De plus en plus de vieux chevaux croupissent, abandonnés au fond de pré sans soins ni nourriture. Et l'on voit apparaître de véritables mouroirs indignes de la fin de vie de nos compagnons. Faut-il pour autant "régler" la question en permettant à tous ces chevaux de partir à l'abattoir? C'est une solution proposée par Jean-Yves Gauchot, président de l'association vétérinaire équine française (AVEF) lors des premières assises de la filière équine organisées à Caen le 1er septembre. Rappelons qu'un cheval est impropre à la consommation si son propriétaire ou l'un de ses propriétaires successifs a rempli le feuillet médicamenteux l'excluant de l'abattoir.
Frédéric Freund, directeur de l'OABA (Oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir) répond à Jean-Yves Gauchot avec beaucoup de pertinence.
"Malheureusement, à l’instar de certains professionnels, le docteur vétérinaire Gauchot a posé les bonnes questions mais a apporté de mauvaises solutions !
Pour le président de l’Avef, il suffirait de permettre à davantage de chevaux en fin de vie de finir à l’abattoir. Pour ce, il faudrait changer la réglementation qui permet actuellement d’exclure définitivement l’animal de la chaîne alimentaire.
Si le propos a pu ravir le président de la Fédération de la boucherie hippophagique de France (qui propose que « chaque propriétaire puisse changer la destination de son cheval au bout de six mois, si le cheval correspond bien aux normes sanitaires »), il aura de quoi choquer celles et ceux qui luttent pour donner aux chevaux une fin de vie respectueuse.
Il aura surtout de quoi inquiéter les consommateurs, déjà écœurés d’apprendre qu’ils mangeaient de la viande de cheval à leur insu, comme l’ont révélé les récents scandales à répétition.
Rendre plus facile l’entrée des chevaux dans les abattoirs, c’est ouvrir la porte à de plus importantes fraudes sanitaires selon le docteur vétérinaire Jean-Pierre KIEFFER, Président de l’Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA) : « Il faut avant tout améliorer le système de traçabilité des équidés et renforcer les contrôles vétérinaires en abattoirs, comme l’a demandé l’Office Alimentaire et Vétérinaire de la Commission européenne, lors d’un audit réalisé en France en septembre 2012. Sans cela, toute modification réglementaire serait vouée à l’échec ».
Par ailleurs, si à l’avenir davantage d’équidés devaient être abattus pour entrer dans la chaîne alimentaire, il convient de lancer dès aujourd’hui un plan de modernisation de nos abattoirs. L’OABA rappellera qu’il n’existe pas en France d’établissements spécialisés dans l’abattage des chevaux. Actuellement, les conditions de mise à mort des équidés apparaissent souvent inacceptables en raison d’équipements inadaptés ou mal entretenus".
Si l'abattoir n'est pas la solution, de nombreuses questions se posent. Qui prendra en charge les vieux chevaux? Leur dernier propriétaire? L'ensemble de ses propriétaires successifs? Un fonds spécial?
Se pose également le problème des maisons de retraite pour chevaux. Faut-il les encadrer? Enfin, depuis le désengagement de l'état, l'équarrissage coûte de plus en plus cher. De quoi alimenter un vrai débat sur l'avenir du cheval, sa place dans notre société, les engagements du cavalier ... Donnez vos idées en commentaires! | ||
Un vaste débat qui, à mon avis est loin d'être résolu. Pour ma part, je constate de plus en plus d'équidés délaissés par leur propriétaire par manque de moyens financiers et cette situation reste inquiétante. Il ne faut pas oublier aussi les vieux ânes, les vieux poneys, les vieilles mules etc....
RépondreSupprimerJe pense qu'une concertation collégiale s'imposerait avec tous les acteurs concernés par le sort des équidés.
Yvan BARBIERI - Enquêteur Normandie Fondation Assistance aux Animaux ( Paris )
Tout -à-fait raccord et cela vaudrait la peine que les associations travaillent ensemble sur le sujet.
RépondreSupprimerAprès de multiples années d'engagement, de travail pour gérer un refuge équin, je peux dire malheureusement que le problème des vieux chevaux est, la plupart du temps, présenté par la misère humaine, souvent pour lui conférer toutes les excuses de son désengagement vis à vis de l'animal cheval ou autre être vivants, non humains,(ex : je divorce, j'ai plus de sous... on connait ). Ce n'est pas toujours la plus petite bourse qui laisse mourir de faim son cheval dans le pré. Celui là souvent se prive et trouve par divers moyens, des remèdes aux difficultés du moment, le temps que la crise passe. En fait, le problème,n'est pas l'animal mais l'homme.l'animal ne choisit jamais d'appartenir à telle ou telle personne, il subit bon ou mal grès le choix dont il fait l'objet. Nous sommes dans un pays de pleine consommation, de profit ou il reste très peu de place pour l'abnégation, riche ou modeste il faut tout posséder : l'écran plat, la super maison ... et le cheval " signe de richesse pour certains". C'est là ou l'animal est en danger .Un animal qu'il soit jeune ou vieux coute approximativement la même chose. Mais vieux, c'est bien moins intéressant pour beaucoup de gens. Résultat : le nombre d'abandon de maltraitance est en nette augmentation. l'humain s'il n'en tire pas profit ou plaisir, s'en détache tout comme pour certains " vieux humains" abandonnés et pourtant tant choyés par les leurs "quand ils en tiraient profit". Pour le cheval c'est exactement pareil. On en a l'utilité; on le bichonne, il ne peut plus donner la satisfaction exigé ( parfois demandée par des incompétents) on le met au rebut, au fond d'un pré oublié ou au couteau pour amortir un peu les dépenses et surtout que ça coute rien !. Le gros problème est là : le profit. Moi même propriétaire de chevaux et autres animaux, en faisant leur acquisition j'ai pris acte qu'ils allaient vieillir tout comme moi, donc le devoir de les assumer jusqu'à la fin de leur jours. Nous n'avons pas a décider de vie ou de mort d'un être vivant quel qu’il soit sous prétexte qu'il est vieux, inutilisable et par manque d'argent.Fallait y penser avant et réfléchir à l'acquisition ( moyen de vie d'un équidé 30 ans) En parallèle, dans ce cas, que faisons nous aussi de nos vieux "humains ?" A l'abattoir comme les chevaux ( plus rentable et coute chers) ?? . Il serait bien d' arrêter de toujours mettre une valeur de rentabilité sur les vies animales et les envoyer à la case mouroir au pré ou boucherie sous prétexte d'inutilité ou d'âge avancé. Il est vrai que cela ferait les choux gras de la filière équine dont les médias nous ont bien éclairées sur son opacité. Donc, je dirais plus simplement qu'un cheval, un âne et autre animal n'est pas un jouet de loisir ,de concours, ni un jouet tout court, mais un être doué de sensibilité, qui peut être utilisé mais avec respect et doit être entretenu dans l'intéret de son équilibre physique et mental par celui qui a choisi de l'acquérir ou qui en est le gardien. Il en est d'un devoir de l'homme envers l'animal ! Et si cela ne peut être le cas il ne faut pas avoir de cheval, de chien, de chat....sous prétexte que c'est la mode ou que les copines en ont. Il ne faut se payer que ce dont on a les moyens qu'ils soient financiers et autres, on est plus sur d'assumer.
RépondreSupprimerBrigitte C - Ancienne présidente APAC Association de Protection des Anes et des Chevaux
Une petite aparté à mon commentaire ci dessus: les gens qui rencontrent des difficultés de santé, financières ou familiales et qui aiment réellement leur animal, tentent toujours de trouver une solution pour l'animal qu'il détiennent. Soit ils le vendent contre bon soins, soit ils font appel à des associations de protection animal pour avoir de l'aide ou sinon confier leur protégé. Et j'en ai traité bien des cas comme cela . Alors que pour les mourant dans le pré, il ne s'agit pas du même genre humain !
RépondreSupprimerBonjour, au Cirkawa nos poneys et chevaux "cotisent"! Nous dédions un % des revenus de nos activités à la retraite de nos chevaux qui ne travaillent plus.
RépondreSupprimerBravo au Cirkawa. On devrait effectivement cotiser pour la retraite de nos chevaux dès leur plus jeune âge.
RépondreSupprimerJe rejoins le commentaire de Brigitte, sur la responsabilité et le respect de chacun.
RépondreSupprimerMalheureusement ce sont des valeurs qui tendent à disparaître au profit de la rentabilité, des biens jetables après usages, etc...
Aujourd'hui mes premiers chevaux et poneys sont toujours avec moi (32 ans pour Twist, mon poney de compet') et nous nous endettons pour l'achat d'une ferme avec terrain, afin de leur offrir une vie encore meilleure...
Nos animaux sont notre choix, notre bonheur quotidien, et nous les assumons jusqu'au bout.
Je sais bien que nous sommes peu à agir dans ce sens, et que la société de consommation dans laquelle nous vivons n'aide pas à voir les choses autrement...
Je n'aime pas le monde dans lequel je vis, même si j'en apprécie certains côtés (confort, internet, etc...)
Et bravo à la troupe de Cirkawa pour faire entendre sa vision des choses sur le bien être animal.
Gaëlle
Même si vos choix sont difficiles à assumer financièrement, vous pouvez vous regarder dans la glace et j suis sûre que Twist vous apporte encore beaucoup, peut-être même qu'il vous offre une vraie idée du bonheur. J'espère que nous aurons l'occasion de nous rencontrer un jour ou l'autre... pour échanger sur nos expériences et sur ces personnages vénérables que sont les vieux chevaux.
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