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lundi 20 avril 2015

Endurance, CSO : le coup de gueule de Vanessa Fuks, vétérinaire


Vétérinaire, spécialiste de médecine sportive en rééducation fonctionnelle depuis plus de quinze ans, Vanessa Fuks est en colère. L'endurance et le CSO sont les premiers visés.
Vanessa Fuks, vétérinaire spécialiste de médecine sportive

"En endurance, la FEI a exclut les Emirats Arabes Unis du calendrier FEI suite, entre autres, au décès par épuisement d'un cheval face aux caméras. Mais les chevaux continuent de courir sur place. Et n'importe quel saoudien peut venir concourir en France. Leur fédération nationale n'est pas exclue. Il n'y a pas eu de réelle sanction".

Vanessa Fuks a arrêté de suivre les courses d'endurance car elle trouve le travail humiliant pour un vétérinaire. "On est là et on ne peut rien faire.  On ne maîtrise rien au check point vétérinaire. On voit disparaître un animal boiteux sous une élégante tente géante pour ressortir tout pimpant. On ne sait pas ce qu'il a reçu dans la tente et les chevaux qui meurent quelques jours après une course ne sont pas comptabilisés".

Vanessa Fuks n'est pas plus tendre sur le monde du sauts d'obstacles. "J'ai dû monter à la tribune du jury pour faire sortir un cheval boiteux de la piste. Et je trouve terrible pour un vétérinaire de devoir peser et renifler les guêtres de protection (quelle protection?) pour vérifier qu'elles ne cachent pas un moyen de coercition obligeant le cheval à lever les pattes!" 
Le contrôle des guêtres à l'issue du parcours

Elle porte un regard lucide sur l'organisation des concours et le calendrier. "Les chevaux commencent les Grands Prix à huit ans! Ils ne durent pas et sont ruinés en quelques années. En plus, les terrains sont trop durs. Les chevaux trinquent. Les parcours sont de plus en plus serrés avec beaucoup de tournants. Ce qui demande énormément d'effort aux chevaux d'autant qu'il n'y a plus de basse saison. Ils sont en concours toute l'année". 

Pour Vanessa Fuks, le monde équestre est archaïque, les idées progressent lentement. La balle est donc dans le camp des organisateurs, du public, des médias, des vétérinaires. "Il faut être stricte, ne rien laisser passer et montrer aux partenaires qu'ils ont tout intérêt à être associé à un sport propre et éthique".  

Pourtant, la vétérinaire aime le sport, mais le beau sport bien encadré. "L'éthique, ce n'est pas une question d'argent. Ça ne s'achète pas comme un club de foot, c'est dans la tête. Éventuellement, ça s'apprend! Il faut sans cesse se poser la question: où est la limite? Où commence l'effort et où doit-il s'arrêter? Les grands professionnels du cheval y pensent tout le temps. Ils se posent des questions, essaient de comprendre l'effort, sa physiologie, les signes précurseurs de blessure... Ils vivent avec les chevaux. Il faut savoir dire "Non, ça ne va pas être possible!" L'éthique va bien au-delà de la règle. Hélas, les sports équestres sont de plus en plus prisés par des gens très fortunés et bien coachés mais sans éthique". 

Et Vanessa Fuks de donner en exemple la Lekkarod, une célèbre course de chiens de traîneaux. "Cette année, il faisait chaud pour les chiens même en altitude et la neige fondante pouvait causer des lésions. Les organisateurs ont su décaler les départs. Ils ont fait passer le bien-être animal en priorité et le public l'a très bien compris. Si l'on veut un sport propre, il faut s'imposer une éthique. Le règlement ne suffit pas. On parle tout le temps de performance, jamais d'éthique. Mais le sport n'existe pas sans éthique!"



PS: Vanessa Fuks est aussi romancière. Son dernier livre "Amarante" vient de sortir. 
Lien pour découvrir ses livres

10 commentaires :

  1. Bien, bravo pour votre implication!!!! Vous devriez aider Brigitte Bardot qui était intervenue à Auteuil pour les chevaux qui rentraient épuisés, mais elle ne peut pas grand chose seule, c'est un milieu fermé. Il faudrait tout simplement supprimer l'emploi de la cravache avant le saut de la dernière haie, s'est simple.

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  2. Bravo et surtout un grand merci 💜

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  3. Moi mon cheval est simplement mon meilleur ami avec qui je partage rando balade et cours d équitation pour m améliorée moi en soit, par contre moi j'aime la discipline dressage :)

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  4. Le difficulté est de placer le curseur entre le sport et le dépassement de soi qu'il induit, et de l'autre côté, la santé des hommes et des chevaux qui participent à ces compétitions sportives. Tout le monde sait que le risque 0 n'existe pas, mais certains sports s'illustrent trop souvent avec ce type de problèmes, donc il est bon d'avoir des sonneurs d'alerte pour faire bouger les choses, réellement.

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  5. Pas d'action dans ce monde, quand en tant qu’officiel tu fais des rapports avec photos à la FEI à propos de non conformités majeures et ce à plusieurs reprises, il y a zéro réaction, pour la plupart des autres officiels il ne faut surtout pas faire de vague ça casse l’ambiance paraît il !? et ce même quand il s’agit d’un cas de triche et puis on papote en comité restreint pendant des mois voir plus et voilà PAS D’ACTION

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  6. chacun a peur pour sa gueule, les officiels par crainte qu’on ne les invites plus donc plus de voyage gratos, plus d’argent et de trafic d’influence,

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  7. les cavaliers par crainte qu’on les sacquent aux prochaines compétition ou qu’on leurs ferme la porte du business vente eh puis on fera du lobbying de tel sorte que ça ne sera pas moi qu’on sacquerai aux prochaines compets et que je sois bien recommander pr le business,
    les fédé, oh ! surtt pas de scandales principalement s’il s’agit d’individus du clan ou de défaillances de leurs part,
    la FEI du moment que tt le monde est content et surtt les moyens orientaux ( cheikh sac patates et compagnie) afin que l’argent continue d’arriver, achat de chevaux et ce n’est pas grave s’ils sont massacrés ils en rachèteront d’autres, achat de matos et d’équipements, recrutement de compétences qui ne le sont pas tjrs et puis qu’ils nous mettent l’ambiance jet set (traiteur et compagnie..)
    et si jamais une fédé n’est pas contente une compensation est toujours possible, nous avons nos réseaux idem pr les fédé si un cavalier ou un centre équestre est mécontent etc…

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  8. Ah mais est ce qu’on oublie pas un élément fondamental du sport équestre, une pièce maitresse, l’être sans le quel il n’y aurait pas de sport équestre, le CHEVAL, mais non ! comment ça oublié alors que dans tt les règlement de fédé et celui de la FEI il figure en première place
    On va pas faire l’historique (on pourrait le faire par ailleurs si ça intéresse quelqu’un) mais regardant le règlement général FEI 23ème édition mise à jour 2015
    Faites une lecture de l’article 100 on parle de :« welfare of horse as a Paramount »
    est ce que vous voyez ça sur le terrain ?
    Comment la FEI peu garantir cela alors qu’elle ne traite qu’avec les FN affiliées et sans avoir aucun regard sur le mode de gestion des FN et de leurs rapports avec les différents acteurs de la filière. Est ce que la parole des présents du moment est garante ?
    Combien de FN ont des registres nationaux pour gérer les incidents, accidents et décès ?
    Combien de FN analysent ce genre de données ?
    Combien de FN tiennent des registres des chevaux qui finissent à la boucherie ou à l’équarrissage ?
    Qui sont ces amoureux de leur toutou qui une fois service rendu, subitement ils n’ont plus les moyens de le garder et te disent qu’ils sont tt malheureux de devoir s’en séparer par un moyen ou un autre ? qui sont ils ?
    Ou sont FN ? ou est la FEI ?
    ou sont les gens de chevaux ? ou est ce que le bien être du cheval s’arrête une fois que la compétition, la représentation est fini ???? J’ai assisté à plusieurs reprises au départ de chevaux mal au point après une compétition, dont certains n’ont pas survécus on disait non, il seront mieux traiter chez eux, ils sont transportables etc. Qui enregistre ce genre de choses ? Qui analyse ces faits ?
    bon puis faites un tour dans les articles 141 et 142 ainsi que l’appendix F : le fameux code éthique, maintenant refaites une lecture et puis dites moi de la ou vous êtes en supposant que ces textes ne sont pas ambigus dans quels pays cela est respecté ?
    faites un rapprochement avec votre quotidien.

    parlons un petit chwaya de la formation des officiels, alors tu prend l’avion pour te retrouver à travailler pendant quelques jours avec des formés et des formateurs qui ont un niveau hétérogène du point de vue instruction et compréhension de l’anglais sur des textes qui pour le moins qu’on puissent dire sont parfois ambigus alors si tu insiste avec tes questions le ou les formateurs selon je ne sais quoi, peut au choix :
    1- se rallier à ton avis,
    2- te dire que c’est laissé à la discrétion du jury,
    3- t’en vouloir.
    et selon les formations et les formateurs les réponses au mêmes questions peuvent varier.
    Bilan : faire des formations pour arriver à la conclusion que ce qui compte c’est surtt la force de persuasion et le trafic d’influence au moment venu ça ne vaut vraiment pas le déplacement.
    On peut aussi parler des commissions FEI, de l’assistance etc.
    Il y’a beaucoup à dire et surtt à faire entre personnes sérieuses motivé et de bonne foi mais je m’arrête là ……pour l’instant.

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  9. BRAVO et merciiiiiiiiiiii à Vanessa

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  10. Bien Vanessa !
    Je suis un adepte de la légèreté équestre. Complètement d'accord.
    Au fait, vous ne savez pas que ce n'est qu'une question de fric ?

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