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mardi 6 octobre 2015

Longévité des chevaux: ils vivent de moins en moins vieux!

Rosine Lagier, cavalière amazone
Rencontrée au salon du livre du Haras de la Cense, Rosine Lagier, auteur de "Il y a un siècle le cheval" (éditions Ouest France) est une véritable mine d'informations sur le cheval. "Jusqu'au début du XX ème siècle, un cheval coûtait très cher, l'équivalent de 12 000 euros, jusqu'à 50 000 euros pour un cheval dressé. On en prenait vraiment soin! Les conducteurs de bus, tout comme les laboureurs étaient même payés en fonction de l'état de leurs chevaux". 

S'occuper d'un cheval était une lourde responsabilité. "Les chefs d'écurie avaient la confiance du maître et prenaient grand soin des chevaux. Ils tenaient un cahier sur lequel tout était consigné. Les soins, les rations de nourriture étaient quotidiennement rapportées," continue Rosine Lagier. 

Les chevaux vivaient jusqu'à 40 ans et travaillaient jusqu'à au moins 30 ans. "En 1911, le concours des vétérans en attelage était réservé aux chevaux de plus de 25 ans!"

Aujourd'hui, les chevaux sont mis à la retraite vers 18-20 ans, et souvent avant notamment pour les chevaux de sport, sans parler des chevaux de course.  Comment expliquer une telle différence? "Les races ont été sélectionnées vers des modèles plus beaux, plus sport, plus fragiles, explique Rosine Lagier. Autrefois, chaque département avait sa propre race adaptée à la région et au travail. On sélectionnait les chevaux les plus vigoureux. Petit à petit, on a éliminé les sujets les moins beaux."


Un livre riche d'une iconographie passionante
Pour autant, les chevaux étaient-ils plus heureux? "Leurs conditions de vie étaient souvent meilleures avec une alimentation très bien adaptée.  Les chevaux qui prenaient de l'âge étaient déplacés vers des petits travaux routiers ou emmenaient les enfants à l'école". Certains servaient à la médecine donnant leur précieux sérum pour lutter contre le tétanos ou la diphtérie.

D'autres avaient moins de chance. Sur les 4 millions de chevaux, 18 000 finissaient comme nourriture aux sangsues ou servaient à la recherche médicale. Beaucoup terminaient à l'abattoir. Rien qu'à Paris, 700 boucheries chevalines étaient installées en 1907. Il en reste à peine une dizaine.

Lien vers le site de Rosine Lagier

7 commentaires :

  1. A lire ! Mais pourquoi les chevaux vivent ils moins longtemps aujourd'hui ? Je ne suis pas convaincue par l’hypothèse des races. Que dire d'un travail commencé trop jeune, qui entame dramatiquement le capital physique du cheval ? Que dire aussi sur la méconnaissance générale des besoins physiologiques de ces animaux ? De l’alimentation industrielle qui détruit les chevaux à petit feu ? Que dire aussi des statistiques qui incluent les chevaux de courses d’à peine trois ans, envoyés par camion entier à l'abattoir lorsqu’ils ne font pas "les temps" ? Que dire des euthanasies faciles qui n'apportent du confort qu'aux propriétaires qui préfèrent racheter un cheval neuf plutôt que de soigner l'ancien. Aujourd'hui les chevaux ne valent plus rien et sont remplaçables facilement. A l'époque le temps passé à dresser un cheval avait une valeur et un coût, qui rendait l'animal précieux. Aujourd'hui le niveau de dressage moyen des chevaux est médiocre et donc les chevaux n'ont plus de valeur. Et pour finir, pas sure non plus que les chevaux d'hier ont en grand chose à envier aux chevaux d'aujourd'hui, bien au contraire, hélas ! Être passé d'animal de travail à animal de loisirs et de sport à rendu l'existence des chevaux précaire et dangereusement liée aux caprices des hommes. Et puis pour l'épisode des vaccins, il me semble que le scandale des chevaux sanofi il n'y a pas si longtemps nous prouve qu’aujourd’hui de nombreux chevaux sont utilisés par les laboratoires pour produire vaccins et servir de cobayes. Comme ces juments exploitées de façon scandaleuse pour produire le fameux prémarin. Les chevaux vivent moins longtemps parce que la vie que nous leur proposons aujourd'hui est juste indigne et misérable. Carina Mac Laughlan

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  2. C'est hélas tellement vrai. Vrai à faire pleurer. Mais il y a aussi des chevaux de loisirs et des chevaux de sport "heureux" et respectés. Des chevaux que l'on attend quand ils sont jeunes, que l'on écoute tout au long de leur vie et qu'on accompagne dans leur vieillesse.

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    1. Oui bien heureusement il existe des chevaux heureux, vieillissant paisiblement et des personnes qui prennent soins de leur cheval avec conscience. Mais ils sont une minorité.
      Carina

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  3. Mon cheval : un Trotteur Français de 28 ans qui se porte comme un bébé !
    Ancien cheval de club que j'ai sorti de la rame à 14 ans (qui vivait en stalle, oui ça existe encore !!) et que j'ai immédiatement mis au pré AVEC d'autres chevaux, poneys, ânes... Il vit à l'année dehors avec accès libre au box puisque celui-ci est constamment ouvert. Nourri aux granulés matin et soir (+ herbe dans le pré). Voit le dentiste une fois par an minimum. Vermifuge à chaque changement de saison + un vaccin par an contre la rage, grippe, tétanos... N'est plus ferré. A eu sa première couverture d'hiver à 25 ans (et encore, il ne la porte pas tout le temps). Bref, je laisse la nature faire son job au maximum et mon cheval vivre une vie de cheval.

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    1. Tout est dit! En voilà un qui a de la chance

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    2. Le ferrage y serait-il pour quelque chose dans cette espérance de vie réduite????? A méditer...

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    3. Le ferrage existe depuis fort longtemps, ce n'est pas une invention du 20e siècle !

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