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jeudi 26 février 2015

Chevaux à l'abandon: Non, l'abattage n'est pas la solution!

Ne laissez pas partir votre cheval dans le mauvais camion
"Il y a trop de chevaux, explique Carina Mac Lauglan, présidente du Refuge de Darwyn France.  On se dirige vers une catastrophe sanitaire! Notre seul Refuge reçoit 3 000 appels par an. Des dizaines de milliers de chevaux sont concernés". Tous les jours, les associations de protection animale reçoivent des appels signalant des chevaux abandonnés, des cadavres ambulants livrés à eux-même. Elles sont littéralement débordées. Dans le même temps, les annonces de poulains à donner et de chevaux à confier se multiplient sur Internet. Et les élevages prolifèrent! Les propriétaires de juments les font saillir pour s'amuser, sans réfléchir. Même si la jument n'a ni le physique ni le caractère pour avoir une chance de produire un poulain qui a le moindre avenir.

La situation est tellement grave que l'AVEF (association de vétérinaires équins) a proposé, en septembre dernier, de faciliter l'envoi des chevaux à l'abattoir.  Le Conseil Général de l'Alimentation de l'Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER) a rendu un rapport allant dans ce sens. Il propose de faciliter l'entrée des équidés dans la chaîne alimentaire, d'interdire l'exclusion définitive de la filière viande et de rendre obligatoire une assurance fin de vie pour les propriétaires qui refusent l'abattoir.

L'OABA (Oeuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoir) et le Refuge de Darwyn combattent cette idée insistant sur la grande souffrance des chevaux abattus car les abattoirs ne sont pas adaptés aux équidés. Non, l'abattage des chevaux n'est pas une solution! Pas question non plus d'abandonner un cheval et de le laisser mourir à petits feux. "Les cavaliers doivent se responsabiliser, martèle Carina Mac Laughlan. On ne peut pas aimer son cheval, lui mettre de belles couvertures, faire des stages pour développer la complicité avec lui, poster des photos de son Loulou sur les réseaux sociaux, le combler de carottes... et du jour au lendemain, décider qu'il est trop vieux ou pas assez bien. On se berce d'illusions si l'on  imagine qu'un marchand pourra revendre un vieux cheval à un papy qui veut faire de la balade ou à une petite fille qui cherche un maître d'école".

La vérité? Le cheval de concours ou de loisirs va rejoindre des chevaux de course, des chevaux de club, des vieux, des jeunes...  Il sera revendu à un maquignon qui le mettra dans un parc ou dans une grande stabulation car les abattoirs sont plein. Lui qui a toujours vécu en box devra apprendre à éviter coups de pied et morsures. Les premiers temps, il perdra  jusqu'à 50 kilos par jour! "Cela me crève le coeur de les voir! Les marchands les "stockent" et attendent que le cours de la viande remonte, explique Carina Mac Laughlan. Cela peut prendre trois jours ou six mois.  Ceux qui sont exclus de la consommation humaine partent en Italie ou sont abattus pour la consommation des chiens et des chats".

La retraite, il faut y penser dès l'achat du cheval
Les propriétaires de chevaux doivent regarder la vérité en face. Mais que faire?
"Prévoir une retraite à son cheval. Dès que l'on prend un cheval, il faut y penser et s'organiser, explique Carina Mac Laughlan. On peut ouvrir un compte et économiser pour sa retraite. Celui qui ne peut pas payer une pension à son cheval, doit l'assumer et le faire euthanasier.  Il faut au moins épargner à son cheval l'enfer des mois de stockage et des longs transports. Pour le long terme, il faut arrêter de faire reproduire à tout va". 

Lien pour lire le rapport de du CGAAER
Lien pour Signer la pétition contre l'incitation à l'abattage des chevaux
Lien pour le Refuge de Darwyn

3 commentaires :

  1. Le problème de conscience et de responsabilisation... Toujours le même...
    En attendant un monde utopique ou chacun assumera son cheval jusqu'à la mort, ne fera pas reproduire à tort et à travers ect, je préfère un cheval abattu proprement pour la boucherie que mourant à petit feu dans un coin...

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    1. Un cheval abattu proprement ça n'existe pas, ne dites pas n'importe quoi !
      S'il n'y a pas d'autre solution il faut avoir le courage de faire endormir votre cheval, en l'entourant jusqu'à la dernière seconde, il n'y a pas 36 solutions.

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  2. Merci Carina, c'est exactement ce que je dis depuis de très nombreuses années !
    Jamais je n'ai eu autant d'appels pour des abandons et mon cœur saigne à chaque refus, c'est désespérant. IL FAUT ARRÊTER DE FAIRE NAÎTRE À TOUT PRIX ET À N'IMPORTE QUEL PRIX ET PRENDRE LA MESURE D'UN ENGAGEMENT RESPONSABLE LORSQUE L'ON PREND UN CHEVAL ! Pitié pour ces pauvres innocents. Paula LOÎS

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