Elle devait courir 160 kilomètres. Mais après la troisième boucle, Erenita di Gallum tenait à peine sur ses jambes. Comme un pantin, elle vacillait. La jument appartenant aux Émirats arabes unis est morte au Festival mondial d'endurance de Compiègne qui se tenait le week-end dernier. Ce décès s'ajoutant à la diffusion d'une photo montrant un cheval très maigre au départ de la course, a fait le buzz. Une autre photo d' une montagne d'emballages de perfusions à la porte des boxes permet de se poser de vraies questions.
Est-il normal qu'autant de chevaux soient médicalisés à l'issue de la compétition. Doit-on continuer à courir des épreuves dans lesquelles la moitié des chevaux sont éliminés lors des contrôles vétérianires?
A la veille des Jeux Équestres Mondiaux, le monde de l'endurance est en ébullition. De nombreux témoignages parlent de vitesse excessive, de banalisation des perfusions (30% des chevaux seraient perfusés). "Il y a quelques années, perfuser un cheval était considéré comme un échec, raconte Jean Louis Tosque, éleveur. Et puis, on a commencé à parler de perfusions de confort". Confort, un terme bien choisi mais qui change complètement l'esprit du sport. Certains perfusent même leur cheval avant de partir, ce qui n'est pas interdit par le règlement.
Dans certaines écuries du Moyen Orient, sur 70 chevaux démarrant la saison, seulement 7 sont en état à l'issue de la saison. Paradoxalement, ces pays disposent de magnifiques écuries climatisées où les chevaux reçoivent les meilleurs soins. Mais quand vient la compétition, les bonnes pratiques sont parfois oubliées et l'esprit chevalesque du sport peut s'évaporer quand on court entre deux haies de 4X4! Et nul ne sait ce qui se passe dans les tentes fermées des quatre côtés, entre les boucles ; Tentes fermées qui étaient toutefois interdites à Compiègne.
Et puis, il y a les cavaliers indélicats qui frappent leurs chevaux avec le flot des rênes, ceux qui montent mal, ceux qui cachent des perfusions sous leur "gros" ventre, ceux qui assèchent leur cheval jusqu'à le rendre squelettique et toux ceux qui n'ont ni ressenti ni respect ... "J'ai arrêté de faire naître des chevaux d'endurance car je n'ai pas envie de les envoyer au massacre" assène Jean-Louis Tosque qui demande plus de contrôles, plus de sanctions et un véritable changement de mentalités parce "Gagner, c'est finir!" "Il ne suffit pas d'être le sponsor de la course pour pouvoir tout se permettre".
L'argent est le nerf de la guerre. Mais tout ne s'achète pas! Bien que professionnelle, Marie Peropeau a refusé de vendre son cheval la coquette somme de 500 000 euros! "Il a un tel mental de guerrier. Dans des mains indélicates, il pourrait crever sur la piste!" Pourtant, elle reconnaît que les arabes ne sont pas les seuls à pousser leurs chevaux. Les européens ne sont pas en reste de perfusions dites de confort et d'infiltrations systématiques. La gagne l'emporte parfois sur l'esprit du sport. " Tant que c'est un seul homme qui juge les allures et le métabolisme d'un cheval, les abus sont légion. A petit niveau, les vétérinaires n'ont pas toujours l'habitude. L'an dernier, sur une course de 90 kilomètres ma jument était boiteuse au contrôle vétérinaire; Pour moi, j'étais éliminée. A ma grande surprise, j'ai été appelée à la remise des prix".
Lien pour signer la pétition demandant plus de contrôles anti dopage et plus de sanctions.
Lire mon post sur la présidente de la FEI qui est aussi l'épouse de Cheikh Mohammed Al-Maktoum
Sur le site belge d'endurance, Infos très intéressantes avec pourcentages de chevaux éliminés.
Des propositions pour que l'endurance retrouve ses lettres de noblesse
L'article du Courrier Picard sur ce qui s'est passé à Compiègne
Le couo de gueule de Planetechevalmedit
mercredi 4 juin 2014
L'endurance : une course contre la mort?
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Malgré des chevaux qui aimaient courir, j'ai arrêté ce sport, car je n'adhérais pas avec les nouvelles mentalités qui n'ont aucun respect de l'animal.
RépondreSupprimerPour moi l'endurance, c'était une préparation et une épreuve réalisée à deux, en osmose avec son cheval... avec l'aide (importante) de l'assistance, pour hydrater (et non réhydrater) en cours de route.
Un sport d'équipe
Et non une course au fric, dont le cheval est un moyen d'arriver à ses fins...
Franchement à lire tous ces articles cela me conforte dans mon choix d'avoir cessé cette discipline que ce soit en temps que cavalière ou entraîneur.
Encore une mauvaise image de marque de l'équitation...
Et encore bien des souffrances pour ces équidés qui n'ont pas demandé à se retrouver au milieu de tout cela...
Dans cet article je raconte justement comment j'ai massacré ma jument, par méconnaissance... Tout le monde fait des erreurs, les reconnaître est un grand pas en avant ! http://cheval-facile.com/cheval-ferre-un-massacre/