Concours de poulains gras, ventes de juments de réforme, la foire de Maurs qui se tiendra demain dans le Cantal annonce la couleur. Comme chaque année, entre 1 000 et 2 000 chevaux pour la plupart condannés au couteau viennent y vivre leurs dernières heures sans la moindre compassion. Houspillés pour monter ou descendre des camions, attachés pendant de longues heures, séparés de leurs compagnons, les comtois et autres chevaux de trait côtoient les shetlands, les poulains de six mois engraissés pour l’Italie mais aussi les délaissés, les boiteux, les vieux, les chevaux de course, les ânes…
Ils n’ont plus de repères. Ils attendent. La plupart ont l’œil morne et résigné. Certains paniquent et se débattent désespérément. Ils sont remis au pas sans ménagement. Parfois, un beau cheval bien entretenu attire le regard. Comment est-il arrivé là ? Comment son propriétaire a -t-il pu le laisser tomber si bas ? Et l’on espère qu’il aura la chance d’atterrir dans un centre équestre ou chez un particulier.
« Cette absence totale
de respect, c’est le plus difficile à supporter», rapporte Marc Beelen,
président de l’association belge « 100 chevaux sur l’herbe » qui a envoyé un délégué sur place pour essayer de sauver quelques équidés et veiller au respect des lois. « Les chevaux doivent
attendre pendant des heures. Ils subissent un stress inutile. Épuisés, ils sont
de nouveau embarqués dans d’autres camions auprès de nouveaux compagnons qu’ils
ne connaissent pas. Souvent, ils ne sont pas tués tout de suite et doivent
attendre un ou plusieurs jours ».
Pauvres chevaux! Il suffit pourtant de les regarder dans les yeux pour avoir des frissons. Leurs yeux expriment pour certains la
terreur, le désespoir; pour d'autres, la gentillesse, la tendresse, l’innocence. Leurs yeux disent tout et nous parlent de nous, les hommes, de ce que nous leur faisons.
Savez-vous ce qu'il en est advenu?
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