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jeudi 4 septembre 2014

Vieux chevaux, l'abattoir comme solution? L'opinion du Refuge de Darwyn

 Non, l'abattoir n'est pas une solution! Anouk Thibaud, présidente et fondatrice du Refuge de Darwyn (la SPA du cheval)  et Carina Mac Laughlan Présidente
du Refuge de Darwyn France réagissent à mon post d'hier sur les vieux chevaux. 
Voilà leur lettre:


Tsigane, 33 ans, en retraite au Refuge de Darwyn
"Effectivement, de nombreux chevaux qui n'ont plus ni l'âge ni la capacité physique de "travailler", se trouvent du jour au lendemain dans une situation sanitaire déplorable. Cela est d'autant plus vrai aujourd'hui, alors que l'état a mis en place de nouvelles lois depuis octobre 2013 qui réglementent encore plus strictement l'admission des chevaux à destination de consommation humaine dans les abattoirs : papiers en règle et peu de possibilités de falsifications, âge maximum et année de naissance ultérieure a 2009, signalement et puçage obligatoire. 
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 C'est pour cette raison que les chevaux âgés, confiés il y a encore pas si longtemps à des maquignons en fin de carrière pour remerciement de bons et loyaux services, afin de s'épargner le coût d'une retraite, d'une euthanasie ou de l'équarrissage, sont aujourd'hui refusés par ces maquignons car les chevaux n'ont plus de valeur marchande dans les abattoirs.

Quant à la petite croix si pratique, qui empêcherait soit disant aux chevaux de finir dans un abattoir, il serait bon de relire une fois les petits caractères ! En aucun cas, le cheval dont cette case est cochée ne sera épargné de l'abattoir, il ne sera juste pas utilisable pour la consommation humaine et de ce fait de vaudra rien ou peu à la vente au prix du kilogramme. Cette hypocrite petite déculpabilisation, n'épargne en rien le cheval, mais peut être la conscience de certains propriétaires.

Si les chevaux croupissent abandonnés, cela relève de la maltraitance. Il y a des lois qui
condamnent ces pratiques. De plus, les mouroirs de chevaux, ne concernent pas
exclusivement les vieux chevaux. Les jeunes, les moins jeunes sont concernés, de toutes
races, de tous horizons, aucun équidé n'est épargné.
La retraite de nos compagnons, c'est l'affaire de tous les cavaliers!

Avant de brandir la solution de l'abattoir pour tous et de revenir dangereusement en
arrière, à présent que de nouvelles normes sont mises en place pour mieux légiférer dans
les abattoirs, ne serait-il pas plus utile d'aborder le sujet du nombre de chevaux qui
naissent en France par année ?
Est il souhaitable...
de continuer à faire naître anarchiquement des chevaux sans
qu'aucune législation ne maîtrise cette surpopulation et que personne n'ait les moyens de
les gérer convenablement jusqu'à une mort digne ? Souhaite-t-on continuer à remplir nos
juments de produits sans qualités, sans papiers, sans pedigree et sans avenir ?
Au lieu d'appliquer aux chevaux les méthodes de gaspillages que la société et les lobbys
nous encouragent à adopter : produire pour jeter, n'est il pas le moment pour le monde
du cheval de faire résistance, en privilégiant les bonnes lignées, les bonnes origines, les
bonnes caractéristiques physiques et mentales des géniteurs : la qualité plutôt que la
quantité ? Moins de chevaux, cela impliquera plus de valeurs pour chaque animal, plus de
conscience, plus de respect.

La proposition du président de la Fédération de la boucherie hippophagique de France
que « chaque propriétaire puisse changer la destination de son cheval au bout de six mois,
si le cheval correspond bien aux normes sanitaires », est déontologiquement choquante et
malheureusement peu surprenante. Mais de nouveau, que le cheval soit mangé par des
humains ou par la population canine de France, cela ne change pas grand chose pour le
cheval qui connaîtra- la même fin de vie pitoyable.
Pour ces chevaux en surnombre et sans plus d'intérêt pour le monde du cheval, la
diminution de l'effectif et une meilleure gestion de chaque animal au cours de sa carrière
serait un bon début pour préparer les vieilles années des chevaux qui naissent aujourd'hui.
Malheureusement, pour ceux vieillissant, il n'existe que peu d'alternatives à une mort rapide
et pénible ou, longue et pénible. Seuls les propriétaires peuvent décider de comment ils
apprécient leur compagnon, et quelle fin de vie ils souhaitent lui "offrir".

Envisager un système de retraite pour les chevaux de club, de course, de concours, afin qu'une partie des bénéfices générés par l'utilisation de l'équidé soient consignés et servent ensuite a lui offrir les soins et la retraite qu'il mérite ? Si une caisse d'assurance est prête à relever ce défi, nous sommes partants pour y apporter notre soutien. Est ce que les éleveurs, détenteurs de chevaux adhéreront à cette nouvelle idée ? Y aura-t-il des propriétaires intéressés par cette alternative ? Peut être un jour,  nous ne pouvons que le souhaiter !

Quant aux maisons de retraite pour chevaux ... il y a de tout et à tous les prix. Malheureusement, certains profitent de la crédulité de propriétaires dévoués, et sous prétexte que le cheval est un herbivore grégaire, n'ont aucun scrupule à laisser dehors l'hiver en troupeau des petits vieux, perclus d'arthrose qui ont passé leur vie entre boxe et couverture et se retrouvent hagards, les pieds dans la boue, avec leur grand âge et leurs seuls poils comme protection à affronter la rudesse de l'hiver, ou encore à braver les canicules et les invasions d'insectes avec pour s'abreuver des bacs d'eau tiède et tournée. C'est au propriétaire à être vigilant et intraitable. Les lieux de qualités existent, il faut chercher.

Diminuer le nombre de chevaux, pratiquer un élevage raisonné, voila quelques pistes pour améliorer les vieux jours de nos chevaux dans les prochaines années". 


Extrait des nouvelles applications :
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a) Les équidés nés avant le 1er juillet 2009 (ou nés avant 2009 pour les équidés ayant une année de naissance présumée (notamment certains équidés ONC [équidés d’origine non constatée]) et identifiés avant le 1er janvier 2010 peuvent être présentés à l’abattoir ;
b) Les équidés 
nés avant le 1er juillet 2009 (ou nés avant 2009 pour les équidés ayant une année de naissance présumée (notamment certains équidés ONC [équidés d’origine non constatée]) et non identifiés avant le 1er janvier 2010 ne doivent pas être présentés à l’abattoir.
S’ils sont présentés, ils ne seront pas déchargés ; et s’ils sont déchargés, ils seront : soit euthanasiés ;
soit soumis à l’application de l’article L. 221-4 du CRPM ; les viandes ne pourront être
destinés à la consommation. La totalité des viandes et des sous-produits sera considérée
de catégorie 2 ;
c) Sur la base de l’interprétation de l’article 5.6. du règlement (CE) n°504/2008, les équidés 
nés après le
1
er juillet 2009 (ou à partir de 2009 pour les équidés ayant une année de naissance présumée) et non identifiés dans les 12 mois suivant leur naissance, (ou avant le 31 décembre de l’année de naissance pour les équidés ayant une année de naissance présumée), ne doivent pas être présentés
à l’abattoir
.
S’ils sont présentés, 
ils ne seront pas déchargés ; et s’ils sont déchargés, ils seront :
soit euthanasiés ;

soit soumis à l’application de l’article L. 221-4 du CRPM ; les viandes ne pourront être
destinés à la consommation. La totalité des viandes et des sous-produits sera considérée
de catégorie 2 ;
S’agissant de la date d’identification, la date à prendre en compte est la 
date de relevé du signalement et,
pour les documents d’identification édités par l’IFCE à partir de 2012, la 
date d’édition du document d’identification (voir annexe 6.1).
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3 commentaires :

  1. Difficile de responsabiliser tout le monde.
    Et parfois même les plus respectueux , les plus amoureux des chevaux se retrouvent dans des situations inextricables , dramatiques et ce sont les animaux qui en font malheureusement les frais.
    Tout passe, a mon sens , par une solution financière:
    - Faire naitre un cheval (mais cela est valable aussi pour un chien ou un chat) devrait obliger à "garantir" sa vie.
    - La vente d'un cheval devrait comporter le transfert de cette garantie.
    Cette "garantie" devrait au moins comporter le montant des frais de fin de vie . Qu'il s'agisse d'une fin de vie anticipée ou naturelle. Et mieux une retraite.
    On cotise bien pour nos retraites. On devrait cotiser pour la retraite de nos chevaux.
    Pierre

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  2. Bonjour et merci pour cette article, car il va me permettre de me positionner pour le futur de mon poulain, je pense que si nous aimons les chevaux ou animaux, malgré l'utilisation, une fin de vie doit être digne et sans souffrance si possible. Que les États responsables mettent en place des contingents en fonction des réelles besoins, consommations, utilisations divers, etc.

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  3. Voilà deux idées qui méritent d'être développées:
    1. Une clause d'obligation dans le contrat de vente
    2. Un quotas de naissances

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