Diane Ducret est une écrivaine à succès. Son livre "Femmes de dictateur" a été traduit en 18 langues et s'est vendu à plus de 800 000 exemplaires. Mais c'est surtout une grande amoureuse, l'amoureuse d'un cheval nommé Zascandyl. Elle lui dédie son livre "Corpus Equi" aux éditions Perrin.
Diane a eu le coup de foudre à quatorze ans. "Il avait un peu de bide, il était renfrogné et moi j'avais la clope au bec, raconte-elle. Il n'était pas natté, pas travaillé. Court sur pattes, il sortait de sa montagne en Espagne. Il tiquait à l'air et préférait manger sa paille que de s'intéresser à moi. Il m'a plu tout de suite. Déjà, j'aimais son côté enfantin. Et puis, je l'imaginais arrivé tout seul après un long voyage, loin de ses parents... ".
Bien qu'elle soit une cavalière de saut d'obstacles, Diane n'a pas sauté une barre. Elle a préféré l'emmener faire un tour. "Ce sont ses défauts qui m'ont plu. C'était lui et aucun autre!"
Ses débuts à l'entraînement ont été catastrophiques. "Il ne voulait pas sauter avec moi. Il dérobait à gauche et à droite. Mais quand il sautait, on s'envolait!" Dans leur couple, le patron c'était Zascandyl. Pourtant, Diane et Zascandyl ont brillé en CSO, allant même défier les pros dans leur catégorie. "Mais de lui, je me souviens plutôt des chansons que je lui chantais dans son box, de nos jeux avec une brosse, de nos balades en longe..."
A quinze ans, Diane a un accident (avec un autre cheval). Sa jambe heurte un chandelier de plein fouet. Un accident banal, des opérations compliquées et la voilà qui ne peut plus marcher. Diane doit renoncer. Plus jamais, elle ne montera Zascandyl. La même année, l'amoureux meurt. Désespérée, la jeune femme ne mettra plus les pieds dans une écurie pendant quinze ans.
Mais elle re marchera. Elle remontera à cheval, en Camargue d'abord pour une balade. "J'ai retrouvé cette impression de liberté dingue que l'on a à cheval". Elle aura le privilège de devenir l'élève (unique élève) de Sophie Bienaimé au Musée vivant du cheval. Et elle écrira ce livre. "Ce n'est pas un livre sur le cheval mais sur une histoire d'amour, sur le deuil et les grandes blessures fondatrices de la vie".
Diane Ducret signera son livre au salon du livre équestre du Haras de la Cense samedi 15 septembre. Retrouvez-la avec des auteurs comme Homéric, Jean-Louis Gouraud, Guillaume Henri, Andy Booth, Michel Henriquet, Claude Lux, Asdamo Walti... et votre bloggueuse. Voir mon post précédent.
Voici quelques extraits :
p 20. La rencontre
"Moi aussi, je le renifle, et ce contact primaire m'emplit pour toujours de la chaleur dont je manquais. Aucune main d'homme n'égalerait jamais cette caresse originelle".
p 35. La lune de miel
"Bien-sûr un cheval ne rit pas. L'homme souffre tellement qu'il s'est approprié l'éclat de vie, se réservant l'hilarité comme un bien des plus précieux. Mais qui fait rire un cheval se rend maître du coeur".
p 38. La fidélité
"J'ai le démon du cheval, inéluctablement, un diable jaloux qui ne tolère pas de rivaux et me fait disserter théorie lorsque je ne pratique pas".
p 72. Les mots d'amour
"Les confidences entre un cavalier et sa monture sont insondables, leurs mots inaudibles, le cheval ne parle qu'à ceux qui sont aveugles et sourds aux bruits du monde. Personne ne pourra jamais les contredire.... C'est qu'ils sont loquaces, eux qui ont six mille ans d'histoire commune à se raconter!..."
p 88. La séparation
"... j'avais aimé Zascandyl, et devais hélas lui survivre. Ne distinguant plus mon ombre, j'avançais à tâtons. Mon coursier solaire m'avait quittée, et avec lui la force indomptée de la nature qui jusque là m'aiguillait..."
p 141. La rédemption
"Jamais je n'aurais dû remarcher, mais à la manière cosaque je me tenais aujourd'hui debout sur un cheval. Et le plaisir procuré par une telle posture ne vaut peut-être pas une nuit de noces, mais sûrement plus que toutes celles qui suivent. ..."
p 153. La mémoire
"Zascondyl trottait désormais parmi les chevaux qui ont enfiévré les rêves des hommes. J'aurais la mémoire pour boussole, l'amour pour guide, l'oreille tendue au moindre hennissement, refusant toute compromission excessive, réservant les acrobaties de souplesse dorsale à mes équidés".
jeudi 12 septembre 2013
Diane Ducret signe son dernier livre au Haras de la Cense
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Alors qu'en ce moment on parle de gens "droits dans leurs bottes" on pourrait parler de cette femme debout qui ne devait plus marcher après sa chute de cheval et qui a remarché. Quel exemple ! Pour la journée des femmes du 8 mars 2017 elle a été l'invitée d'Olivier Bellamy pour parler de son livre "les indésirables". Des femmes qui ont fui le régime nazi allemand, parce qu'elles étaient allemandes se sont retrouvées internées dans des camps comme celui de Gurs. Diane Ducret les fait sortir de l'oubli. Merci !
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