notre cheval. 
L'allemand accompagne son cheval et souffle pour se relâcher

dimanche 20 mars 2016

Le marocain Abdelkebir Ouaddar et son selle français Quickly, stars du Saut Hermès

Le marocain ose un tracé de folie
Pas vraiment académiques, plutôt acrobatiques mais franchement efficaces, le marocain Abdelkebir Ouaddar et son selle français de douze ans Quickly de Kreisker (par Diamant de Sémilly) ont tout donné. Ils ont  explosé le chrono de moins 2,38 secondes réveillant le public du Saut Hermès, sous la verrière du Grand Palais!

Un parcours difficile avec des obstacles à 1,60 mètres
A cinquante-six ans, le cavalier du roi du Maroc a pris tous les risques et a fait le spectacle. De quoi ravir son entraîneur Marcel Rozier qui fête ses quatre-vingt ans. Et il a gagné l'épreuve reine du Saut Hermès, l'une des compétitions les plus difficiles du circuit international avec une dotation de 400 000 euros.

Venu en spectateur (et pour dédicacer ses livres) l'artiste et écuyer classique Jean-Louis Sauvat n'en croyait pas ses yeux.  La performance lui a même rappelé de merveilleux souvenirs. "Moi aussi, j'ai sauté! J'adorais les sensations de glisse, l'adrénaline, la vitesse. C'était quand même plus amusant que les concours de dressage!" 

Moi, je pense à ces chevaux si beaux, si athlétiques et tellement généreux. C'est fou ce qu'ils peuvent faire pour nous...

  Quickly, selle français d'exception

En route pour la gloire

Jean-Louis Sauvat en reste rêveur... 

Le Maroc a son ticket pour les Jeux Olympiques

vendredi 18 mars 2016

Le Saut Hermès 2016 propose de bonnes lectures

Kevin Staut, le plaisir de transmettre sa passion
 Avec 73 nouveaux titres et 35 auteurs en dédicace, la librairie du Saut Hermès prend son envol. L'espace dédié aux dédicaces permet aux lecteurs de rencontrer les auteurs dont certains sont de grands cavaliers comme Kevin Staut venu signer "L'élégance de la liberté" paru aux éditions Actes Sud. Simple et enjoué, le grand champion n'a pas hésité à poser auprès de ses fans juste avant de se classer quatrième dans le Grand Prix Hermès Sellier CSI 5*.
Kevin Staut, 14ème au classement FEI

Organisatrice de cette librairie, Chantal Van Tri (Equilivre) se réjouit du nombre des lecteurs se pressant devant les livres entre chaque épreuve. Oui, les cavaliers lisent et offrent des livres à leurs enfants. Ils s'approprient la célèbre maxime d'Albert Einstein. "Si vous voulez que vos enfants deviennent intelligents, lisez leur de contes de fées. Si vous voulez qu'ils soient plus intelligents, lisez-leur plus de contes de fées". 
Beaucoup de monde à la librairie dès le vendredi
 Spéciale dédicace à "Le cheval" consacré à Simon Delestre N°1 mondial, par Thomas Garnier
Encyclopédies,  manuels,  romans, beaux livres, les amoureux des chevaux ont de quoi lire et... tout pour grandir. La lecture ne remplace pas la pratique. Elle la met en perspective, la fait évoluer, lui donne de nouvelles pistes, la confronte à d'autres points de vue. Bref, elle rend plus intelligent à pied comme à cheval!

Samedi toute la journée et dimanche après-midi, je signerai mes livres aux côtés de Jean-Louis Sauvat, Guillaume Henry, Claude Lux, Pascal Renaudon, Thierry Ségard, Sylvie Brunel, Jean-Louis Gouraud...

Lien vers le Saut Hermès

mercredi 9 mars 2016

Peut-on aimer les chevaux et les monter?

Mais oui! On peut aimer les chevaux, vouloir leur bien-être, les respecter et... les monter. Et même leur demander des efforts, les faire sauter, les entraîner, les emmener en compétition, les gymnastiquer...  Et pourquoi pas leur mettre des mors, les ferrer et même les faire vivre dans une écurie pourvu que cela soit fait dans le respect et en conscience. Bien-sûr, changer de pied au galop, sauter un oxer et rester enfermer douze heures sans sortir de son box n'a aucun sens pour le cheval. Et pourtant, il s'y adapte avec la meilleure volonté du monde parce qu'il y va de sa survie!

C'est la lecture que Jean-Louis Gouraud vient de faire de mon livre "En intelligence avec mon cheval" paru aux Editions Vigot dans la revue "Le cheval" qui me fait l'honneur de sa Une. Je rougis! Je rougis! Je cite Jean-Louis Gouraud.
"On ne parle plus que de "ça". Le bien-être animal, le bien-être des chevaux. Des livres, des colloques dissertent à n'en plus finir sur le sujet, comme si c'était une grande découverte, une nécessité nouvelle, un impératif révolutionnaire... L'affaire prend des proportions qui frisent parfois le ridicule, comme lorsqu'un orateur a osé proclamer, dans l'enceinte de la vénérable École Nationale d'Equitation de Saumur au cours des "Premières rencontres de l'équitation de tradition française"que le bien-être du cheval est la finalité de l'équitation".

Le bien-être du cheval comme finalité de l'équitation, c'est excessif! De quoi donner des arguments aux tenants de l'animal machine, celui à qui l'on peut briser la nuque, éteindre la joie de vivre, confiner dans un box, donner des claques et des coups d'éperon...  "Ces excès présentent en effet quelques dangers, poursuit Jean-Louis Gouraud. A trop vouloir ce que l'on suppose être le bien-être du cheval, à trop le protéger à coups de lois, de réglementations, d'interdits, ne va-t-on pas finir par en réduire voire en déconseiller l'usage. Ce serait la mort de l'équitation et, conséquence inéluctable, la disparition du cheval, comme on peut le constater partout où l'on a cessé de l'utiliser".
L'équitation est-elle l'avenir du cheval?

Et Jean-Louis Gouraud de se réjouir de toutes les initiatives qui, rappellent que "ce qui peut sauver l'espèce équine de l'extinction pure et simple, c'est son usage, c'est-à-dire l'équitation... L'équitation n'est nullement contradictoire ou incompatible  avec non seulement le confort du cheval (et si possible celui du cavalier), mais même son bien-être, son plaisir, sa joie. Oui, son bonheur."

Nous y voilà, Jean-Louis Gouraud ose parler de "bonheur" pour un cheval. Signe que la révolution animale est bel et bien en marche! L'équitation doit intégrer le bien-être du cheval dans ses fondamentaux. Si elle ne le fait pas, le public se désintéressera des chevaux. Il boycottera  les carrés de dressage si les chevaux sont trop mécanisés. Il boudera les concours hippiques si les chevaux n'ont plus de plaisir à sauter. Il se détournera de toute représentation dans laquelle l'animal est si soumis qu'il n'a plus d'âme.  Si l'on n'y prend garde, le public jugera les cavaliers. Il ne voudra plus que des chevaux en liberté, des animaux vivant dehors et en famille, jamais montés, pas travaillés. Les petites filles n'auront plus envie de monter à poney, les propriétaires abandonneront leurs chevaux à la retraite histoire de les "libérer", les éleveurs mettront la clé sous la porte...

Une autre voie est toute aussi intéressante à explorer : celle de l'équitation complice, sportive et créative.  Il suffit de faire appel à sa propre intelligence... et à celle du cheval! Jean-Louis Gouraud continue sa lecture avec beaucoup de bienveillance : "Antoinette persiste dans cette méthode qui consiste à faire vérifier ou étoffer ses dires par le témoignages d'hommes et femmes de terrain... Parmi eux de très prestigieux comme Lorenzo, Frédéric Pignon, Mario Luraschi, Philippe Rozier (et j'en passe). Ce qu'il y a de remarquable chez Antoinette Delylle, c'est sa constante bienveillance à l'égard de hommes et son infinie tendresse à l'égard des chevaux... Qu'il est bon, en cette période de polémiques, d'anathèmes, d'exclusion, d'entendre d'aussi justes, d'aussi prometteuses considérations!"

Je rougis, je vous dis!

PS: je dédicacerai mes livres au Saut Hermès, toute la journée du samedi 19 mars. Passez me voir au stand de la librairie Equilivre. 

L’équitation complice proposée par Antoinette Delylle Lecheval.fr

jeudi 3 mars 2016

10 réflexions pour être happy avec son dieu cheval

Le cheval, guide de développement personnel
Lecture d'"Happinez" très tôt ce matin devant le feu de cheminée. Un magazine qui se veut "féminin, positif, inspirant". Jolie maquette, beaucoup d'idées et de propositions positives pour rester optimiste et avoir foi dans le monde. C'est tout ce qu'il me faut pour démarrer la journée avant d'allumer la radio ou de lire mes messages. Je vous offre quelques citations picorées au hasard que je me suis amusée à librement adapter au dieu cheval.

1. "Parfois, lorsque la solitude semble écraser toute beauté, le seul moyen de résister est de rester ouvert" Paulo Coelho. Ce qui est bien avec un cheval, c'est que l'on est jamais seul...

2. "Crise rime avec développement". A méditer quand on a l'impression de régresser!

3. "L'humanité dans son ensemble est de plus en plus libre et aimante".  L'éthologie, les nouvelles techniques d'approche, l'école de légèreté, l'équitation naturelle, les recherches sur le bien-être animal... bouleversent les conventions et font bouger les choses!

4. "La peur joue un rôle. Ressentie intensément et transformée, elle conduit à l'empathie, à la compréhension de l'autre." Extrait de l'article "Avoir foi dans le monde"de Lisette Thooft. La prochaine fois que j'ai peur à cheval, promis, je l'accepte et je la transforme en empathie!

5. "Sache-le: la force est en toi, dans ton coeur et dans ton corps. Crois en toi, crois en les autres!" Erasmo. La confiance en soi, c'est la base. Mais parfois, quel boulot!

6. "Le message de Bouddha était révolutionnaire pour l'époque. Ce ne sont pas les dieux mais vous qui êtes à l'origine de votre bonheur et de votre douleur". Henk van Straten. Ce n'est pas le cheval qui est de mauvaise volonté, c'est le cavalier qui lui demande mal ou bien qui ne l'a pas préparé physiquement et mentalement à faire tel exercice. Bref, il ne faut jamais rejeter la faute sur le cheval. Il n'a rien demandé, lui! La solution est en nous...

"Unis dans le même souffle de vie"
7. "Il y a une dizaine d'années, à l'hôpital une atteinte mourante ne voulait pas prendre ses médicaments. Un jour, lassée, elle m'a tapoté la joue et m'a dit : "Ce n'est pas que je vais mourir, mais c'est que je suis arrivée au bout de ma vie". Baptiste Beaulieu. C'est ce qui est le plus dur à accepter : le vieillissement et la disparition de notre cheval. Cette formulation peut nous y aider.

8. "Renaître, il le faut. La naissance est continue, nous sommes dans un processus constant de renouvellement". Pierre Rabni. Renaître, bouger, avancer, être dans le mouvement... cela nous parle à nous les cavaliers!

9. "... tout se joue dans notre tête et notre tête dépend de ce qui a de la valeur pour nous. Spinoza avait raison: la joie dépend de nos valeurs et de notre volonté à les mettre en pratique". Arouna Lipschitz. Mais oui, faire un beau parcours fluide et en harmonie avec son cheval peut avoir plus de valeur que de gagner un parcours plus haut mais sans respect. On peut aussi gagner une épreuve difficile avec respect, je vous l'accorde!
Apprécier le moment présent en toute plénitude

10. "Un pèlerin est toujours sur la route et ne reste jamais en place. Son esprit est ouvert à la nouveauté. Dès que vous fermez votre esprit, vous tombez dans des vérités rigides: 'je suis chrétien, je suis hindou, je suis musulman, capitaliste, démocrate..." ce genre d'étiquettes. Un pèlerin n'a pas d'étiquette..." Datish Kumar. En bref, arrêtons avec les chapelles. Cavaliers propriétaires, cavaliers de club, compétiteurs, randonneurs, éthologues, éthologistes, avec ou sans mors, avec ou sans fer, jockeys... on ne forme qu'un!  Une seule et grande famille. Nous sommes tous liés les uns aux autres.

Le dernier article du magazine s'intitule "S'offrir du bonheur" et démarre par... deux jours pour apprendre à comprendre les chevaux et à créer un lien solide, basé sur l'écoute et la confiance avec les écuries yanenga.  Impossible de trouver mieux. La boucle est bouclée!

PS: Les images qui illustrent cet article ont été réalisées par Thierry Ségard pour "En intelligence avec mon cheval" (éditions Vigot)