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samedi 7 décembre 2013

Myrtille Paulois peut-elle relancer l'élevage du selle français?

Le monde du Trot rend hommage à Myrtille sur son affiche
C'est la consécration pour Myrtille Paulois,  championne d'Europe de CSO sous la selle de Roger-Yves Bost. Elle vient d'être sacrée meilleure jument du monde par la fédération mondiale de l'élevage des chevaux de sport (World Breeding Federation, For Sport Horses) l'organisation qui chapeaute les stud-books et organise les compétitions internationales.



De quoi donner des ailes à Agnès Grosz, son éleveuse, pour relancer son élevage de selles français en Normandie. Et de rappeler qu'il n'y a pas plus respectueux, intelligent et réactif que le selle français. Elle a donc décidé faire saillir ses cinq juments qui ont du sang 100%  français. "Mon problème, c'est de trouver des étalons à la hauteur, confie-t-elle. L'élevage français est sinistré. Il n'y a plus de primes aux éleveurs et le stud book du selle français est complètement envahi par le sang étranger. Le selle français est quasiment mort!" Agnès Grosz reconnaît qu'il fallait bien, à un moment donné, aller chercher ce qui manquait au selle français (la force par exemple) en Allemagne ou en Hollande. "Mais on aurait dû refermer le stud-book ensuite" assure-t-elle.  Parmi les étalons vivants qui intéressent Agnès Grosz, il y a, bien-sûr, Orient Express, le cheval monté par Patrice Delaveau. Mais il se consacre pour le moment à sa carrière sportive. Diamant de Sémilly est également très performant comme chef de race. Mais c'est Epsom Gesmeray qui séduit le plus l'éleveuse.
Epsom Gesmeray
Le fils de Jalisco B et de Renata V par Starter est beau, performant, dans le sang... Stationné en Allemagne et monté par un cavalier coréen, ce selle français fait rêver les éleveurs normands. Agnès Grosz va également chercher de bonnes souches françaises, quite à se tourner vers des étalons moins connus. "Je m'intéresse aux fils de Papillon Rouge, Baloubet du Rouet, Quick Star, Jalisco ou Quidam de Revel". Une chose est sûre: elle ne fera pas appel à des étalons étrangers. "Tout le monde se tourne vers les étalons allemands ou KWPN à la mode mais les déceptions sont nombreuses. Les éleveurs se font souvent rouler et leurs juments restent trop fréquemment vides. Sur 10 000 juments sailies, il n'y a eu que 5 000 naissances cette année en France".

 Pour la naisseuse de Myrtille Paulois, l'élevage français mettra cinq générations avant de revenir au top. "On avait un patrimoine génétique exceptionnel. On l'a laissé partir à l'étranger. En plus, les Haras Nationaux viennent de vendre leurs meillleurs étalons. C'est tellement dommage".



Le site du Haras du Paulois

Voir le reportage sur FR3 (c'est le premier!)

et mon article faisant le portrait deMyrtille, jument solitaire et renfrognée devenue championne d'Europe sereine et battante.

Enfin, une idée de sortie : les cavaliers médaillés Roger-Yves Bost, Robin Boulanger (champion d'Europe de concours complet junior) et Grégory Cottard (champion de France de CSO) prendront les commandes de sulkys aux côtés de grands drivers sur  l'hippodrome de Vincennes le mardi 10 décembre de 19h à 23 h.

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